Les 8 ERREURS à éviter pour réussir votre entretien annuel d’évaluation

Les 8 ERREURS à éviter pour réussir votre entretien annuel d’évaluation

La fin de l’année 2016 approche à grand pas et, avec elle, les entretiens annuels d’évaluation. La première erreur est souvent d’en sous-estimer l’enjeu. Ce rendez-vous, parfois décrié, constitue pourtant généralement la seule véritable occasion dans l’année de faire le point avec son management sur ses missions et d’anticiper de manière proactive les évolutions du poste, ou encore de solliciter une mobilité, une augmentation, négocier un bonus, obtenir des horaires aménagés, du télétravail, un nouveau bureau, ou encore des jours de congés.

Mais encore faut-il savoir s’y prendre. Voici les principaux écueils à éviter :

1 – Se laisser surprendre par le timing et le process

L’entretien annuel n’est un plaisir pour personne. D’où la tentation de faire l’autruche. Mieux vaut cependant partir à point que de s’en soucier à la dernière minute. « Renseignez-vous sur les dates possibles de l’entretien et les conditions pratiques (où se procurer l’éventuel guide d’entretien pour bien se préparer, et le formulaire qui devra être transmis ensuite aux RH), indique Olivier Gélis, directeur général de Robert Half France. Il est également important de savoir si les demandes d’augmentation sont corrélées aux entretiens ou si elles font l’objet d’un autre entretien ».

Sachez que côté employeur, l’exercice n’est pas pris à la légère.« Avec deux tiers des facteurs de performance liés aux entretiens de carrière, les employeurs doivent se concentrer sur le développement de carrière pour retenir leurs talents », assure Mara Swan, vice-présidente exécutive de ManpowerGroup dont la filiale Right Management vient de publier un livre blanc intitulé Une carrière réussie plutôt qu’un job pour la vie. On y apprend que les salariés eux-mêmes sont demandeurs.« Les gens savent évaluer à juste titre leurs compétences, leur expérience et leurs réseaux – si les entreprises ne les aident pas à les développer davantage ils iront voir ailleurs », poursuit Mara Swan. Et de conseiller aux recruteurs : « Oubliez la montre en or et le bureau d’angle, les employés veulent des entretiens de carrière ! ».

2 – Bâcler l’auto-évaluation

Qui dit évaluation annuelle dit souvent en amont auto-évaluation. Si ce travail (considérez le comme tel) est bien fait, cela aidera à fluidifier le dialogue avec votre manager. « C’est aussi une opportunité pour réunir des éléments actualisés sur ses réalisations professionnelles pour se positionner sur le marché du travail », rappelle Olivier Gélis.

« Si vous n’avez pas effectué ce travail en continu, vous pouvez vous rafraîchir la mémoire grâce à certains outils : votre agenda pour la liste de vos rendez-vous, vos reportings d’activité, vos comptes-rendus de projets, y compris pour les phases intermédiaires. L’idée est de revivre les moments clés de votre année », conseille Michel Lora, directeur du cabinet de conseil Gii et auteur de Entretiens d’évaluation : guide pratique pour le manager efficace.

Une grille d’auto-évaluation – à grand renfort d’indicateurs quantitatifs et qualitatifs – vient souvent compléter les questions ouvertes. Même motif, même punition : surtout ne pas bâcler. Passer du temps sur cette grille en identifiant soi-même les leviers d’amélioration, par exemple, permet de réduire le risque de se voir imposer des changements par la suite ou de donner entièrement la main à votre interlocuteur pendant l’entretien.

« L’implication dans cette préparation est en soi une preuve de professionnalisme adressée à son management », assure Olivier Gélis, qui estime ce temps de préparation à une ou deux heures.

Rappelez-vous : venir en touriste à votre entretien d’évaluation risque de mettre votre manager dans de mauvaises dispositions. Car, lui ou elle, a dû théoriquement passer du temps à le préparer et/ou en formation pour maîtriser les tenants et les aboutissants de cet exercice imposé.

3 – Ne pas jouer la sincérité et la clarté

La fausse-modestie ou l’exagération à outrance de ses performances sont des tactiques qui n’ont jamais prouvé leur efficacité. Pensez plutôt à argumenter avec précision et en toute honnêteté votre bilan.

La règle veut qu’il n’y ait pas lieu de masquer quoi que ce soit. « Aucun sujet ne devrait être tenu comme tabou », explique Didier Muller, ex-DRH et consultant chez RH Process. « Ces rendez-vous sont des moments incontournables, propices au dialogue avec ses responsables et à l’expression de ses souhaits de formation, d’évolution, de mobilité ou pourquoi pas… de ‘break’ », relève-t-on du côté du service RH de Deloitte.

Jouez donc cartes sur table. « Être franc est primordial. Il ne faut pas se censurer par crainte de déplaire à son manager, poursuit Olivier Gélis. Faire part de ses attentes, notamment en termes de salaire, de promotion ou de formation, et de ses suggestions d’amélioration est aussi faire preuve de professionnalisme ».  

4 – Manquer d’arguments concrets

La sincérité n’aboutira à pas grand chose si, par ailleurs, vous êtes à court d’arguments. Ainsi pour démontrer son professionnalisme, il est nécessaire de disposer d’éléments concrets que ce soit dans la préparation ou pendant l’entretien. « La préparation impose donc de rechercher des arguments objectifs, solides et significatifs (à l’aide d’exemples précis lors de la conversation) afin de pousser l’interlocuteur à réfléchir ou à approuver les demandes formulées », note Didier Muller.

5 – Se contenter d’un simple bilan

Le bilan est une partie importante de l’évaluation annuelle, mais pas la seule. Vous devez vous montrer constructif en proposant des solutions et en anticipant sur l’année prochaine. L’idée est de mettre en cohérence objectifs professionnels à moyen terme et ambitions de carrière à plus long terme.

En plus de faciliter le travail de votre manager, ce regard prospectif est aussi une manière de prouver votre autonomie et du coup de plaider éventuellement pour un élargissement de vos compétences y compris vers des fonctions managériales (management de projets et/ou de personnes).

6 – En profiter pour régler ses comptes

La première condition pour réussir son entretien est de l’appréhender de manière positive, l’esprit ouvert. Aussi, faut-il apporter un léger bémol au point 3. Tout ou presque peut être dit, néanmoins sont « à proscrire les critiques à l’égard du management de votre supérieur ou à l’ambiance de travail au sein du bureau car ce n’est pas un règlement de compte ou un bilan de l’année écoulée, relève Didier Muller. Rappelons qu’il s’agit surtout d’obtenir quelque chose de la part de son employeur ! ».

Eviter également, selon lui, les « thèmes sensibles remettant en question l’ego du chef » et créer plutôt un climat propice à l’écoute active de votre patron en insufflant du rythme à l’échange, en restant souriant, et vous concentrant sur deux ou trois thèmes prioritaires (salaire, demande de formation…).

7 – Se montrer revanchard

Quoi qu’il advienne, il est « indispensable de conserver une certaine distance professionnelle pour ne pas céder à l’émotion. Cette position permet de démontrer son sens des responsabilités », rappelle Olivier Gélis.

Si vous n’obtenez pas satisfaction, restez zen. Vous ne parviendrez à rien tant que vous êtes vexé ou en colère. « Une évaluation de vos performances n’est pas un débat. Vous en prendre à votre manager peut vite aboutir à une situation de crise », explique Fabrice Coudray, directeur de Robert Half International. Vous pouvez exprimer raisonnablement votre surprise et solliciter un nouvel entretien mais après avoir pris le temps nécessaire pour ‘digérer’ ce qui vient d’être dit. Dans un premier temps, sachez écouter les commentaires qui vous ont été faits, essayez de les comprendre, demandez si besoin des illustrations.

Sans oublier que cela pourrait nuire à votre avenir professionnel, notamment le jour où vous voudrez changer d’employeur. « Pour les recrutements en banque commerciale, nous demandons systématiquement aux candidats la copie de leurs dernières évaluations annuelles », nous indique Thierry Mageux, directeur du business development pour les secteurs banque/assurance chez Robert Half.

8 – Espérer décrocher la lune

Finie l’époque où le salarié tentait le tout pour le tout lors de l’entretien d’évaluation annuel en faisant planer le spectre de son départ en cas de refus d’augmentation salariale. « Aujourd’hui il faut être sacrément armé pour négocier une augmentation de salaire ou un bonus, explique Thierry Mageux. La volonté des banques et des assurances de fidéliser leurs collaborateurs est bien réelle. Plutôt que de parler d’augmentation de salaire préférez parler d’évolution de carrière. De toute façon, les deux sont liées ».

Rappelez-vous que votre manager n’est pas toujours, et de loin, décisionnaire dans les demandes que vous lui adressez. « Il ne faut pas ‘trop’ vouloir espérer de l’issue de l’entretien annuel d’évaluation. Il existe potentiellement d’autres moments plus stratégiques dans l’année pour rappeler à son boss qu’on attend de lui tel ou tel point pour évoluer… même s’il est vrai aussi que la formalisation écrite de ses attentes passe par cette étape », conclut Didier Muller. Assurez-vous donc au moins que votre message a bien été compris et entendu.

efinancial Careers

Ramadan Pabame

Comptable chez Brasseries du Tchad

8 ans

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