Les industries nautiques manquent de bras
Le salon Nautic 2018, qui ouvre ce samedi 8 décembre à Paris Expo - Porte de Versailles, accueille pour la première fois un espace Emploi et Recrutement. Objectif : renforcer l’attractivité d’un secteur qui manque de bras…
Grâce au développement à l’export, l’industrie nautique française est en croissance. Selon les premières estimations de la Fédération des industries nautiques (FIN), la progression du chiffre d'affaires du secteur, qui emploie 43 000 personnes, est estimée à 8 % cette année (12 mois arrêtés au 31 août 2018 par rapport à la même période de 2017), à 5,2 milliards d’euros.
Cette progression, conjuguée aux départs à la retraite de la génération des années 50, se traduit par des pénuries de main d’œuvre dans le secteur. « Les métiers en tension sont ceux du composite, de l’optionnage-accastillage et de la menuiserie-aménagement », explique Yves Lyon-Caen, président de la Fédération des industries nautiques (FIN). La méconnaissance de la réalité de la filière et la faible attractivité des métiers techniques explique en partie ce manque de bras : « un jeune adulte étant aujourd’hui plus à l’aise avec un ordinateur que pour manier des outils, tout le monde veut devenir ingénieur... mais un ingénieur prépare le travail de trois opérateurs en atelier, un métier manuel qui est devenu propre », explique le navigateur Michel Desjoyaux, à qui la FIN a confié une mission sur l’innovation technologique dans la filière. S’inscrivant dans l’objectif de créer 10 000 emplois supplémentaires dans la filière des industriels de la mer, qui vient d’être lancée par le gouvernement, la fédération nautique entend « redonner de l’attractivité aux métiers du nautisme et imaginer les emplois de demain. Nous le faisons déjà avec succès au niveau des régions, il faut aujourd’hui le porter au niveau national. » L'effectif de la filière a augmenté de quelque 1 500 salariés cette année, un mouvement qui, sauf accident économique, devrait se poursuivre au cours de prochains mois, les premières tendances d'activité de 2019 restant bien orientée. Et de nouveaux besoins apparaissent comme en témoigne la création prochaine d'une nouvelle filière environnementale de déconstruction des bateaux, la première au monde selon la FIN.