Les nouveaux députés devront s’engager politiquement et éthiquement sur l’accompagnement de la fin de vie en société des personnes malades
Communiqué de presse / n°2
Le 17 juin 2024
Site : collectif-des.fr
Les nouveaux députés devront s’engager politiquement et éthiquement sur l’accompagnement de la fin de vie en société des personnes malades
La dissolution de l’Assemblée nationale le 10 juin 2024 a interrompu le vote en 1ère lecture du projet de loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie. Il devait intervenir le 18 juin 2024.
Le Collectif Démocratie, éthique et solidarités s’est constitué le 15 mai 2024. Il réunit des membres de la société civile attachés à faire valoir les valeurs du bien commun et à ce que soient préservés les principes du vivre ensemble au service de la personne vivant une maladie chronique ou incurable, ou des situations de handicap ou de dépendance.
La sollicitude témoignée à la personne en situation de souffrance existentielle, et en certains cas de souffrance physique ou psychique, justifie en première intention une réponse médicale dans un environnement humain et social bienveillant.
1. Avant de rédiger un 5ème texte législatif, améliorons la loi du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs et la loi du 2 février 2016 créant de nouveaux droits en faveurs des malades et des personnes en fin de vie.
2. Les soins palliatifs constituent l’avancée de démocratie en santé reconnaissant à la personne le droit de vivre sa vie en toute autonomie, et d’être respectée dans ses choix, selon ses valeurs, ses aspirations et ses possibilités. Ils lui assurent le bien-être et le maintien des liens relationnels indispensables à son parcours de vie en société, tout comme la qualité de membre à part entière de la communauté humaine jusqu’à sa mort.
Si la mise en œuvre du plan décennal des soins palliatifs doit être soutenue et son effectivité garantie par une loi de programmation pluriannuelle, la diffusion d’une culture des soins palliatifs s’impose dans la proximité et le quotidien du soin dès lors qu’ils apparaissent de manière unanime comme une priorité pour nos concitoyens.
3. Si un nouveau projet législatif était présenté dans les prochains mois, il devrait s’envisager avec une rigueur de méthode et d’analyse, dans un esprit de respect inconditionnel de l’intégrité de la personne en situation de vulnérabilité : autant d’exigences qui se sont avérées insuffisamment prises en compte depuis l’annonce d’une modification législative favorable à l’acte létal médicalisé à la suite de la Convention citoyenne.
4. Dans un domaine aussi intime, sensible et strictement personnel, le droit doit intervenir en posant de vraies garanties, tout particulièrement à l’égard des personnes les plus vulnérables. Le projet de loi visait à déterminer des procédures de l’acte létal médicalisé sous forme de suicide assisté ou d’euthanasie sans être en capacité d’en fixer clairement les limites et donc de contenir le risque d’extension d’une pratique intentionnellement létale de la sorte instituée.
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5. L’accès à la prévention, à l’accompagnement et aux soins pour tous, dans des conditions dignes et justes, au domicile comme dans les établissements de santé et du médico-social est un prérequis qui conditionne toute modification législative relative aux soins en fin de vie.
Il en est de même en ce qui concerne l’accès aux compétences avérées dans la prévention et la lutte contre la douleur, dans la prise en charge des souffrances et dans l’accompagnement des situations complexes.
6. Solliciter le médecin afin qu’il pratique un acte létal ne serait recevable que si des circonstances spécifiques à l’état de souffrance de la personne, après avoir effectivement exploré et mis en œuvre les possibilités de soin requis, étaient de nature à justifier, en dernier recours et de manière exceptionnelle, la transgression que représente un geste intentionnel d’euthanasie. Dans ce cas, à la suite de l’examen collégial pluridisciplinaire de la demande, ce geste létal devrait être autorisé par un magistrat.
Certaines personnes souffrent de troubles psychiques non repérés, ni évalués ou traités. Il serait inacceptable d’autoriser un acte létal uniquement pour des motifs d’ordre psychiatrique.
7. Dans toute nouvelle approche d’une législation, un accord sérieux devrait s’établir sur des définitions et des critères scientifiques, à la fois stricts et incontestables. La notion même de « fin de vie », pour autant que l’on puisse s’accorder sur une quantification du temps qu’elle est censée représenter, s’est avérée inopérante au cours des débats parlementaires.
L’expression « aide à mourir » sollicitée de manière volontairement confuse pour ne pas mentionner explicitement le recours au suicide assisté ou à l’euthanasie, ne saurait être reprise sans en préciser la signification.
8. Il convient de tirer les enseignements du recours aux arguments éthiques présentés pour justifier une modification législative et de les discuter. Quelles sont la réalité et la robustesse des arguments présentés ? Qu’en est-il de leur impact notamment sur la déontologie médicale ? On ne peut éluder ce débat.
9. Le respect de la dignité et des droits de la personne malade relève d’une exigence de sollicitude, de présence, d’accompagnement en société affirmant des valeurs de solidarité et de fraternité inconciliables avec un acte létal.
Le Collectif Démocratie, éthique et solidarités interviendra en responsabilité afin de contribuer aux débats politiques et à la mobilisation de la société en faveur des droits de la personne en situation de vulnérabilité vivant une maladie chronique ou incurable, des situations de handicap et les ou de dépendance, ou confrontées aux conséquences du vieillissement sur leur autonomie.
ANIMATRICE COORDINATRICE En Ephad
6 moisMerci professeur pour votre venue hier soir à la résidence la vallée de la Marne. En tant qu'animatrice je suis très proche des résidents, ils me parlent de la mort sans tabou du tout. Je les écoute et partage avec eux l'expérience que j'ai vécu avec mes parents. Et lorsqu'un résidents décèdent auparavant c'était interdit d'en parler, j'avais demandé à la première directrice si j'avais le droit d'en parler lorsqu'un résident me demander pourquoi il ne voyait plus la personne, elle m'a autorisé à le faire et les résidents réagissent plus tôt bien car ils m'ont dit : il ne faut pas nous prendre pour des imbéciles car nous savons bien que nous sommes tous mortels. C'est tellement simple d'être vrai avec les résidents. Merci professeur. Patricia
Consultant en Essais Cliniques et en big data.Dr en médecine, Dr en Philosophie.
6 moisMerci M Hirsch de ce commentaire Déposséder voici le mot! A qui appartient ma mort ou plutôt ma vie? Je suis Medecin de terrain et philosophe … Suis je seulement un passeur? Si je le suis je veux l être dans un cadre juridique et si possible éthique… Dois je détourner mon regard du patient qui ne veut et ne peut plus vivre? dois je retourner vers mon ordinateur pour échapper à son regard et à sa famille? Il faut un cadre juridique clair dans lequel les médecins aient leur vraie place car si aider à mourir n est pas un soin, la mort concerne les médecins mais pas seulement eux… Un débat apaisé est nécessaire. La pause législative imposée par les événements politiques permettre peut être une réflexion no plus paisible…Souhaitons le
COMPTABLE
6 moisJ’espère que nos nouveaux députés apporteront leur meilleure attention à ce collectif DES.
Cardiothoracic surgery fellow, Indiana University
6 moisLes députés devraient s’engager ethiquement sur tous les sujets… Tester leur caractère avant de leur donner le pouvoir devrait être une évidence.
Consultant en Essais Cliniques et en big data.Dr en médecine, Dr en Philosophie.
6 moisDésolé monsieur Hirsch malgré tout le respect que je vous dois l Éthique et la Politique n ont rien à voir hélas! Que ce soit dans le domaine du bios ou dans d autres domaines… Nous sommes, nous les médecins dans le confluent de la médecine., de l ‘Éthique et malgré nous de la politique… C est toute la dialectique qu il faut aborder sans peur et avec des références philosophiques pour éclairer le débat! Les Lumières ne sont plus la seule source de l eclairage du monde….Pourquoi ne pas l accepter et nous adapter dans une dynamique darwinienne? Le risque si nous ne savons pas le faire est de perdre l essentiel, au sens hippocratique du terme cad le juste milieu… restons sur cette vraie valeur que tous nous pouvons partager encore….