L'exploit, le vrai
Ah, je sais bien que c’est la grande mode de s’extasier devant l’exploit de Monsieur Elon Musk, enfin surtout celui de ses ingénieurs, d’avoir collé un GPS sur un bout de fusée et programmé un ordi pour que les rétrofusées fassent gentiment revenir le bazar sur une plateforme flottante. Impressionnant, vraiment ? Pas pour moi, merci. Ce qui me scotche, par contre, c’est ce qu’on arrivait à faire dans les années 60, avec zéro GPS, avec un pauvre ordinateur aussi puissant que votre calculatrice, et pourtant, ces gars-là posaient tranquillement des gens sur la Lune et les ramenaient à la maison.
La technologie utilisée pour permettre l'arrimage du module lunaire (LEM) avec le module de commande en orbite lunaire pendant les missions Apollo reposait sur un ensemble complexe de systèmes de navigation, de contrôle et de guidage. Voici les principaux éléments de cette technologie :
### 1. Système de navigation inertielle :
Le système de navigation inertielle (INS) du LEM permettait de suivre sa position et sa vitesse sans avoir besoin de signaux externes. Ce système se basait sur des gyroscopes et des accéléromètres pour mesurer les mouvements du LEM à partir d'une position de référence connue.
### 2. Ordinateurs de bord :
Les deux modules (LEM et module de commande) étaient équipés d'**ordinateurs de bord**, notamment le Apollo Guidance Computer (AGC), qui était chargé de calculer les trajectoires, les manœuvres et d'aider à la navigation automatique et semi-automatique. Le LEM avait également un AGC pour contrôler son ascension et son rendez-vous en orbite lunaire.
### 3. Radar de rendez-vous :
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Le LEM était équipé d'un radar de rendez-vous, qui mesurait la distance et la vitesse relative par rapport au module de commande et de service (CSM). Ces informations étaient utilisées pour ajuster la trajectoire du LEM lors de la phase d'approche.
### 4. Communication et télémétrie :
Des signaux radio permettaient une communication continue entre le LEM et le CSM. Ces signaux aidaient à partager des données critiques entre les deux vaisseaux pour ajuster leurs trajectoires et assurer l'arrimage correct.
### 5. Manœuvres orbitales :
Le LEM devait effectuer une série de manœuvres précises à l'aide de son moteur de montée et de petits propulseurs de contrôle d'attitude pour ajuster sa vitesse et son orientation afin de se diriger vers le CSM, qui restait en orbite lunaire. L'ensemble de ces manœuvres était calculé à l'avance et affiné en temps réel à l'aide des ordinateurs de bord.
### 6. Contrôle manuel et semi-automatique :
Bien que l'ordinateur de bord jouait un rôle essentiel, les astronautes, dont le pilote du LEM, avaient aussi la possibilité de prendre le contrôle manuel pendant les phases critiques d'arrimage, en utilisant des instruments de navigation et des interfaces de contrôle (comme le "joystick" de manœuvre).
Cette combinaison de systèmes technologiques innovants, dont beaucoup étaient révolutionnaires pour l'époque, permettait au LEM de s'aligner et de s'arrimer au CSM en orbite lunaire après avoir quitté la surface de la Lune.