L'esprit du coaching : la voie du quotidien

J’aime cette expression : « l’Esprit du Coaching ». Elle m’évoque autant « l’esprit au-dessus de la lettre » que le « grand esprit » des amérindiens, qui planerait au-dessus des Coachs, pour les inspirer dans la pratique de leur art. Il me fait aussi penser à la «quintessence » des Alchimistes, cet esprit subtil au-dessus des quatre éléments visibles…

Voyons comment l’esprit du coaching peut réenchanter le quotidien.

Il y a dans cette notion d’Esprit du Coaching quelque chose de transcendant et de puissant, que j’aime rapprocher de celle, plus pragmatique de : « Voie du quotidien ».

La voie du quotidien

C’est Karlfried Graf Dürkheim (« Pratique de la voie intérieure, le quotidien comme exercice »), qui m’a le premier éveillé à cette idée formidable que la Voie doit non seulement s’inscrire dans le quotidien, mais que la voie est le quotidien lui-même. Ce dernier est dès lors exaucé d’un ton, acquérant par là cette dimension initiatique d’être un support miroir, qui nous met en contact avec le mystère de notre profondeur…

Dans cette perspective, il n’y a plus à séparer la Voie spirituelle (ou celle du développement personnel, ou encore celle de l’épanouissement du bien être au travers de la performance professionnelle…) des situations ordinaires de tous les jours. L’activité professionnelle devient un « exercice spirituel » à part entière et n’est plus une parenthèse au sein de la vraie vie. Ce n’est plus une sorte de mal nécessaire pour s’affranchir des contingences et pouvoir s’adonner ensuite à ce qui compterait vraiment. Cette activité cesse d’être « profane » en ce sens qu’elle implique alors tout notre être, bien au-delà de la conscience professionnelle, du goût du travail bien fait ou du désir de bien réussir ses entretiens de Coaching.

Le Coaching, envisagé comme une Voie, devient un véritable chemin de réalisation, un terrain d’entraînement où l’on s’exerce à devenir meilleur soi-même au contact de ses clients, où ces derniers sont nos compagnons de route à parité, chacun étant centré sur ses propres objectifs, mais tous deux étant engagés solidairement d’une manière systémique dans un élan vers le changement et vers l’action…

Bien qu’ayant bénéficié très tôt d’enseignements indiquant clairement qu’il n’y a pas à séparer les choses, j’ai longtemps cru malgré tout, que je faisais ce métier de Coach « par défaut » : parce que c’est ce que je faisais finalement de moins mal et qu’il fallait bien gagner sa vie. Implicitement, j’attendais de meilleurs auspices, pour enfin donner libre cours à ma vocation spirituelle, au travers d’activités que je croyais plus en ligne avec mes orientations personnelles. Mais, j’hésitais à me lancer et je créais de moi-même artificiellement un clivage entre deux parties de ma vie :

-      celle que je vivais, la considérant insatisfaisante mais supportable à titre provisoire,

-      et celle dont je rêvais mais que je croyais impossible à réaliser tout de suite (ne me sentant jamais suffisamment prêt, ne voyant pas comment en vivre… autant d’excuses bien classiques, dont les coachs entendent souvent parler au cours de leurs séances).

Ce n’est que peu à peu, comme l’appétit vient en mangeant, que j’ai fini par comprendre goutte à goutte (à l’instar d’une lente distillation) que le coaching était en train de devenir pour moi, non pas un chemin d’emprunt que j’arpentais en passager clandestin (qu’on finirait bien un jour par démasquer), mais un véritable Travail, mon métier, tout simplement une partie centrale de mon chemin de vie.

Maintenant, sans pour autant me faire d’illusion, j’aime à considérer la pratique professionnelle, non seulement comme un art, mais comme une Voie, à l’image des compagnons du devoir qui faisaient de leur métier, une démarche spirituelle, au travers de laquelle se forgeait la qualité de leur être (Cf. « La pendule à Salomon » – Raoul Vergez), et non seulement la qualité de leurs oeuvres.

Nous espérons vous voir un jour dans nos formations, ou en supervision pourquoi pas ?

A bientôt peut-être…


(Extrait de notre ebook à télécharger)

C'est l'exposé détaillé de notre méthode de coaching : Voir sa table des matières

Jean Marie Gomez

COACH PROFESSIONNEL chez JM GOMEZ CONSULTANT

7 ans

Merci Paul pour cette réponse. Les choses qui sont à faire, ici et maintenant, lorsqu'elles sont accomplies rendent le quotidien "sacré "...Belle approche, simple et forte. Merci pour ce partage.

Paul Devaux

Formation et supervision de coachs professionnels

7 ans

Dans une approche unitive (non duelle) de la vie, rien n'est "profane" (même si je comprends bien le sens et l'utilité de ce mot pour se comprendre). Le quotidien, et en particulier les choses les plus ordinaires qu'il y a à faire "maintenant", est le meilleur terrain "sacré" pour agir et exprimer la joie d'être.

Jean Marie Gomez

COACH PROFESSIONNEL chez JM GOMEZ CONSULTANT

7 ans

Paul, cette approche de l'exercice de ton métier de coach me parle beaucoup. En effet, tu évoques La Voie dans ce chemin où tu avances en parité avec ton Compagnon (le coaché), sachant que ce chemin semble se situer hors d'un monde dit "profane ". Je me permets de pousser un peu plus loin ton ressenti, en me demandant où tu places cette Voie. Alors ce chemin se situant hors du profane, il se vit donc dans une sphère "sacrée ". En quoi cette marche en parité est elle sacrée ? Pour moi, c'est le lien entre le coach et son client qui permet d'ouvrir la voie vers l'exploration par le coaché qui est du domaine du "sacré". Ce lien n'est pas la conséquence d'un accord, d'un contrat, c'est le don par chacun d'une part de soi qui n'est aucunement monnayable, que chacun va chercher hors d'un monde profane. .. Pour le coach, cette voie est celle de la bienveillance inconditionnelle en recevant la projection du client. Pour le coaché, c'est la sérénité avec laquelle il reçoit "les images" provenant de son exploration et qu'il les accepte car elles respectent son "écologie". Qu'en penses tu ?

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