Les seniors, un poids pour le développement des entreprises ?
Culture numérique, voici une expression qui peut paraître commune et basique pour une bonne partie de la population, celle désignée comme la génération Y, mais pas pour tous. La culture numérique est une expression qui fait référence aux changements culturels produits par les développements et la diffusion des technologies numériques et en particulier d'Internet et du web. Pour avoir une culture numérique, il est donc logique selon moi qu’une génération ayant vécu toute sa vie avec cette technologie, aie plus de compétence qu’une génération qui a dû s’adapter à ces changements et changer ses habitudes au fil du temps.
Mais alors quels sont les enjeux de cette transition ? Pourquoi est-elle primordiale ? Quels sont les problèmes auxquels les entreprises doivent faire face ?
Il faut commencer par différencier la transformation digitale et le renouvellement des équipements en technologie numérique. En effet le changement numérique ne signifie pas seulement utiliser de nouveaux outils mais bel et bien s’approprier une nouvelle culture. C’est à ce moment-là que la fracture entre les juniors et les seniors se ressent. Si pour une personne de moins de 40 ans, il est normal d’utiliser et de s’adapter aux nouvelles technologies, il apparaît cependant que pour les autres, ceux qui n’ont jamais pris l’habitude d’utiliser ces technologies, il est plus difficile de comprendre les enjeux et l’utilité de cette transition. C’est sur ce point-là que les entreprises ont un rôle important à jouer et cela doit en partie passer par un changement de mentalité et une formation adaptée.
Quelles conséquences pour les entreprises ? Il semblerait qu’une transition imminente soit obligatoire pour la plupart des entreprises, en particulier les grands groupes internationaux mais également les groupes de taille moyenne.
En effet, il existe une sorte de conflit d’intérêt entre les personnes qui sont depuis longtemps dans l’entreprise, qui ont des habitudes (logiciels, protocoles, organisation du travail…) et les nouveaux arrivants qui eux, avec un profil plus junior, n’ont pas ces habitudes mais au contraire, ont de nouvelles méthodes de travail avec de nouveaux outils et une vision différente de la fonction.
Quel est le meilleur choix pour l’entreprise alors ? Changer son personnel et ses méthodes et se mettre à jour, ou garder son personnel et les méthodes anciennes en risquant de ne pas suivre la tendance numérique ou bien utiliser l’un pour changer l’autre.
https://www.usine-digitale.fr/article/la-transformation-numerique-les-cles-du-succes.N367478
Selon une enquête réalisée par le Cesi, seuls 29 % des chefs d’entreprise considèrent la transition numérique comme stratégique ou essentielle. Alors que d’un autre côté, nous avons 52% des employés qui considèrent que ce sujet est stratégique.
Il semblerait alors que les chefs d’entreprises ne considèrent pas la transition numérique comme un atout alors que pour les employés, il y aurait une envie d’évoluer vers de nouvelles pratiques. Cependant des entreprises ont déjà commencé ce revirement de situation en créant un programme sur plusieurs mois pour une remise à niveau de tous les employés.
Nous pouvons suivre le modèle de Thalès, une entreprise développant des produits électroniques pour la sécurité ou l’aérospatiale. Thalès a choisi de mettre tous ses employés sur un pied d’égalité. Il cherche à faire prendre conscience que les anciens modèles ne sont pas toujours les bons – sans les décrier, mais en montrant l’exemple pour les transformer. Thalès fait un travail de pédagogie pour démontrer à ses salariés l’importance d’intégrer cette culture numérique. Des parcours personnalisés ont alors été créés en fonction du niveau de chacun.
Sachant que Thalès compte plus de 65000 employés, la transition ne se fait pas du jour au lendemain. C’est ce qui amène à la deuxième situation compliquée pour les entreprises, c’est-à-dire les moyens à fournir.
En effet, modifier tout le système peut paraitre perturbant pour les employés. C’est pourquoi un accompagnement est nécessaire même si celui-ci est long. Dans l’exemple précédant c’est un projet sur 3 ans qui est mis en place avec beaucoup d’autres ressources. 3 ans et 150 millions d’euros, c’est la somme à investir pour une entreprise de cette envergure afin de se mettre à la transition numérique. Mais le projet est amorti car le but est bien évidemment de moderniser tous les processus mais également de créer un esprit fort au sein de l’entreprise, que tout le personnel se comprenne et puisse échanger.
Bien que cette adaptation soit nécessaire, nous pouvons comprendre la difficulté de mettre en pratique cette transition. Pour de grandes entreprises, la question est plus facilement gérable car elles disposent souvent de moyens (humains et financiers) plus importants mais pour les PME, les ressources à mobiliser sont plus compliquées. Cependant il s’agit de répondre à la demande du marché. C’est pourquoi nous voyons de plus en plus d’entreprises qui se veulent de base digitale avec un esprit jeune et dynamique.
D’un côté nous avons donc les Start-up qui se veulent de nature digitale afin de répondre à la demande des utilisateurs. Et de l’autre côté, des entreprises moins récentes pour lesquelles cette transition doit être effectuée avec des patrons sceptiques (enjeu financier conséquent) ou mal informés, et du personnel vieillissant. D'une manière ou d'une autre la transition numérique est en passe de changer la vision du monde de l'entreprise.
Sources :