Les plus et les moins de cette campagne...
En attendant les derniers feux d’artifices, à quelques jours de la clôture de la campagne électorale, on peut déjà en dresser un premier bilan. Avant de rentrer dans le vif de cette compétition électorale, le Prince souverain avait appelé les forces politiques à une campagne « digne et responsable ». On ne peut pas dire, dans l’ensemble, qu’elle ne l’ait pas été, néanmoins on aurait pu probablement éviter quelques dérapages. En premier lieu, au niveau institutionnel : le principe fondamental de séparation des pouvoirs aurait dû être à l’abri de toutes suspicions. Les décisions du gouvernement concernant deux candidats prises – délibérément ou maladroitement – précisément à propos de leurs candidatures, ont été – pour le moins – critiquables. Mais encore plus critiquable aura été la tentative regrettable des autres listes de les instrumentaliser à des fins électoralistes, au point que le Prince souverain ait dû intervenir personnellement et réaffirmer – si besoin était – son absolue neutralité à l’occasion des voeux de fin d’année.
Le ton de cette campagne a été donné aussi par des traits d’improvisation et par des stratégies de communication assez critiquables, notamment sur la façon d’utiliser les réseaux sociaux. C’est assez bizarre qu’un candidat se lance - avec beaucoup d’avance – dans une campagne électorale sans au départ pouvoir compter sur le soutien d’au moins deux douzaines de concitoyens disposés à s’y engager. Laissant envisager ainsi un Parlement plus réduit, aux dimensions d’une famille élargie, où les élus - pour éviter toute confusion - devraient se distinguer par leur prénom... Egalement bizarre qu’une candidate annonce briguer la présidence du Conseil national via un "post" sur un réseau social, et non en conférence de presse. C’est une pratique, hélas, désormais assez courante, celle de chercher à s’adresser directement à ses électeurs, à ceux qu’on pense avoir les mêmes idées et éviter ainsi toute controverse. Et ainsi choisir avec précaution les medias dans lesquels exprimer librement ses opinions. Heureusement, on n’a pas eu droit au détestable phénomène des « haters » : et pourtant, il a suffi d’un "tweet" - apparemment - pour faire sauter une improbable alliance entre deux listes pour barrer la route à la troisième. Néanmoins, n’ont pas manqué les déclarations « mensongères » attribuées à des propositions qui - par définition - ne peuvent pas être jugées comme telles jusqu’à ce qu’elles se soient concrétisées.
Toutefois, dans ces derniers jours, le focus de cette campagne électorale s’est porté surtout autour de la question du débat télévisé. Une nouveauté absolue à Monaco qui - par conséquent - aurait dû être prévue et préparée bien en amont. L’absence de règles établies et acceptées par tous, dont la responsabilité repose en premier lieu sur les élus de la dernière législature, a déclenché une polémique assez stérile : un seul débat à trois ou trois débats à deux ? Un banal calcul mathématique devrait orienter facilement le choix vers la meilleure quantité... Constatant qu’il n’y avait pas d’accord, le gouvernement à décidé de s’abstenir, quand pour une fois il aurait pu se proposer comme arbitre indépendant et établir des règles équitables et ensuite laisser les candidats libres de les accepter ou pas. Au bout du compte, ceux qui ont vraiment voulu que ce débat ait lieu, l’ont eu. En revanche, à ceux qui voulaient confronter de façon objective et impartiale les programmes des trois listes en compétition, il ne reste qu’à consulter les pages de "La Principauté" !