LES "TECHS" SOUS PRESSION
Attention aux « techs » lors de l'ouverture de Wall Street
Hier, le marché américain était fermé pour la fête du travail américaine et le Cac 40 en a profité pour reprendre de la hauteur au-dessus des 5.000 points, dans des volumes, malgré tout, très faibles. La semaine dernière (jeudi et vendredi), ce sont les fortes prises de bénéfices à Wall Street, sur les valeurs technologiques, qui avaient fait faire volte-face à l’indice parisien. La question de savoir si ces allègements sont provisoires et s’entendent comme une juste respiration avant le retour d’un marché haussier, ou si les investisseurs estiment que les Gafam (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) et autre high techs sont trop chères, reste posée. Les multiples records du Nasdaq cet été, alors que la hausse des autres compartiments était plus mesurée, peut laisser craindre la formation d’une bulle spéculative sur les « techs ». Il faudra donc surveiller l’ouverture de New York pour savoir si l’appétit pour les titres d’entreprise de haute technologie est resté intact. Par ailleurs, Donald Trump, qui est en campagne électorale a évoqué, dans une conférence de presse, le prochain « découplage » des économies américaine et chinoise. Par exemple, l’administration américaine devrait à l’avenir exclure des appels d’offre fédéraux les entreprises qui externalisent leurs activités en Chine.
Le marché attend la BCE jeudi
Comme l’agenda économique d’aujourd’hui et de mercredi est assez léger (à l’exception de l’annonce ce mardi à 11h du PIB définitif du deuxième trimestre de la zone euro), les boursiers n’auront comme véritable grand rendez-vous que celui de jeudi, avec la BCE, qui réunit son comité de politique monétaire. Même si le discours de Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne, est moins attendu que ne l’était celui de Jerome Powell, son homologue américain, lors du symposium de Jackson Hole, il formera l’événement de la semaine boursière. Le marché écoutera ses projections économiques et ses commentaires sur les modalités d’utilisation du PEPP (Pandemic Emergency Purchase Programme, soit le programme spécial de rachat d’actifs lié à la crise du Covid-19) et sur la nécessité ou non de le poursuivre. L’appréciation de l’euro, qui pénalise la croissance européenne, sera sans doute également abordée. En attendant, on apprend que l’Insee prévoit un rebond du PIB français de 17 % au troisième trimestre, soit un peu moins fort que prévu précédemment.
Du côté des entreprises,
Les annonces de résultats semestriels vont animer les prochaines séances, à raison de 7 à 10 publications par jour. Après les ténors du Cac 40 qui ont plutôt bien résisté à la crise sanitaire, il sera très important de savoir lesquelles, parmi les plus petites sociétés, ont pu tirer leur épingle du jeu. Les analystes financiers vont donc avoir du pain sur la planche, car ils devront se prononcer sur la qualité des comptes et des bilans et sur les perspectives des entreprises. Il sera probablement difficile pour nombre d’entre elles de donner des prévisions chiffrées pour 2020. Comme d’habitude, la Bourse fera le tri. Ainsi, Figeac Aero, très durement frappé (chiffre d’affaires du premier semestre en recul de 55%) par la chute d’activité de ses grands clients de l’aéronautique, s’est abstenu de donner une « guidance » pour cette année. Interparfums a vu son bénéfice net de six premiers mois plonger de 67% et il anticipe pour 2020 un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros contre 500 millions espérés avant la crise sanitaire.
Par ailleurs, LVMH va débattre, en octobre, du versement éventuel d’un acompte sur dividende. GTT a annoncé une nouvelle commande de cuves pour six méthaniers. Worldline pourrait devoir faire des concessions à l’Union européenne pour racheter Ingenico. Enfin, Sanofi indique qu’une étude montre l’efficacité de son produit, le Dupixent, à long terme contre l’asthme.