Les Fintechs, une révolution dans le secteur financier.
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Les Fintechs, une révolution dans le secteur financier.

Les Fintechs sont une convergence de la finance et de la technologie. 

Issu de la contraction entre « financial » et « technologie », le terme Fintech renvoie à des entreprises innovantes (généralement des starts-up) qui fournissent des services financiers grâce aux outils offerts par les technologies récentes.

Il existe diverses catégories de Fintechs ciblant des utilisateurs différents. Le grand public, par exemple, peut désormais disposer de « néo-banques » qui sont 100% digitales non représentées par des agences physiques engendrant une fréquentation à la baisse des banques classiques, considérées comme plus contraignantes et chronophages. Les entreprises, quant à elles, peuvent désormais utiliser les Fintechs pour trouver du financement par exemple ou bien pour effectuer des transferts de devises en ligne. L’assurance est elle aussi digitalisée grâce aux Fintechs et à l’utilisation élargie des smartphones. La particularité de ce modèle de financement est que les entreprises ne sont généralement pas des banques mais peuvent avoir divers statuts. Elles sont agréées par L’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) ce qui permet de dire que leur impact économique et social n’est pas négligeable. 

Oui, mais quels avantages ? 

Les Fintechs sont nées de mutations profondes. En effet, les objets connectés étant désormais généralisés, la Fintech tend à se démocratiser et vient bousculer les modèles dits traditionnels. On compte un volume d’investissement ayant évolué de 19 à 167 millions entre 2014 et 2015 comme en témoigne une étude faite par KPMG. Ce développement d’envergure va conditionner les modes d’utilisation au niveau mondial. 

La dématérialisation est désormais au service de l’expérience client. 

L’innovation technologique accrue a été à l’aune de la création des Fintechs. Les algorithmes offrent désormais une prédiction quant aux comportements des usagers, l’ouverture des données se démocratise et le mode d’innovation ouverte rend cette évolution facilitée. De nouveaux besoins et de nouvelles attentes sont identifiées de la part non plus des consommateurs mais des usagers. Les millénials, dont les habitudes sont digitales, sont les investisseurs de demain et la construction du modèle dématerialisé vient conforter le paradigme de la valeur temps devenue essentielle. Autrement dit, l’instantanéité est essentielle pour répondre aux nouvelles exigences des utilisateurs. La démarche de dématérialisation encouragée par les Etats vient légitimer ces nouveaux modèles de services financiers. 

La Fintech pourrait combler les investissements européens grâce à son caractère disruptif. 

La part des entreprises pionnières dans le domaine de la Fintech est passée de 62% en 2010 à 86% en 2015 selon un rapport d’Accenture. Elle est donc beaucoup plus élevée en Europe qu’en Asie ou en Amérique du nord et pourrait à terme combler le retard européen. Les investissements croissants au Royaume Unis où le cadre réglementaire est plus favorable rendent les investissements français par exemple plus efficients et rapides. En Europe, le total des investissements à doublé (+120%) entre 2014 et 2015 témoignant d’une reprise significative de la croissance. 

Les Fintechs ont eu un impact considérable amenant les modèles traditionnels à se réformer, le consommateur est désormais un usager qu’il faut convaincre et protéger. 

Les Fintechs pourraient impacter la stabilité financière. 

Le périmètre règlementaire des régulateurs doit bénéficier d’un processus de révision régulière. 

Le cadre règlementaire des Fintechs est encore insuffisant au niveau juridique et règlementaire. En France notamment, le régulateur qu’est l’ACPR a un rôle principalement prudentiel visant entre autres à accompagner les usagers en fixant des règles communes, applicables et raisonnables. Seulement, eu égard l’essor des technologies financières, les règles intrinsèques sont moins lourdes que sur le modèle des institutions traditionnelles. Par exemple, les Fintechs ne sont pas tenues à la règlementation de Bale III obligeant les banques à entretenir des fonds propres suffisants à maintenir la stabilité financière. Le crowfunding ou financement participatif, permet également de transférer des fonds de façon facilitée partout dans le monde et permet de voir les marchés émergents (comme la France ou la Chine) se développer.

En outre, la finance classique devient opaque et anachronique pour les usagers plus enclins à utiliser les modèles de « néo-financement » plus en conformité avec leurs attentes. Pourtant, à terme, les Fintechs pourraient avoir des impacts sur la stabilité financière. Elles ne sont pas soumises au big data et n’ont pas obligation de divulguer leurs données officielles privées. Le périmètre réglementaire doit donc permettre aux régulateurs d’être agiles pour répondre aux changements rapides de ces technologies. 

Mais les Fintechs doivent pallier aux difficultés inhérentes au cyber-risque. 

Des rapports récents, faisant état de cyber-attaques réussies témoignent d’un risque non-négligeable. Une nécessité accrue d’intégrer la cyber-sécurité à la conception initiale des programmes se profile donc pour les différents acteurs digitaux afin de ne pas voir d’effets négatifs impacter la stabilité financière. Les autorités doivent donc analyser les implications des transactions numériques sur la politique monétaire, la stabilité financière et le système monétaire mondial. 

Le développement des Fintechs est souvent qualifié de « menace » pour les institutions financières traditionnelles. Il s’agit de déterminer si l’intérêt commun sous-jacent est la coopération ou la compétition entre les banques classiques et les « néo-banques ». 

Le développement des Fintechs rend les banques traditionnelles moins compétitives. 

Les banques classiques sont assujetties à des obligations parfois pénalisantes. Elles sont entre autres soumises à des obligations monétaires comme Bale III qui les oblige à entretenir un roulement en fonds propres parfois lourds pour leur fonctionnement. Les utilisateurs, en grande partie millénials, ont de nouvelles habitudes de consommation comblées désormais par les caractéristiques que proposent les Fintechs. Ils bénéficient d’une instantanéité des processus et n’ont plus à se déplacer ou à patienter derrière un guichet comme dans le modèle des banques classiques. CAPGEMINI évalue d’ailleurs à 2/3 les clients satisfaits de leurs banques et le chiffre régresse constamment. Ceci amène les banques traditionnelles à s’interroger sur les frais fixes élevés et les systèmes d’informations désormais obsolètes eu égard les nouvelles attentes des consommateurs. 

Les banques doivent s’adapter aux nouveaux modes de consommation sans tomber dans l’ubérisation de leurs pratiques. 

La crise des supprimes de 2007 avait déjà souligné la complexité du système financier et avait quelque peu érodé le lien de confiance entre banques et clients. La révision récente de la Directive des Services de Paiements en Europe donne désormais une légitimité à l’existence de nouveaux intermédiaires et établit donc un cadre légal à leurs activités. Dès janvier 2018, les banques auront pour obligation de transmettre à ces nouveaux acteurs du financement les informations des comptes de leurs clients. Les banques traditionnelles doivent donc se réinventer en s’adaptant aux moeurs digitales si elles ne veulent pas devenir un modèle suranné. 

Le développement des Fintechs devrait donc appuyer leur pérennité si elles arrivent à s’associer. En effet, un rapport de 2016 établi par PwC relate que 82% des institutions financières s’attendent à augmenter les partenariats Fintechs sur du court terme. Les banques possèdent quant à elles un réseau et un ancrage territorial marqué qui pourrait également servir les intérêts des nouveaux acteurs de la finance et légitimer une éventuelle alliance. Elles pourraient ainsi proposer un modèle homogène et compatibles aux utilisateurs. 

La flexibilité des échanges à l’ère du digital impose donc aux différents acteurs du secteur financier de repenser un modèle commun pour satisfaire l’accompagnement client et ainsi révolutionner le modèle financier mondial.

Hamidreza A.

Project Manager for Climate Adaptation at SNCF-RÉSEAU PRI MR | Complex Systems Engineer (Environmental, Civil, and Water Engineering) | École Centrale de Marseille

5 ans

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