Les artistes qui jouent collectif nous envoient ils un signal?

Lorsque Picasso assurait "donnez- moi un musée et je le remplirait!" il incarnait parfaitement la figure de l' artiste héro , laquelle a dominé le siècle dernier .Démiurge , créateur ,de nouveaux langages , l artiste héro laisse une trace , gère sa signature , et le cas échéant promeut sa marque. L envers de cette figure est celle de l artiste clown , analysée par l exposition de Jean Clair et Didier Ottinger il y a quelques années .Elle en constitue la déclinaison critique et dérisoire. Ces deux figures complémentaires ont pour point commun de faire écho aux sociétés individualistes du 20eme siècle et à leur gout pour la compétition.

Cependant une autre figure émerge depuis quelques décennies, celle de l artiste qui joue collectif: il appartient alors à un collectif d artistes,situation de plus en plus fréquente (on pourra se reporter à l article de P. Morais dans le n° 1809 du "Quotidien de l art");ou bien , il s investit dans des projets plus que dans des objets, ce qui nécessite bien souvent une approche transversale :de multiples coopérations apparaissent nécessaires :avec des scientifiques, collectivités publiques, volontaires ou bénévoles, mécènes...Ainsi de beaucoup d artistes qui , sur les traces de Joseph Beuys (1982 ,à Kassel) se consacrent à la régénération d espaces dégradés comme T. Boutonnier ,K. Littmann ou S. Salgado. leur attitude rappelle celle des scientifiques eux aussi de plus en plus nombreux à travailler sur des plates formes collaboratives.

Plus anonymes et solidaires ,signalent-ils la montée en puissance des valeurs collaboratives dans un contexte marqué par les défis de l anthropocène?



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