L’IA dans l’édition: entre promesse et polémique

L’IA dans l’édition: entre promesse et polémique

L’intelligence artificielle bouleverse le secteur de l’édition, redéfinissant les pratiques traditionnelles tout en suscitant un débat sur son impact.

D’un côté, des startups comme Spines misent sur l’IA pour accélérer et réduire le coût des processus éditoriaux. De l’autre, des recherches mettent en lumière les préjugés persistants contre les œuvres associées à l’IA, même lorsqu’elles rivalisent avec la qualité humaine.

Les promesses de l’édition assistée par l’IA

Spines, une plateforme d’autoédition fondée en Israël en 2021 et basée à Miami, se positionne comme une alternative rapide et économique à l’édition traditionnelle. Elle prend en charge toutes les étapes: édition, suggestions d’amélioration, conception des couvertures, mise en page et distribution en formats e-book ou impression à la demande.

Son ambition est claire: démocratiser l’édition. Yehuda Niv, PDG et cofondateur déclare dans TechCrunch que Spines est capable de condenser en deux à trois semaines un processus qui prend habituellement de six à 18 mois. Avec plus de 1700 livres publiés et une croissance des revenus de 1000 %, la plateforme rencontre un succès indéniable. Son catalogue inclut des ouvrages variés, comme l’autobiographie de Fleece Johnson, une figure culte, un livre pour enfants rédigé par un survivant d’une fusillade et un guide de motivation pour les femmes.

Niv insiste sur la capacité de Spines à permettre aux auteurs de se concentrer sur leur créativité pendant que la plateforme automatise les aspects techniques et logistiques. Cependant, une question persiste: comment le public perçoit-il des œuvres créées avec une forte implication de l’IA?

Le préjugé contre l’art généré par l’IA

Une étude menée par Haoran Chu, professeur de relations publiques, rapporté dans LiveScience, révèle un biais marqué contre les œuvres supposément créées par l’IA, même lorsque leur qualité est comparable ou supérieure à celle d’œuvres humaines.

Dans l’expérience, des participants ont lu deux histoires similaires, l’une présentée comme générée par l’IA, l’autre comme écrite par un humain. Sans le savoir, les étiquettes étaient parfois inversées. Les résultats sont éloquents: les participants étaient moins engagés et plus critiques envers les histoires qu’ils croyaient issues de l’IA.

«Les gens n’aiment pas penser qu’une histoire a été écrite par l’IA, qu’elle le soit réellement ou non», explique Chu. Cette méfiance dépasse le contenu lui-même, touchant la perception de la qualité et des intentions derrière les œuvres étiquetées comme étant issues de l’IA.

Le contraste entre le succès de Spines et les préjugés envers l’IA souligne un défi pour les industries créatives. Bien que l’IA promette de rendre l’édition plus accessible, ces avancées risquent d’être freinées par des perceptions négatives.

Prêts à tenter l’expérience?

Vous pouvez faire votre propre opinion sur un roman écrit à l’aide d’une intelligence artificielle. Intitulé Anna – Les Ombres du Cyberspace, qui vient de sortir, publié chez Hello Editions. L'ouvrage est aussi disponible à la Fnac.

J’ai eu l’occasion d’échanger avec son auteur, Romain Fessard et mon interview est publiée dans Bilan. En voici un extrait:

« L’IA a apporté une perspective intéressante, mais le style reste le mien. J’ai supervisé chaque étape et apporté des corrections pour m’assurer que le ton et la voix étaient cohérents. Je pense que les lecteurs ne verront pas de différence flagrante avec un roman traditionnel, même si certains passages peuvent avoir une tournure légèrement différente, plus “générative”. C’est d’ailleurs une des questions que je soulève à la fin du roman. »

C'est le cadeau que j'offrirai à mes proches pour Noël, idéal pour susciter des discussions animées.





Christelle Sérou

STYLia | Création de style sur-mesure avec les IA | Compétences rédactionnelles + IA Génératives 🤝 | Je suis la formatrice qui vous équipera des 2 | Formatrice en français depuis 20 ans |

14 h.

D’un côté, la promesse d’outils qui allègent les processus créatifs, démocratisent l’écriture et offrent des perspectives inédites en matière de personnalisation des contenus. De l’autre, le spectre de la standardisation, des biais algorithmiques et d’une créativité réduite à des choix prédéfinis.

Carole Lailler

Dr en sciences du langage qui modélise vos usages avec ou sans outils d’IA. Scribe et causeuse à ses heures perdues !

16 h.

«pas de différence flagrante » ?! Mais si justement, c’est pour la subtilité d’une signature d’auteur qu’on ouvrait un ouvrage…

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