Les nouvelles mobilités urbaines sonnent-elles le glas du véhicule individuel ?

Les nouvelles mobilités urbaines sonnent-elles le glas du véhicule individuel ?

Blablacar, Cityscoot, Autolib, Drivy, Marcel : qu’ont en commun ces nouveaux acteurs de la mobilité ? Ils rendent la possibilité de se déplacer indépendante de la possession du véhicule tout en conservant les avantages de la flexibilité. Ils permettent de cette façon le désengorgement et la dépollution des agglomérations. Il n’est par ailleurs pas interdit de penser que, conjugué à des transports en commun de mieux en mieux pensés, le phénomène puisse s’étendre à des agglomérations plus petites. Ils seront dès lors d’une aide non négligeable pour faire tenir les engagements de réduction de notre empreinte carbone en ligne avec les derniers accords de Paris.

L’autopartage, le scooter en libre service, le covoiturage mais également les taxis et véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) sont autant d’usages qui associent le fait de permettre le déplacement individuel, à un coût qui, divisé en de nombreux usagers, en devient très compétitif par rapport au coût de possession et d’entretien d’un véhicule personnel.

Je dois avouer à titre personnel être moi-même ancien possesseur de voiture ET de moto individuelles. J’ai depuis plus d’un an fait le choix de m’en séparer et dispose désormais d’un pass Navigo, d’un abonnement Autolib, j’utilise Cityscoot (scooter électrique partagé) et les VTC sans me priver pour un budget total d’environ 200 à 250 Euros par mois. J’y rajoute une fois par an pour les vacances une location longue durée de voiture par Drivy qui me propose des véhicules, à côté de chez moi, le véhicule d’un propriétaire qui n’en n’a pas l’usage à ce moment. Mis bout à bout, ces coûts restent inférieurs à ceux que j’avais pu constater pour l’usage de mes véhicules individuels (essence, assurance, stationnement, amortissement et entretien). En outre, j’ai remplacé 2 véhicules thermiques par du transport en commun, des véhicules non seulement partagés entre plusieurs usagers, mais aussi électriques (Autolib, Cityscoot et désormais Marcel avec son nouveau service ZOE).  Je passe sur la liberté de mouvement et d’esprit que procure, en milieu urbain, l’absence de contrainte liée à la possession du véhicule (stationnement à trouver, risque de vol et de dégradations, pannes potentielles,…), je suis également conscient de participer à un effort collectif que nous savons tous indispensable à long terme. Quand on sait par ailleurs que plus de la moitié des véhicules sont occupés par une seule personne en milieu urbain, le choix m’apparait de plus en plus évident.

Voici un enjeu que devront prendre en compte les constructeurs automobiles à terme : outre réduire les émissions de leurs véhicules, il est probable qu’ils devront les penser en tant que service plus que de produit. Le phénomène a bien entendu déjà débuté par les nombreuses solutions de location clé en main. Mais il est fort à parier qu’il faudra aller plus loin, pour que les flottes de véhicules produits soient de plus en plus partagées, à disposition non pas d’un client cible mais d’une population cible qui elle-même aura des besoins variables dans le temps et dans l’espace. Il est à ce titre intéressant de savoir que Tesla a déjà envisagé la création d’un service d’autopartage intégré aux véhicules (Tesla Network). Ce service « nativement » intégré au véhicule réduit par là même son coût d’usage pour le proprétaire et introduit la notion de partage sur un bien de luxe habituellement exclusif. En France, Renault Mobility permet l’accès à des véhicules de la marque pour une heure ou plus, géo localisés, grâce à une application mobile. D’autres initiatives se multiplient en ce sens (Ubeeqo, ZipCar, etc..).

La prochaine étape consistera probablement à optimiser la disponibilité des véhicules pour leurs usagers potentiels en y intégrant de l’intelligence artificielle : les algorithmes gèrent déjà l’optimisation des enchainements de trajets VTC ou taxi (la société Yuso Fleet en est un bon exemple). Il s’agira demain de prévoir l’usage, la localisation et d’y disposer le véhicule ou le service de transport nécessaire au plus près. Plus les usagers seront proches des solutions, plus ils seront enclins à les utiliser, et plus impactant encore cet éco système sera pour l’environnement.


Thomas Guesdon

Pour missions impossibles…de préférence… JO Paris 2024 ✅

7 ans

Il deviendra donc difficile d'aller sur un coup de tête , voir quelle heure il est au Mont St Michel ou combien il y a de kilomètres à Strasbourg .......

Isabelle Cauret

Consultante Indépendante [stratégie] [marketing] [communication] [sales]

7 ans

Très bel article ! Merci Cyril

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