LES NOUVEAUX COMBATS DU MADE-IN-FRANCE À L’ÈRE DU POST-CONFINEMENT
Si la crise sanitaire a catalysé les rêves non seulement d’une consommation plus locale et plus responsable mais aussi d’une relocalisation de nombre d’industries françaises, les premières semaines post-confinement ont malheureusement eu tendance à ramener beaucoup de consommateurs et d’entreprises à la dure réalité.
Dans un contexte de forte pression économique, le Made in France, qui coûte en moyenne quatre fois plus cher que le produit chinois, doit plus que jamais prouver sa valeur ajoutée pour se maintenir dans les priorités d’achats.
La dernière étude INSEE en date montre notamment que la part du Made in France est tombée à moins de 36% de la consommation totale des ménages dans les biens manufacturés, et même à 15% si l'on exclut l'alimentaire.
Une situation problématique pour nombres d’artisans et de faiseurs, comme le souligne la crise actuelle de surproduction hexagonale de masques textiles, notamment chez les fabricants proposant les produits les plus génériques, face à des produits low-cost importés qui sont privilégiés à la fois par les consommateurs publics et privés.
Car comme sur tous les marchés gagnants en maturité, la clientèle, si elle ne perçoit pas la valeur ajoutée de la marque ou du produit, privilégiera le critère prix même si elle est au départ animée de la meilleure volonté (au moins déclarative) du monde. Encore plus qu’avant la crise, le Design et la Communication sont donc des armes à privilégier pour affronter ces nouveaux combats de la préférence. Une stratégie qu’appliquent depuis longtemps les marques de prestige, d’excellence et de luxe qui elles sont généralement plutôt affectées par les ruptures de stock touchant leurs offres au combien uniques, désirables et désirées.
Citons en France l’exemple de LACOSTE qui propose un masque n’ayant pas oublié les règles élémentaires de branding et de communication : naming et design différentiants, photographies valorisantes, label qualité aux codes évoquant le Made-in-France spécifiquement créé pour cette nouvelle offre, conseils d’entretiens, mise en avant du savoir-faire et des matières propres à la marque mais aussi des actions de son Fonds solidaire. Ou encore celui des créateurs de nombreuses maisons de couture et des artistes qui, à la demande du magazine GALA, ont imaginé ce que pourraient-être leurs versions rêvées de ce nouvel objet du quotidien et dont des versions commerciales sont d’ores et déjà demandées à cor et à cri par leurs communautés. De l’autre côté de l’Atlantique, la marque SKIMS de Kim Kardashian, prolifique et souvent brillante entrepreneuse malgré l’image frivole qu’elle peut parfois renvoyer, a elle aussi connue les ruptures de stock en innovant avec des masques aux palettes nudes adaptées aux principales couleurs de peaux.
Espérons que beaucoup d’autres sauront suivre ou s’inspirer de leurs exemples.
Directeur Conseil chez EGG
4 ansMerci pour ce partage Olivier