Les faces cachées de l'innovation...

Les faces cachées de l'innovation...

C’est bien beau l’innovation … et après ?

 

Objet de recherche classique en sciences de gestion, l’innovation est plus que jamais au centre des préoccupations académiques et professionnelles. Porté par la mondialisation, les nouvelles formes de l’économie, la démocratisation du numérique et soutenu par des succes stories, l'impératif de l’innovation a envahi les organisations privées et publiques, grandes comme petites. Poussée par un phénomène de mode (Abrahamson, 1991), la manifestation d’un isomorphisme mimétique (DiMaggio et Powell, 1983), la quête de l’innovation semble avoir envahi toutes les organisations. Elle exprime une stratégie de légitimation (Suchman, 1995) tout autant qu’une réponse à une concurrence acharnée et ou à une nécessité de survie. La thèse de « innovation or die » est plus que jamais d’actualité.

 

Quel que soit le type d’innovation (de rupture, incrémentales, de produit ou de service, technologiques ou managériales voire même pédagogiques), elles mènent le plus souvent à une phase d’euphorie, mais que cache cette euphorie ? Que se passe-t-il après ? Quelles conséquences pour l’organisation et ses acteurs ? En d’autres termes quelles sont les facettes sombres de l’innovation ?

Le pôle MIL du laboratoire CEROS de l'Université Paris-Nanterre organise une journée de réflexion autour de ces thématiques, le mardi 28 novembre 2017.

La journée sera une alternance entre des présentations de projets de recherche (en cours ou aboutis) et des tables rondes mêlant professionnels et académiques.

Deux tables rondes seront organisées lors de cette journée. Elles seront l’occasion d’un échange ouvert entre chercheurs et praticiens sur deux thématiques. La première se focalise sur un type d’organisation « les bureaucraties traditionnelles » comme environnement spécifique et facteur de contingence à l’innovation. La deuxième aborde un objet spécifique « les innovations pédagogiques » et les défis que ces innovations lancent à nos schémas d’enseignements traditionnels et aux institutions qui les portent, privées comme publiques :

 

1.      La bureaucratie peut-elle innover ?

Cette table ronde dressera le bilan théorique et les constats autour du potentiel d’innovation des grandes bureaucraties (privées ou publiques). Ces organisations sont longtemps restées en dehors du cercle des organisations créatives et agitatrices. De par leur caractéristiques (taille, système technique, centralisation du pouvoir), ces organisations assuraient une certaine pérennité et stabilité pour les acteurs. Elles étaient plutôt considérées comme importatrices (volontaires ou contraintes) d’innovations venant d’ailleurs. Or, ces organisations découvrent leur potentiel innovant et commencent à l’exploiter et cela suscite de nombreuses interrogations : Comment générer et faire vivre l’innovation dans ces organisations ? L’innovation peut-elle cohabiter avec les processus qui irriguent ces grandes organisations (juridiques, comptables et financiers, etc.)?

 

2.      Faut-il innover pour mieux enseigner ?

Boostées par la démocratisation de l’usage des nouvelles technologies, de nouvelles manières d’apprentissage ont émergées remettant en question les schémas traditionnels de transmission du savoir et par conséquences nos institutions d’enseignement. MOOC, classe inversée, … Quel recul avons-nous aujourd’hui sur ces innovations ? Quelle valeur ajoutée créent-elles ? Quels coûts génèrent-elles pour les organisations et les acteurs (enseignants et étudiants) ? Sont-elles amenées à remplacer nos actuelles (vieilles) méthodes d’enseignement ? Comment se fait concrètement la cohabitation et à quel coût ? Quelle analyse peut-on faire de la stratégie des nouveaux acteurs qui s’introduisent dans le secteur de l’enseignement comme dans un segment de marché (comme Google par exemple) et qui façonnent au travers des supports technologiques qu’ils proposent les processus d’enseignement et d’apprentissage ?

 

Conclusion : Innover autrement

Sous cette injonction à l'innovation, les acteurs (publics et privés) se lancent dans une véritable course, qui paradoxalement, mène à une "uniformisation" des modes/pratiques d'innovation. Doit-on être "open" pour être innovant? Doit-on tous adopter des pratiques "agiles" pour prétendre à l'innovation? L'innovation doit-elle nécessairement passer à l'échelle?

Plus d'informations : colloquemil.parisnanterre.fr

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