Les insupportables du Networking. Ces personnages qui n’ont pas bien compris les règles du jeu du Réseau

Dans le monde merveilleux du Networking, on rencontre le plus souvent des personnes fascinantes, enrichissantes et inspirantes… et puis, il y a les autres. Les autres, ce sont ces individus qui, volontairement ou non, transforment chaque échange en véritable calvaire. Que ce soit par leur manque de tact, leur manque d’organisation, leur absence d’éducation, ou tout simplement leurs mauvaises habitudes, ces personnes peuvent nous faire facilement regretter une rencontre Réseau. Qui sont ces insupportables du Networking ? Voici le portrait de quelques individus qui, malgré eux, nous pompent notre temps, notre énergie et notre envie d’aider.

Debra labavarde

Debra, c’est celle qui a toujours des tonnes de choses à dire… sur elle-même. C’est la virtuose du monologue ininterrompu. Une fois les vannes ouvertes, elle entame un récital de digressions et d’anecdotes aussi labyrinthiques qu’incongrues, sans même songer à reprendre son souffle. Chaque syllabe est une invitation à la patience infinie, et toute tentative d'interruption est vaine. Avec elle, vous êtes condamné au rôle de spectateur muet d’un déluge verbal qui vous submerge tel un tsunami vorace. Debra est souvent une personne attachante, mais elle manque cruellement d’écoute. Au final, chaque conversation avec elle laisse un arrière-goût de frustration.

Andrew le Flou

Andrew, c’est l’adepte de l’éloquence nébuleuse, expert en phrases lacunaires et concepts évanescents. Andrew a un projet professionnel mais, hélas, incompréhensible. Il bredouille des mots qui s’enchevêtrent dans un brouillard mental épais. « J’ai un projet dans la tech, un truc un peu révol (oui, Andrew ne finit pas ses phrases), vous voyez… enfin, voilà, c’est ça, vous voyez ? » Non, Andrew, on ne voit rien du tout ! Chaque tentative de clarification s'enfonce davantage dans une brume cérébrale d'où émerge toujours le même mystère insondable Avec lui, chaque conversation se transforme en devinette. Et bien souvent, faute d’avoir un pitch clair, il rate tous ses rendez-vous Réseau et conclut : « Le Networking, cela ne marche pas ».

Joe Augroségo

Pour Joe, il n’y a qu’une personne qui compte : lui-même. C’est le Narcisse du réseautage, champion toutes catégories de l'autolouange. Rien n’égale, à ses yeux, son propre génie, et toute discussion se mue en un panégyrique de sa personne. Quand il parle, c’est pour vanter ses succès, son parcours brillantissime et ses réalisations extraordinaires. En entretien avec vous, il vous relègue au rang de simple spectateur de sa mégalo. Joe aime s’impressionner lui-même, il ne cherche pas de relations équilibrées, mais plutôt des admirateurs pâmés devant lui. Son égo prend une telle place qu’il finit par vous donner une irrépressible envie d’écourter ce tête à pastèque.

Brian legeignard

Brian, c’est la Cassandre du Networking, toujours prêt à prophétiser les malheurs de ce monde avec une verve d’orfèvre en pessimisme. Brian est une véritable éponge à problèmes. Dès qu’il entre dans votre bureau, le ciel s’obscurcit, la pluie commence à tomber et la conversation prend un tour particulièrement tragique. Quand il parle, des enclumes sortent de sa bouche : c’est lourd. Il transforme le moindre échange en séance de lamentation. Il se crée des problèmes dont il s’évertue à ne jamais trouver de solution. Chacune de ses phrases sonne le glas de l’optimisme, et vous voilà aspiré dans une symphonie cacophonique de catastrophisme. Inutile de dire que, comme il ne s’aide pas, il est fort compliqué de l’aider.

Carole Latousseuse

Quand elle vient vous rencontrer, Carole est clairement malade : rougie de fièvre carabinée, toux bien grasse et éternuements à la nitroglycérine ! C’est l’irréductible contagion ambulante et envahissante qui pourrait effrayer même les microbes. Mais, pour rien au monde elle ne souhaitait décaler ce rendez-vous avec vous , au péril de vos anticorps. En l’écoutant à bonne distance, entre deux longues quintes de toux qui vous font redouter de prendre un bout de poumon dans l’œil, vous souffrez un peu pour elle et beaucoup pour vous. L'état physique affecte l'ensemble de l’interaction puisque vous focalisez votre attention à vous protéger, à ouvrir la fenêtre, à écourter l’échange au lieu de l’écouter attentivement pour lui donner le coup de main attendu.

Jessy Jesaïtou

Jessy sait tout sur tout. C’est une véritable encyclopédie sur pattes Elle a un avis sur chaque sujet, elle connaît mieux votre métier et votre secteur que vous. Elle cherche à vous en mettre plein la vue. Elle n’hésite pas à vous couper la parole afin d’imposer sans ménagement son point de vue. Elle peut sembler impressionnante de prime abord, mais cela ne dure pas longtemps car son savoir est somme toute superficiel. Elle devient très vite agaçante et même épuisante. Jessy oublie malheureusement qu’en Networking, l’écoute est tout aussi précieuse que le partage de connaissances.

Ronald Lehussard

Ronald, c’est le fonceur de l’extrême. Pour lui, le Réseautage, c’est un sprint ! Il vous bombarde de questions et cherche à récupérer un job ou des contacts en cinq minutes car il n’a pas de temps à perdre compte tenu qu’il enchaîne cinq rendez-vous Réseau par jour ! Ronald ne perd pas de temps en formalités : le small talk, il ne connaît pas. ll veut des réponses tout de suite.  Avec lui, chaque rencontre ressemble à une séance de presse-citron. Et le citron, c’est vous.

Thimothy Pluforpluvit 

Thimothy est un homme… posé. Très posé. Il à deux de tension, il ne risque ni l’AVC, ni la crise cardiaque. Thimothy, ou l’art de la lenteur soporifique incarnée, vous convie à un ballet langoureux où chaque mot prend son temps et chaque phrase vous entraîne dans un ralenti hypnotique. Thimothy parle tout bas, articule chaque mot. lentement. Très lentement. Chaque phrase prend une éternité. Au bout d’un moment, pour accélérer le rythme, vous essayez de finir ses phrases. Pas de chance, une fois sur deux, vous tombez à côté et il reprend depuis le début. Pendant que Thimothy développe, vous vous surprenez à guetter l’horloge. Tout semble mystérieusement devenir plus long et plus lourd. Avec Thimothy, vous apprenez la patience…et à lire sur les lèvres.

Brandon Lepoilu 

Brandon s’installe et vous raconte en long et en large sa guerre de 14-18. Il vous entraine dans une faille temporelle un abime de souvenirs poussiéreux où, manifestement, c’était tellement mieux avant. Il vous raconte mille anecdotes de ses glorieuses années et de ses succès glanés…au XXe siècle. Les « Ah, à cette l’époque, c’était autre chose ! » flirtent avec les « De mon temps », les « Jadis », et les « Autrefois ».  Avec Brandon, l’entretien vous plonge au bon vieux temps de l’ORTF, du fax, du minitel et du traitement de textes. Avec lui, la nostalgie est un havre de bonheur en noir et blanc dont il se délecte pour l’infini et au-delà.

Bradley Labonéhabsent 

Bradley est toujours là… mais mentalement ailleurs. Tandis que vous lui parlez, il regarde son téléphone, répond à des messages ou semble hypnotisé par la plante verte qui trône derrière vous. Impossible de savoir s’il est intéressé ou simplement perdu. Avec Bradley, l’art du « je suis là mais pas vraiment » atteint des sommets. Bradley, c’est l’archétype du réseautage fantôme, c’est interlocuteur en apesanteur, aussi insaisissable qu’une ombre dans le crépuscule.

Bobby Lesparadrap 

Bobby, c’est le véritable sparadrap relationnel, un compagnon tenace qui s’accroche pour toujours. Vous le recevez une première fois pour lui rendre service et il va vous coller pendant des semaines, des mois et des années. Quand Bobby revient vous voir – parce que vous êtes assez gentil pour le recevoir à nouveau – il se met à raconter la même histoire que la première fois. Il aime tellement votre écoute et vos conseils qu’il vous relance régulièrement. Impossible de vous en débarrasser, il s’accroche à vous comme une bouée et ne comprend pas que vous ne soyez pas disponible pour le revoir une énième fois dans le rôle magnifique qu’il vous a attribué : confident à perpétuité.

Et si c’était moi, l’insupportable du Networking ?

Personne n’est à l’abri de devenir, sans s’en rendre compte, un « insupportable du Networking ». Le Réseautage, au fond, repose sur l’écoute, l’échange et le respect mutuel. Les meilleures relations naissent de conversations équilibrées, d’intérêts sincères, de savoir-vivre et de petites attentions. Alors, la prochaine fois que vous êtes en entretien Réseau, posez-vous la question : quel personnage suis-je en train de jouer ? Un peu de recul, un soupçon d’humilité, et quelques bons réflexes feront de vous un interlocuteur apprécié – et non un de ces « insupportables » que l’on préfère éviter.

En résumé, le Networking constitue une aventure palpitante… ou un véritable marathon de patience avec quelques rares personnages hauts en couleur. N’oublions pas, cependant, que le rire aide parfois à désamorcer même les rencontres les plus insupportables ! C’était d’ailleurs le seul objectif de cet article de vacances : vous faire sourire en heure d’hiver.