Les forêts sont très efficaces!

Les forêts sont très efficaces!

On le sait, au rythme actuel d’émissions de gaz à effet de serre (GES), le dérèglement climatique deviendra insoutenable pour une bonne partie de l’humanité d’ici quelques décennies.

Pour lutter contre ce phénomène, deux solutions complémentaires s’offrent à nous. Réduire rapidement les émissions de GES et diminuer la concentration de gaz déjà contenus dans l’atmosphère.

C’est sur ce deuxième volet que s’est penchée [PDF] pendant un an une équipe de chercheurs de l’Université d’Oxford. Dans leur étude publiée le 3 février, ils ont comparé le coût, l’efficacité et le potentiel de mise en place à grande échelle des ces différentes techniques : les « Negative Emissions Technologies » (NET).

Les forêts sont très efficaces

Au sommet de leur palmarès trônent les technologies qu’ils surnomment les « no regrets » Negative Emissions Technologie, c’est-à-dire celles qui, en plus de capter du CO2, coûtent peu cher et apportent beaucoup de bienfaits.

La première d’entre elles ? C’est l’arbre. Oui, ce végétal si mal connu. Les chercheurs recommandent d’en planter à grande échelle, en sachant qu’un hectare de forêt permet de capter 3,7 tonnes de CO2 par an. Ils invitent également à utiliser le biocharbon et les techniques de préservation des sols, afin de renforcer leur rôle de puits de carbone.

Les techniques de captage de CO2 et autre méthodes relevant de ce qu’on appelle la « géo-ingénierie » – comme l’injection de chaux dans les océans pour leur permettre de capter plus de CO2 – sont reléguées dans la seconde partie de leur classement. Elles coûtent cher, consomment de l’énergie et on connaît mal leurs conséquences. Selon ces chercheurs, elles sont encore très mal maîtrisées et ne pourront de toute façon pas avoir de réel impact avant 2050. Une éternité à l’échelle du défi climatique.

Gagner du temps

D’ici là, les technologies – principalement la reforestation, le biocharbon et l’amélioration des sols, donc – ne pourront au mieux que nous faire gagner du temps, en retirant l’équivalent de deux ans et demi d’émissions de CO2 de l’atmosphère.

Pas de quoi rendre moins urgente la diminution de nos émissions selon les auteurs :

« Si l’on tient compte du coût potentiel et des besoins énergétiques de la plupart de ces technologies à émissions négatives, mais aussi de l’effort mondial nécessaire pour atteindre les niveaux de technologie requis, il est clair que leur déploiement à grande échelle, s’il était possible, ne serait en aucun cas préférable à une décarbonisation de nos système énergétiques et agricoles. »

« Le succès du déploiement de ces technologies ne pourra pas autoriser les secteurs qui émettent beaucoup de gaz à effet de serre à poursuivre le “business as usual”. »

Ces conclusions confirment celles du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) à propos des technologies de manipulations du climat qui composent la géo-ingénierie. Sous pression de la Russie, – et selon l’un de ses vice-présidents, parce que « ne pas traiter cette question dans le rapport du GIEC ouvrirait la porte à ce qu’on puisse en dire n’importe quoi » –, les rédacteurs du dernier rapport ont consenti à écrire un petit paragraphe sur le sujet. Piers Forster, l’un des coauteurs du texte, expliquait ainsi en septembre 2014 :

« Il n’y a pas de doute : si elles venaient à être mises en place, ces solutions refroidiraient la Terre. Mais ce refroidissement ne serait que temporaire puisque le CO2 continuerait à augmenter. Je pense personnellement que la technologie est loin de fonctionner et pourrait créer de nombreux autres problèmes.

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