Les profils d'investisseurs en bourse
Les profils d’investisseurs en bourse :
En matière d’investissement boursier il est possible de distinguer plusieurs types de profils sur le marché. Dans un premier temps, le but sera de fournir une définition desdits profils types puis, dans un second temps, de mettre en confrontation les principales caractéristiques permettant de les distingués. Par la suite, l’objectif sera d’effectuer une comparaison relative aux comportements des ménages français par rapport aux ménages américains en matière d’investissement sur le marché des titres boursiers.
L’investisseur/Le spéculateur-Investisseur agressif/Le Profil hybride :
1.L’investisseur
L’Investisseur effectue des placements ne répondant pas obligatoirement à une logique de rentabilité immédiate. Le profil d’un investisseur ne se fixe pour objectif/ ne recherche pas l’obtention d’un gain/rentabilité sur une période considérer comme le court terme. Ce dernier dispose d’une vision bien plus large en termes de durée, l’objectif étant de pouvoir laisser « murir son investissement initial ». En effet, lorsque l’on parle d’investissement la notion de durée/temps doit être considéré comme une variable fondamentale, l’agent investissant dans un horizon à minima de moyen (1 à 5 ans) voire essentiellement sur le long terme (plus de 5 ans). Ce type de profil a également la particularité d’avoir un certain « détachement » vis-à-vis des mouvements boursiers journaliers, l’agent va davantage fonder son analyse sur une tendance de marché/ de fond (haussière, baissière, neutre). L’investisseur n’a pas pour objectif de venir multiplier les opérations depuis son portefeuille, il se contentera d’une surveillance à « distance » de ses placements. Toutefois, il n’en demeure pas moins que ce dernier peut être amené à davantage de réactivité lorsque le marché connaît de profondes évolutions. En effet, dans la perspective où se produit une chute généralisée des indices (comme cela fut le cas en février/mars 2020) et dans l’optique ou l’investisseur bénéficie de liquidités suffisantes, ce dernier aura la possibilité de venir « profiter » du mouvement temporaire pour pouvoir faire acquisition de nouveaux titres à moindre frais.
Le choix d’un investissement profitable s’apparente à un processus complexe nécessitant de ce fait une certaine période de réflexion. L’investisseur à la possibilité de se référer à l’analyse fondamentale des entreprise visées, cette dernière permettant de connaitre l’évolution des diverses données financières (comme le Chiffre d’affaires, le résultat net, la trésorerie, les acquisitions, l’endettement etc…) et venir les confrontées par rapport à celle des années antérieures. La finalité étant de pouvoir obtenir un gain sur le long terme via un choix particulièrement pertinent lors du passage d’ordre.
L’agent va ainsi devoir cibler le/les secteurs d’activités qui seront potentiellement les plus rentables sur les années à venir. Ce pose la question de savoir s’il demeure judicieux d’investir des liquidités dans un secteur qui est déjà fortement rentable dans l’optique d’obtenir le versement de dividende (stratégie qui minimise les risques) ou faire le « pari » de société qui, à l’heure actuelle ne bénéficie pas d’une forte rentabilité (entité disposant d’un Price Earning Ratio élevé) mais serait susceptible au cours des prochaines années de le devenir et ainsi pouvoir verser un dividende. La sensibilité ou les connaissances d’un secteur en particulier peuvent permettre de détecter les sociétés dites « à fort potentiel ». Intrinsèquement à la qualité d’une valeur il peut même y avoir un aspect « affectif » via l’investissement, l’agent étant convaincu par la mission/ le but qui est rattaché à l’entité.
Il n’en demeure pas moins que certaines valeurs types biotechnologie paraissent toutefois moins adaptées à ce type de profil, les variations parfois très importantes engendrent nécessairement un risque important de perte en capital ne correspondent pas à la logique de « stabilité des placements » recherché par un investisseur.
D’autre part, le choix d’avoir le profil type de « l’investisseur » nécessite d’avoir en possession un nombre élevé de titre afin de pouvoir bénéficier, en contre-parti de ses liquidités, d’un versement de dividende particulièrement attractif. Cette stratégie serait ainsi mal-adapté pour les portefeuilles de petite taille car la part des potentiels dividendes perçus seraient in fine négligeables.
En revanche, il apparait important de préciser que ce type de profil correspond davantage à un profil détenteur d’un PEA (plan d’épargne en actions) que celui d’un compte titre ordinaire. En effet, l’agent va bénéficier davantage fiscaux intéressant à la condition de détenir ses titres pendant au moins 5 ans via une imposition moins importante (uniquement sur les prélèvements sociaux).
Les titres apparaissant les plus adaptés pour ce type de profil semblent être les valeurs du CAC 40, ces dernières permettant à leurs actionnaires de pouvoir bénéficier de versement de dividende relativement important. En effet, pour le célèbre titre L’oréal, en 1997 le montant du dividende s’élevé à 0.32 euros contre 4 en 2021 soit une multiplication de ce dernier de 12.5 fois. Il est possible d’observer un constat similaire pour le titre LVMH ou, le montant du dividende perçu pour l’année 2000 s’élevé à environ 1 euro contre 6 en 2020 soit un taux de variation de 500% sur la période de référence.
2.Le spéculateur/Investisseur agressif :
Le spéculateur s’apparente à une forme d’investisseur « agressif ». Ce type de profil a la particularité contrairement à l’investisseur, d’être en recherche constante du profil à court terme. Il effectue des opérations de trading visant l’achat et la revente de ses titres en Intraday ou sur quelques séances. Le spéculateur vient placer ses ordres en début de séance afin de pouvoir saisir les « opportunités » du marché. Il dispose également de la possibilité d’effectuer plusieurs fois des mouvements d’achat et de revente au cours d’une même séance. L’objectif de cette stratégie étant d’obtenir un optimum de rentabilité dans un espace-temps limité induite par la faible durée de détention de ses titres.
Ce type de profil nécessite d’avoir une importante expérience et compétence dans le domaine car pour obtenir les meilleurs résultats ce dernier doit être capable de comprendre, analyser et anticiper les mouvements boursiers de sorte à avoir un contrôle parfait de la situation. Il est ainsi nécessaire d’avoir une très bonne maitrise du timing lors de ses opérations boursières. De ce fait il s’agit de méthodes réservées à des professionnels de la finance agissant soit pour le compte d’une banque/fonds d’investissement ou parfois à titre indépendant. L’opérateur de marché dispose également d’un important niveau de liquidités (milliers voire centaines de milliers d’euros) de sorte à pouvoir dégager une forte rentabilité sur une courte période. Dans sa recherche constante de maximisation de sa rentabilité ce dernier va pouvoir utiliser des indicateurs comme le RSI (Relative Strength Index, conçu par l’ingénieur américain J.Welles Wilder) permettant d’analyser les flux échangés sur le marché dans l’optique d’en dégager une certaine tendance. Dans le cas où le titre est en situation de surventes le coefficient du RSI sera proche de 30, cela peut ainsi marquer le début d’une nouvelle période/phase haussière. Il y aura dès lors un réel intérêt à venir placer ses ordres d’achat sur ledit titre. En revanche lorsque l’indicateur dépasse le seuil des 70, le titre se retrouve en situation de surachat, il est ainsi probable que la tendance à la hausse du titre puisse s’achever découlant sur une période de replis (correction). Le trader peut également être amené à utiliser l’évolution des moyennes mobiles sur une période plus ou moins importante (la MM20 pour connaitre l’évolution des prix sur les 20 derniers jours de cotation, la MM50 permettant une analyse de moyen terme ou encore les MM100/MM200 pour une analyse portant sur un plus long terme). Les volumes (nombres de titres échangés au cours des séances) sont des données importantes qui permettent d’avoir une idée de la tendance actuelle sur le titre. Une hausse soudaine des volumes peut être la résultante d’un news-flow (orchestré par l’activité de l’entreprise/du secteur voire une décision spécifique au niveau macro-économique) positif ou négatif, cela peut ainsi constituer des circonstances favorables pour effectuer un acte rapide d’achat et de revente si cette dernière s’avère positive ou, dans le cas contraire surveiller le titre afin de pouvoir profiter d’un rebond technique faisant suite à ladite chute. L’analyse fondamentale représente également un élément important dans le processus décisionnel d’un opérateur de marché.
En effet, au-delà de la nécessaire maitrise de nombreux indicateurs techniques il est également important pour les professionnels du secteur d’avoir une capacité d’analyse et de compréhension rapide des enjeux micro et macro-économique qui influencent de manière direct l’évolution du prix des titres sur le marché.
L’opérateur de marché peut ainsi se spécialiser vers certains types d’actions qui sont sujet à d’importantes fluctuations. Récemment, certaines valeurs dites « covid » ont connues des explosions de leurs cours de bourse comme Novacyt, Valneva ou encore Biosynex. On remarque également un certain intérêt pour les entreprises agissant dans le domaine des énergies renouvelables comme en témoigne l’arrivé dans l’indice SBF 120 de l’entreprise MCPHY. Au niveau international ces dernières années ont permis une réelle envolée des cours de célèbres entreprises comme Amazon ou plus récemment encore pour le novateur constructeur automobile Tesla (qui devrait logiquement connaitre une croissance encore plus importante en Europe suite à la présence d’usine de production en Allemagne).
Toutefois, cette stratégie potentiellement fortement rentable connait certains inconvénients, le risque majeur encouru étant la perte en capital potentiellement importante dans le cas où le trader échoue dans son analyse (il dispose néanmoins de la possibilité de venir placer des ordres de « stop-loss » afin de venir protéger son capital initial en limitant ses moins-values). Il s’agit également d’une activité très chronophage de par la nécessité d’être en recherche constante d’informations pertinentes. Cela nécessite également d’avoir un profil réellement opportuniste afin de pouvoir efficacement saisir les opportunités présentes sur le marché. Le sang-froid et l’attention constante rattaché à cette activité engendre un niveau de stress important favorisant la prise de mauvaise décision, il y a de ce fait un aspect psychologique et mental non-négligeable dans l’exercice de cette profession.
3.Le Profil hybride :
Au-delà des profils classiques d’investisseurs et de spéculateurs il existe d’autres formes qu’il est possible de venir considérer comme « hybride ». L’objectif sera de venir scinder cette catégorie en 2 parties distinctes en fonction de la constitution de leurs portefeuilles respectifs.
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Dans un premier temps il y a la catégorie des agents souhaitant privilégier une certaine forme de stabilité dans leurs placements sans pour autant être réfractaire/avoir une aversion totale au risque. Néanmoins, il s’agit d’un profil suivant une logique d’investissement au détriment de la spéculation (en phase avec sa vision de long terme). La finalité étant que l’argent investit puisse venir rapporter à terme un dividende en contre parti du risque. Toutefois, ce type de profil n’est pas nécessairement réfractaire à toute forme de risque ce qui permet de le différencier du profil de « l’investisseur », il y aura en effet la détention de titre ayant vocation à être conservé sur un court laps de temps dans le but d’effectuer une plus-value. Toutefois, il n’en demeure pas moins que cette part dédier à la spéculation reste marginale, l’objectif majeur étant de promouvoir la stabilité de l’investissement initial sur le long terme. Il sera ainsi possible de définir ce type de profil comme un « Investisso-spéculateur ».
Dans les profils considérés comme hybride on retrouve également des agents souhaitant obtenir une certaine forme de diversification de leurs portefeuilles. Ils réalisent un arbitrage entre le risque et la stabilité tout en recherchant un certain niveau de dynamisme. Des lors, ce type de profil pourrait être défini comme un « Spéculo-investisseur », la part dédier à la spéculation devant être nécessairement plus importante que les liquidités consacrer à l’investissement. Il s’agit donc d’un profil plus dynamique que celui de « Investisso-spéculateur » par la recherche d’une maximisation constante du profil sur le moyen voir court terme au détriment de la stabilité du portefeuille. Il est également important de préciser que le rapport au risque n’est pas le même, ce dernier ayant une tolérance plus importante vis-à-vis d’éventuelle perte en capital. Ce type de profil sera en quête d’action bénéficiant d’un potentiel de hausse immédiat mais peut toutefois décider de garder ses titres au-delà de plusieurs séances dans l’optique d’avoir un gain à terme supérieur via leurs conservations.
Cette technique peut être relativement adaptée pour des portefeuilles de « petite taille » à condition d’une part de s’informer un maximum sur les données financières des sociétés en question et d’autre part d’effectuer une analyse des graphiques des cours de bourse desdites valeurs sélectionnées (les techniques employés peuvent ainsi être relativement proche de celle employées par un trader sans pour autant bénéficier d’une maitrise technique équivalente). Il est également nécessaire de faire preuve de patience dans l’optique de venir conserver les titres obtenus dans une perspective de moyen terme (quelques mois jusqu’à une année) d’autant plus dans l’hypothèse d’un portefeuille de petite taille. La probabilité d’avoir une rentabilité élevée viendra dépendre de la pertinence du choix initial. Il apparait important de préciser que la volonté d’effectuer régulièrement des actes d’achats et de reventes n’apparait pas en concordance avec l’éventuelle possession d’un plan d’épargne en actions mais davantage d’un compte titre ordinaire. L’agent peut toutefois opter pour l’ouverture d’un « PEA » en complément de son compte titre pour venir y placer les titres acquis dans l’optique d’une conservation de long terme (part liée à l’investissement).
Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’un type de profil susceptible de connaitre d’importantes évolutions. Dans l’hypothèse d’un jeune actif souhaitant dynamiser son portefeuille ce dernier peut ainsi choisir de dédier la majorité de ses liquidités vers l’obtention de titre consacré à la spéculation (période T1). Par la suite ce dernier va progressivement souhaiter diminuer les risques de ses futurs placements (dans l’optique ou il y a une relation inversement proportionnelle de l’âge par rapport au « gout » pour le risque) et décide de réinvestir la majorité de ses plus-values vers des valeurs considérées comme stables (qu’il sera alors amené à détenir dans une perspective de conservation de long terme). De ce fait on observe une transformation progressive (période T2 et T3) d’un profil initialement dynamique vers un profil résolument plus prudent (période T4) correspondant davantage à celui d’un « investisso-spéculateur » que celui d’un « spéculo-investisseur ».
Ce pose désormais la question de connaitre les variables explicatives permettant à l’agent de se situer dans une catégorie au détriment d’une autre ?
Afin de pouvoir effectuer ladite distinction il est possible d’utiliser une échelle permettant de classer les différents profils en fonction de « leurs seuils de tolérance » respectifs vis-à-vis du risque que représente l’investissement en bourse. Cette échelle sera graduée de 1 à 10, un profil tendant vers 1 sera un profil proche de celui de « l’investisseur » car il ne dispose pas d’une forte tolérance au risque (témoignant d’une certaine aversion aux risques), l’agent souhaitant privilégier les placements les moins risqués afin de venir limiter les éventuelles pertes en capital. Lorsque l’indicateur se rapproche de 3, il s’agit de profil ayant une appréciation du risque légèrement plus importante comparativement à celle du profil de « l’investisseur pur » sans pour autant dédier une part réellement conséquente de son portefeuille à des valeurs faisant l’objet d’importantes variations de prix. Dans le cas où l’indicateur équivaut à 7, nous sommes en présence d’un profil correspondant à celui d’un « Spéculo-investisseur ». En effet, ce dernier porte une grande importance aux fluctuations du marché permettant de mettre en place une stratégie d’achat et de revente relativement rapide. Néanmoins, contrairement à un spéculateur l’agent dispose également de titre qu’il va venir conserver sur un long terme dans l’optique d’une perception de dividende futur ou d’une plus-value conséquente lors de la revente. L’opérateur de marché ou spéculateur ayant pour objectif unique de venir maximiser son profit sur une période de court terme sera considéré comme le profil le plus tolérant par rapport au risque (indice 10), ce dernier bénéficiant d’une expertise/savoir-faire qui lui permet de connaitre et anticiper les mouvements de marché.
Toutefois le seuil de tolérance aux risques doit être confronté à un ensemble de variables explicatives ou figure d’une part la notion de préférences de chaque individu. L’âge de l’agent est également à prendre en compte, le raisonnement/objectif ne sera pas forcément le même pour une personne considérer comme active et une personne en situation de retraite d’autant plus que les années dédiées à un éventuel investissement ne pourront nécessairement pas être similaire. La taille du portefeuille et la contrainte de budget (possibilité d’investissement de l’agent) vont permettre de déterminer une stratégie optimale. L’agent disposant de liquidités conséquentes pourrait souhaiter dédier une part plus importante de son portefeuille vers les grandes capitalisations dans une conservation de long terme afin d’obtenir le versement de dividende (stratégie qui est bénéfique pour l’investisseur tout en minimisant les risques de perte en capital car ce dernier n’effectue pas d’opération de marché régulière) ou faire le « pari » de placer des liquidités dans des sociétés faiblement valorisée à l’heure actuelle dans l’espoir d’obtenir un bénéfice sur le long terme (la « value investing » initié par W.Buffett). Le temps alloué/disponible pour analyser, choisir et contrôler l’évolution de ses placements viendra également déterminer le profil type de l’agent.
Ouverture : Le nombre d’investisseurs en France vs Etats-Unis
D’après les données fournies par la banque de France il devient possible d’effectuer une analyse relative à l’évolution du nombre de compte titre ordinaire et de PEA sur la période 2017-2020 :
Dans un premier temps on observe que le nombre de compte titre ordinaire s’élevé à environ 4.2M, pour l’année 2017, en France. A cela s’ajoute environ 1.8M de PEA (plan d’épargne en actions) pour cette année de référence. On remarque toutefois une réelle évolution lors de l’année 2018, la réforme du 1er janvier ayant permis un abaissement de la taxation sur les plus-values (la flat-tax cette dernière étant constituée des prélèvements sociaux à hauteur de 17.2% et de l’impôt sur le revenu de 12.8% soit un montant total de 30%). Cela a ainsi permis de renforcer l’attractivité des comptes titres ordinaires au détriment des PEA. En effet, pour l’année 2018, plus de 500 000 nouveaux compte titre ont été ouvert ce qui représente ainsi une augmentation de 12.34% par rapport à l’année 2017. En revanche, pour les PEA, on observe un constat inverse, leurs nombres ayant connu un recul de presque 25% au cours de l’année 2018 comparativement à l’année 2017. Les années 2019 et 2020 seront toutefois bénéfique pour les deux formes d’investissements, les comptes titres ordinaires vont connaitre d’une augmentation de 2.4% et 3.16% permettant ainsi de franchir le cap des 5M lors de l’année 2020. Concernant les PEA, le regain d’intérêt s’amorce à partir de 2019 avec une augmentation d’1.4% puis près de 8% en 2020 (permettant de repasser au-dessus de la barre des 1.5M de plans sans pour autant atteindre les valeurs d’avant la réforme du 1er Janvier 2018).
D’un point de vue général, les comptes titres ordinaires ont ainsi connus une augmentation de 18.67% sur la période 2017-2020 alors que durant ce même laps de temps, les PEA ont connus une diminution de 17.57% en dépit du reversement de tendance orchestrer à partir de 2019. Enfin, il est toutefois possible d’affirmer que le nombre d’investisseur détenteur soit d’un compte titre ordinaire ou d’un PEA à progresser de 7.65% entre 2017 et 2020 dépassants désormais le seuil des 6.5M. Il est également possible de fournir une autre explication suite à l’augmentation significative du nombre d’investisseur en bourse ces dernières années. Avec la privatisation de la FDJ fin 2019, bon nombre d’agents ont souhaités se procurer des actions de ladite valeur. Le fait d’avoir privilégier les « petit-porteurs » (agent détenant un faible nombre de titre) a permis de susciter l’intérêt d’une plus large audience (les ordres considérés comme prioritaires étant composés des plus petites souscriptions ces dernières ont été intégralement servis).
Selon Euronext « La part des échanges réalisés par les particuliers a atteint près de 7% mi-2020 contre 2% en 2019 avant de revenir autour de 5% mi-2021 », cette part des particuliers demeure toutefois bien plus faible comparativement aux Etats-Unis où ces derniers « représenteraient jusqu'à 32% des volumes d'échanges globaux sur les actions au mois de Janvier 2021 » selon l’analyste Daniel Fannon. Il y a ainsi une réelle différence en fonction de la provenance géographique des échanges. En effet, on constate que les ménages américains bénéficient d’une aversion aux risques de perte en capital bien moindre comparativement aux ménages français, ces derniers souhaitant davantage placer leurs liquidités vers des placements sans risque renonçant ainsi à venir dynamiser leurs économies comme le relate l’institut Odoxa. Le rapport au risque étant considéré différemment en France par rapport aux USA, la perception française tendant davantage à considérer l’investissement bourse comme une source de perte en capital découlant logiquement vers un sentiment de frustration et de déception plutôt qu’un investissement particulièrement rentable. Au-delà du nombre d’investisseurs particuliers bien supérieur à la France, une autre différence majeure apparait. Récemment, les ménages américains détenteur du titre « GameStop » ont tenus (brillamment) en échec les multiples stratégies de vente à découvert exercés par les fonds spéculatifs prouvant ainsi leurs capacités d’organisation, de résistance et d’efficacité face à la spéculation excessive. Enfin, on en déduit donc l’existence d’une forme de culture/gout du risque massivement rependu outre atlantique s’inscrivant en total opposition avec les habitudes plébiscitées par les Français.