Les chroniques du numérique : j’ai passé l’âge de ces c…

Les chroniques du numérique : j’ai passé l’âge de ces c…

Nombreux sont, dans la vie, les évènements, grands et petits, qui donnent matière à réflexion. Ainsi, tout ce qui touche à la révolution digitale est particulièrement concerné par cette règle.

1. Le contexte

Août 1999. J’arrive au Kansas pour un séjour de trois années.

Passionné de photographie, je décide de compléter mon équipement analogique avec quelques objectifs haut de gamme. Hélas, que ce soit dans les grandes surfaces locales ou dans les magasins et hypermarchés de Kansas-City, la (très) grande ville la plus proche, je ne trouve qu’appareils compacts ou jetables. Rien de concluant pour le 24x36.

Remarques

  • En ces temps là, le numérique n’avait pas encore vraiment pris son envol.
  • Durant ce séjour, je verrai plus de touristes étrangers que d’Américains avec un appareil photo à la main.

2. L’anecdote

Fin août, je prends part à mon premier pique-nique à l’américaine et engage de nombreuses conversations. Abordant la question de ma frustration photographique, l'un de mes interlocuteurs me rétorque sans hésiter : « je crois qu’il y a un ou deux magasins spécialisés dans Kansas-City. Donnes-moi ton e-mail, je vais t’envoyer les liens ».

Remarques

  • Le premier élément intéressant est que mon informateur, vétéran de la seconde guerre mondiale (théâtre du Pacifique) est un homme âgé de plus de 80 ans.
  • Le deuxième, qui me vient alors immédiatement à l’esprit, est ce que mon père, beaucoup plus jeune, m’avait dit quelques semaines avant mon départ. A savoir qu’il n’avait pas l’intention de se mettre à Internet, que ce n’était pas de son temps... Lui qui est devenu ingénieur à la force du poignet et a piloté de nombreux projets.
  • Le troisième, certes plus anecdotique, est que, le lendemain, je recevrai les liens. Et que je trouverai mon bonheur.

3. Enseignements

Il ne s’agit donc pas tant, malgré le titre de cet article, de parodier Danny Glover (dans la franchise L’arme fatale et dans Maverick) que de se remémorer le début du discours que le général Douglas MacArthur prononça en 1945 en hommage au président Roosevelt décédé :

«  La jeunesse n'est pas une période de la vie, elle est un état d'esprit, un effet de la volonté, une intensité émotive, une victoire du courage sur la timidité, du goût de l'aventure sur l'amour du confort… »

Par ailleurs, ayant travaillé moi-même dans le numérique et toute cette sorte de chose, j’ai parfois rencontré des séniors imaginatifs, innovants et passionnés ; et parfois des jeunes beaucoup moins entreprenants et intéressés.

  • J’en déduis que si les nombreuses réflexions et discussions sur les générations sont dans l’ordre des choses, il faut néanmoins se garder d’enfermer les gens dans des boites.
  • Tout comme il faut être conscient du fait que grandir en manipulant à l’envi les nouveaux outils numériques ne garantit pas que l’on devienne un utilisateur averti
  • Et que, donc, la révolution numérique - ou digitale - n'est pas l'apanage des juniors.

Enfin, en guise de conclusion, je me tournerai de nouveau vers MacArthur :

« Si, un jour, votre cœur allait être mordu par le pessimisme, rongé par le cynisme…, eh bien, que Dieu ait pitié de votre âme de vieillard ! »

 odouin@olivierdouin-conseil.com

 

Merci pour la citation de MacArthur (la première...). Très juste, même si pas aussi émouvante que son discours d'adieu devant le Congrès ("old soldiers never die; they just fade away.")...

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