LES TENSIONS COMMERCIALES ENTRE LES ÉTATS-UNIS ET LA CHINE MONOPOLISENT DE NOUVEAU L'ATTENTION
ette semaine, les places boursières mondiales ont fléchi lorsque le président américain Donald Trump a haussé le ton pour presser Beijing de conclure un pacte commercial, en brandissant la menace de nouvelles sanctions tarifaires. Les médias ont laissé entendre que s'il tenait ce discours belliqueux, c'est parce que la Chine avait rompu les engagements déjà pris. Les progrès accomplis jusqu'alors dans la négociation d'un accord avaient pourtant largement contribué (de concert avec la « pause » de la Fed dans le relèvement de ses taux) à l'exceptionnelle envolée boursière des quatre premiers mois de 2019.
Aussi, lorsque le président Trump a annoncé qu'il rehausserait de 10 % à 25 % les droits tarifaires sur 200 milliards de dollars américains de biens chinois importés pour ensuite étendre ces nouveaux droits de 25 % à une nouvelle tranche de 325 milliards de dollars américains de biens importés non encore sanctionnés, on a craint que ces nouvelles tensions ne viennent priver d'oxygène l'économie mondiale et pénaliser le marché boursier. Les titres boursiers ont tantôt vacillé à la baisse et tantôt timidement remonté. Jeudi, les indices composés S&P/TSX et S&P500 ont inscrit leur pire baisse hebdomadaire depuis le début de l'année. Les investisseurs se sont rués sur les valeurs refuges, dont l'or et les bons du Trésor américain. Les rendements des obligations d'État ont reculé mondialement; au Japon et dans certains pays d'Europe, les taux déjà négatifs ont plongé plus profondément, et la courbe des rendements des bons du Trésor américain à 3 mois/10 ans s'est à nouveau inversée, comme elle l'avait fait plus tôt cette année. Vendredi, les marchés ont montré certains signes de stabilisation, malgré l'absence d'un pacte commercial, les deux parties s'étant mises d'accord pour poursuivre leurs pourparlers au cours des semaines à venir.
Au Canada, l'indice composé S&P/TSX s'est beaucoup mieux tiré d'affaire que les indices des grandes places boursières aux États-Unis et ailleurs dans le monde. L'indice phare canadien a atteint un nouveau sommet absolu il y a deux semaines, et même s'il a presque constamment dérivé à la baisse depuis, il est toujours à seulement 2 % de ce sommet et a tout de même gagné près de 14 % depuis le début de l'année. La publication des chiffres sur l'emploi vendredi a suscité l'optimisme grâce à la plus forte croissance mensuelle de l'emploi jamais enregistrée depuis 43 ans. Cette semaine, les secteurs les moins performants ont notamment été ceux qui sont le plus exposés aux échanges avec la Chine et au commerce international, dont la technologie et les matériaux. Le secteur de la consommation discrétionnaire a été le plus grand perdant. La baisse des rendements obligataires et des taux d'intérêt, qui a malmené le secteur de la finance (puisque les rendements moindres rognent la rentabilité des banques), a tonifié les secteurs défensifs sensibles aux taux, dont les services aux collectivités, l'immobilier et la consommation de base. Le pétrole a fini par suivre les autres produits de base dans leur dégringolade, entraînant avec lui les titres du secteur de l'énergie vers un léger recul. Ce secteur avait pourtant fait des gains au début de la semaine, après le déploiement par les États-Unis d'un porte-avions au Moyen-Orient pour lancer une mise en garde à l'Iran, et l'annonce d'une baisse des stocks de brut aux États-Unis.
Tous les secteurs du S&P 500, surtout la technologie, l'industrie et les matériaux, ont baissé. Aux États-Unis comme au Canada, les secteurs de la consommation de base, des services aux collectivités et de l'immobilier ont mieux résisté. Les indices composés S&P 500 et NASDAQ, qui ont atteint de nouveaux sommets absolus la semaine précédente, ont largement effacé leurs pertes de la fin de 2018. Puisque les marchés frôlent des records et que les statistiques économiques accusent toujours des hauts et des bas après le récent passage à vide de la croissance mondiale, les nouvelles tensions dans les négociations commerciales raviveront sans doute, à court terme, la volatilité des titres boursiers.
En Europe et en Asie, les grandes places boursières ont accusé des pertes encore plus fortes qu'en Amérique du Nord. En Europe, le moral des investisseurs a encaissé un autre coup devant les faibles données économiques, le piétinement des discussions commerciales entre l'Union européenne et les États-Unis et les nouvelles toujours aussi décevantes sur le Brexit. En Asie, les inquiétudes portaient sur l'escalade des tensions commerciales et les tests de missiles de la Corée du Nord. Les Bourses de Hong Kong et de Shanghai ont été particulièrement anémiques. Shanghai était, jusqu'à une époque récente, la plus performante des grandes places boursières depuis le début de l'année. Or, en cédant 10 % en deux semaines à peine, l'indice phare chinois se rapproche de ses homologues canadiens et américains (l'indice composé de la Bourse de Shanghai accuse maintenant un retard sur l'indice NASDAQ composé depuis le début de l'année), même si l'État a tâché de limiter le dégagement.
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5 ansle fond du problème des tensions commerciales USA-Chine est la politique de perpétuation de l'excédent commercial chinois à travers la politique monétaire: le mécanisme de rééquilibrage de la balance commerciale par la balance des paiements peut être freiné par une politique d'achats d'entreprises ou d'investissements commerciaux chez les pays "clients"qui, au final contribue à perpétuer l'excédent commercial...en évitant la hausse du Yuan qui rendraient les exportations américaines plus compétitives.