Les Organisations Professionnelles : accélérateurs de RSE

Les Organisations Professionnelles : accélérateurs de RSE

Le rapport de Nicole Notat et Jean Dominique Sénard « L’entreprise, objet d’intérêt collectif », remis au Gouvernement le 9 mars dernier, pose la nécessité pour les entreprises de s’engager dans une démarche RSE. Beaucoup se demandent ce que cela peut leur apporter, un certain nombre font du green washing et quelques-unes l’intègrent à leur stratégie. Les Organisations Professionnelles peuvent accompagner efficacement les entreprises de leur branche dans cette démarche et accélérer leur engagement dans la RSE.

La démarche RSE est profitable pour les entreprises à plusieurs titres. D’abord, de nombreuses études montrent que les entreprises qui se sont engagées sérieusement dans une démarche RSE sont plus performantes que les autres. Ensuite, les investisseurs en général, et les fonds d’investissement en particulier, y sont de plus en plus sensibles. Enfin, pour la génération des milleniums cela devient un critère de choix quant à leur futur employeur.

Cette démarche, qui découle de la norme ISO 26000, ne doit pas faire l’objet d’une réglementation supplémentaire. Rien ne sert d’obliger ; il faut inciter. Il faut montrer aux chefs d’entreprises le sens d’une telle démarche, le bénéfice à long terme pour leur entreprise, le chemin de progrès à parcourir plutôt que celui des sanctions à éviter. Il faut faire de la pédagogie. Cela prend plus de temps mais c’est plus bénéfique.

Des labels sectoriels

C’est là que les Organisations Professionnelles ont un rôle central à jouer. Accompagner les entreprises de leur secteur dans les démarches RSE. En effet, qui mieux que les Organisations Professionnelles connaissent les entreprises qu’elles représentent, leurs spécificités, leurs atouts mais aussi leurs difficultés. Les auteurs du rapport rappellent d’ailleurs que les bonnes pratiques et leurs mesures varient considérablement d’un secteur à l’autre. Dans ces conditions, qui mieux que les Organisations Professionnelles peuvent expliquer, inciter, accompagner les entreprises de leur branche.

D’ailleurs, l’une des propositions de Nicole Notat et Dominique Sénard est de « développer des labels sectoriels et de faire de la RSE un outil de renforcement du dialogue social dans les branches professionnelles ». Très bien. Le social constitue, en effet, un pilier fort de la négociation paritaire : conditions de travail, formation, prévoyance, ... Mais attention à ne pas cantonner la RSE au seul dialogue social. Car si l’un des piliers de la RSE est, bien entendu, le social, les piliers économique et environnemental ne doivent être ni oubliés ni négligés. D’ailleurs sur les 800 Organisations Professionnelles existantes au niveau national, seule la moitié d’entre elles gèrent le dialogue social de la branche.

Le CEDAP accompagne les OP

Le CEDAP - le réseau des dirigeants d’Associations professionnelles a, en 2015, écrit un guide avec l’AFNOR pour adapter l’AFAQ 26 000 aux Associations Professionnelles. Ces dernières, comme tout secteur, ont leurs spécificités. Stratégie, gouvernance, financement, missions, autant de spécificités qui nécessitent un guide de lecture pour accompagner les DG et leurs élus professionnels. Ainsi, l’évaluation de l’AFAQ 26 000 repose sur ce que l’Association Professionnelle fait pour ses adhérents en termes d’accompagnement RSE et ce qu’elle fait elle-même en tant que structure. Cette double dimension est une spécificité forte. En effet, l’Association Professionnelle, en fonction du secteur qu’elle représente, n’aura pas les mêmes enjeux environnementaux, sociaux et économiques que ses adhérents.

Quelques Organisations Professionnelles sont déjà évaluées AFAQ 26 000*. D'autres sont en cours. Il est important que l’ensemble des Organisations professionnelles s’engagent dans une telle démarche. Car c’est en pratiquant soi-même la RSE que l’on en parle le mieux. Et pour inciter ses adhérents autant montrer l’exemple !

Pierre-Emmanuel BOIS

*le CEDAP – le réseau des dirigeants d’Associations Professionnelles, la FIF (fédération des Industries ferroviaires), l’Unep – les entreprises du paysage, l’UTP (Union des transports publics et ferroviaires)