L'explorateur
Dans Le Chant de la terre blanche
"S’il avait cru à la mort, il se serait tué lui-même pour en finir avec cette angoisse. Mais comment croire à la mort, rêver au néant ? C’était là une espérance illusoire.
Il marchait, car il lui était impossible de rester immobile.
Le monde qui était là, c’était le monde tout fait, pierres données, blocs à prendre ou à laisser, tout ce que l’on sait et qui pourtant nous est étranger, comme le caillou est l’étranger de l’affamé.
Imaginons le vent. Capturé et confiné dans un cube sans porte ni fenêtre, il s’y fige.
Dans dix mille ans, se souviendra-t-il qu’il a été le vent, et non pas seulement l’air ?
Jens Haven cherchait la mer, l’espace, le mouvement, pour ressusciter de lui-même."