“Les effets de la flexibilité du dirham”

“Les effets de la flexibilité du dirham”

Le taux de change est le prix d’une monnaie nationale exprimée par rapport à celle d’un autre pays. Vous pouvez lire, par exemple, la paire EUR/MAD = 10/0.1 ; cette écriture signifie qu’un EURO se vend à 10 DHS et qu’un DH s’achète pour 0,1 EURO. C’est simple!

Quant au régime de change, celui-ci regroupe l’ensemble des règles via lesquelles un pays détermine le cours de change. Nous distinguons essentiellement un régime fixe, un régime flexible et un régime flottant. Actuellement, au Maroc, nous appliquons un régime flexible où le cours de change du dirham se détermine en fonction des fluctuations que Bank-Al Maghrib autorise autour de sa parité de référence “EURO&DOLLAR” et selon la fréquence des réalignements de sa parité.

Grâce au régime de change flexible, la politique monétaire devient de plus en plus autonome et capable d’absorber rapidement les chocs exogènes. Mais, à cause de ce même régime, il se peut qu’il y ait une volatilité excessive du taux de change.

Entrons dans le vif du sujet ....

À la mi-janvier 2018, les autorités monétaires marocaines ont décidé d’appliquer un régime de change plus flexible. Ce nouveau système a consisté en un passage à un régime plus souple de +/-2.5% de fluctuation, contre +/-0.3% précédemment.

Mais, saviez-vous que la flexibilité du dirham a été recommandée pour la première fois en 2004 par le FMI, du fait que l’ouverture à l’échelle internationale exige un assouplissement dans le régime de change ?

Par ailleurs, l’application d’un régime plus souple a été reportée à cause de la crise financière internationale de 2008 vu que c’était fort probable que l’économie marocaine ne pourrait pas faire face aux chocs exogènes. Ultérieurement, le Maroc a fourni tant d’efforts pour satisfaire certaines conditions préalables à l’assouplissement du taux de change.


Alors, le timing de la nouvelle réforme de change 2018 est expliqué principalement par la validation de certains prérequis fondamentaux telle que l’adéquation du niveau des réserves de changes, la maîtrise de l’inflation et du déficit, la solidité et la résilience du secteur bancaire, etc. Pour éclaircir les choses, nous sommes toujours à la phase intermmédiaire (régime flexible). Et pour réaliser un flottement total du dirham, il est sine qua none d’observer attentivement le marché avant de passer à des nouvelles étapes dans le processus de flexibilité du dirham.


Pourquoi nous avons pris cette décision ?

Au cours de ces dernières années, l'économie marocaine a connu plusieurs mutations au niveau de la sphère réelle. Or, l’ouverture mondiale sollicite la capacité de supporter la rivalité avec d’autres pays. De ce fait, la solution était de faire quelques modifications au niveau de la (sphère financière), plus précisément sur le taux de change.

De plus, le passage vers un régime de change plus flexible permettrait de renforcer notre compétitivité extérieure, d’atténuer les chocs externes et de limiter la pression sur les réserves de changes.

Qu’en est-il des conséquences ?

Depuis l’application du régime flexible jusqu’au fin mai 2018, le dollar américain s’est apprécié de 3.17% vis à vis du dirham alors que l’euro s’est déprécié de 2.02% par rapport au dirham. Dans ces conditions, l’appréciation du dirham face à l’euro risque de rendre les exportations moins compétitives qu’auparavant. Tandis que, la dépréciation du dollar contre le dirham est susceptible de rendre les importations très chères. Par conséquent, une aggravation du déficit commercial.

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