Finistère : prix des logements, vacance et sous-occupation

Se loger est devenu si compliqué dans le Finistère que certains résidents doivent vivre au camping. Cet article d'une journaliste du monde révèle une forme d'"internalisation" de la norme sur ce qui serait "normal" d'accepter quand il s'agit de loger des personnes. Comme si les prix ne pouvaient être régulés, rien n'est cité sur la réalité de l'offre disponible à des montants inaccessibles pour les personnes (sur Airbnb ou entreparticuliers, par exemple). Comme si l'existence de logements vides n'était pas une réalité évidente sur le territoire, elle n'est pas mise en pendant de ces situations de vie dramatiques.

En effet, dans cet article, l'"envoyée spéciale" impute le fait qu'un couple avec enfants vit au camping à cause de la "rareté des biens" et parce qu'il n'a pas "trouvé à louer près de Quimperlé". Or, il y a une nuance : les personnes qui témoignent parlent toutes de prix des logements, pas de manque de logements.

Et si l'on creuse un peu sur le site de l'INSEE, on se rend compte qu'il existe de nombreux logements vacants dans le Finistère : 41 150 logements vacants en 2018, auxquels on pourrait ajouter les 70 930 résidences secondaires.

Par ailleurs, la sous-occupation des logements chez les plus de 75 ans y est très importante. En effet, le Finistère fait partie des 7 départements avec les plus forts potentiels de logements dans le cadre de la cohabitation intergénérationnelle solidaire en France (Étude sur le potentiel économique de la cohabitation intergénérationnelle solidaire, mai 2022, p. 48).

Le mal logement n'est pas une fatalité. Il est peut-être temps de se poser la question - sans prétendre que la réponse sera simple à donner : dans une période de recherche de sobriété, n'est-il pas temps de réguler et d'accompagner l'accès au logement existant ?