LEUCAN: Témoignage de Marine. Brut.
Parfois, j’me demande pourquoi,
Pourquoi moi.
Pourquoi du jour au lendemain ma vie a changée, mes cheveux sont tombés et la détermination de vivre s’est installée.
J’me dis que le destin y est pour quelque chose, et alors j’me demande qu’est-ce que j’ai bien pu faire.
J’me demande aussi pourquoi j’ai réussi, là ou d’autres n’ont eu d’autres choix que d’échouer.
Le monde est cruel, pourtant le cancer ne discrimine pas, on ne peut donc pas le qualifier de juste ou injuste.
Parfois, j’me demande comment,
Comment serait ma vie si je n’avais pas vécu cette épreuve
Serait-elle mieux, ou alors bien pire ?
On dit que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort,
Mais je ne me suis jamais sentie aussi faible.
Chaque douleur, chaque bosse,
Vient avec la peur de devoir me battre encore, sans savoir si je pourrais encore gagner.
Chaque test, chaque minute passée dans le bureau d’un médecin,
Fait battre mon cœur à un rythme effroyable.
Pourtant chaque jour, chaque matin,
Je me lève avec une seule pensée : Je suis vivante.
Je peux donc cocher une nuit de plus au calendrier de ma vie.
J’me dis alors que je suis chanceuse,
J’pense à ceux qui n’ont pas eu la force, l’énergie de se battre.
Ceux qui ne verront plus les rayons du soleil toucher le haut d’une montagne, la chaleur de ses rayons caresser leur visage, la fraicheur des gouttes de pluie glisser sur leur peau.
J’pense à ceux dont les parents voient la vie les quitter, bien trop tôt et pour qui chaque matin ne sera alors qu’un souvenir de ce qu’ils ont perdus.
J’pense aussi à ceux dont les séquelles seront permanentes, à ceux dont les cicatrices sur leur peau parleront plus que leur cœur brisé, marqué à jamais.
Parfois, j’me demande qui,
Qui peut être malheureux alors qu’ils jouissent du plus beau cadeau qu’ils puissent avoir, la santé.
J’revois alors la silhouette frêle d’un petit garçon, assis sur sa chaise roulante car il n’a plus l’énergie de se lever, le regard tourné vers la fenêtre. Son père l’avait amené dans le couloir car de cette fenêtre, on y voyait la ville. Branché sur fils et équipement le recouvrant presque, il n’a plus que la peau sur les os.
Pourtant, il sourit.
J’ai compris alors ce qui comptait vraiment pour moi. Son insouciance et sa joie de pouvoir admirer la lumières reflétant les grands immeubles de la ville, m’ont fait réaliser pourquoi je devais continuer de me battre.
Ce sang qui circule dans mes veines, cette énergie qui fait battre mon cœur, c’est tout ce qui compte.
Alors, je peux sourire, je peux être heureuse.
Profiter de chaque jour n’est pas une option mais bien un luxe.
Vous voulez me rendre heureuse ? Laissez-moi seulement entendre les oiseaux gazouiller, recevoir le sourire d’un vieillard, sentir le vent dans mes cheveux.
Qu’importe le reste, puisque je vis.
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J'espere aussi vous voir nombreux sur le site de rasage le Dimanche 7 Juin 2020 au Cosmodome de Laval.
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4 ansTouchant. Ça relativise. Merci.