💥 L’illusion du crédit infini : Une crise économique annoncée 💥

💥 L’illusion du crédit infini : Une crise économique annoncée 💥


📉 La situation : un risque prévisible

S'émouvoir aujourd'hui des défaillances et des lourds problèmes de PSE alors que la situation était largement prévisible est le symptôme même de l'absence totale de culture économique, financière et budgétaire dans notre pays.

La situation était LARGEMENT prévisible. Et pourtant... pourtant, entre 2016 et 2020, si vous osiez parler de cette situation, vous étiez marginalisé, pour la simple et bonne raison que le crédit coulait à flots ! Cette culture du crédit a d'ailleurs atteint des sommets, avec 800 milliards d’euros de crédits interentreprises, au détriment d'une trésorerie beaucoup trop absente, malgré une masse monétaire surabondante mais « épargnée ». Car, finalement, le ménage français n'est pas aussi inepte qu'il n'y paraît... et on ne peut pas effacer des décennies de gestion civiliste marquées par la culture et l'histoire, même sous le sceau de la société de consommation.

🏦 Montée en flèche de la dette privée

Le montant total des prêts au secteur privé a cependant explosé, alors que le nombre de sociétés commerciales (réelles) a peu ou pas varié en France pour justifier une telle masse : 804 milliards en 1990… 3 090 milliards en 2024… ne cherchez pas plus loin. Dans le même temps, le PIB est passé de 1 270 milliards en 1990 à 3 030 milliards en 2023.

La dette privée en France a marqué un tournant dès 2014 pour atteindre 254 % du PIB, puis 296,8 % en 2020 ! Cette même dette privée était de 163 % du PIB. Dès 2000, le passage à 177,4 % du PIB marque le véritable dérapage de la situation. En 1999, la dette des agents non financiers privés était de 78,7 %... 88 % en 2001... 100 % en 2008... 120 % en 2016... 135 % en 2019... 153 % en 2020... pour revenir à 136 % en 2024.

📈 Effet levier et bulle immobilière : la course à la croissance

Comparativement, le taux d'intérêt était de 3 % en 1998, 3,25 % en 2001, 2 % en 2003 jusqu'en 2005 (en moyenne). Il a grimpé à 4,25 % en 2008 pour tomber à 1 % en 2009… et il ne dépassera les 1,5 % qu'en 2022 ! Dans le même temps, les prix à la consommation n'ont fait qu'augmenter. Magie de l'inflation ? Non… faute à la création de fausses valeurs monétaires et à une bulle immobilière bien trop permissive et grave.

Car, en réalité, la valeur productive n'a pas augmenté aussi vite que la dette privée, et les prix ont continué à croître. Le cycle de la croissance à tout prix. Mais, comme tous les analystes financiers le savent, toutes les croissances ne sont pas bonnes à prendre. Aujourd'hui, c'est encore une fois une leçon de l'Histoire qui se répète.

🤔 Hypocrisie économique : et si on avait écouté ?

Ce qui me rend encore plus perplexe dans toute cette histoire, c'est de voir aujourd'hui tous ces grands noms, ces grandes fonctions, s'émouvoir d'une situation qui leur a sûrement été dite et répétée, mais peu ou pas entendue pour des raisons que seules la justice et l'Histoire trancheront.

🖋️ Une voix marginalisée mais lucide

Non, je ne suis ni un privilégié ni un "nanti", mais bien au contraire, j'ai toujours été un observateur attentif depuis mon adolescence, par passion et par lucidité sur le monde. Et aujourd'hui, c'est une plume objective et non partisane qui écrit, pour juste mettre fin à cette hypocrisie.

Entre 2015 et 2021, si vous osiez prendre la plume pour évoquer l'endettement massif en cours, l'usage déraisonnable de l'effet de levier sur le marché immobilier, la politique des taux et le QE trop permissifs, la dangerosité des prêts garantis et des moratoires… vous pouviez être certain d'être marginalisé, au profit de capacités d'autofinancement dérisoires, d'EBE fallacieux et de croissances trompeuses.

Car, même encore aujourd'hui, le risque ne fait pas rêver, mais la croissance et le cash, oui... Pourtant, aucune richesse véritable ne s'est bâtie de manière déraisonnable (demandez à l'oracle d'Omaha...).

🛠️ Urgence de réformes préventives et curatives

Bref, la situation n'est pas gagnée, elle ne l'a jamais été depuis de nombreuses années, et le remède sera malheureusement beaucoup plus invasif qu'il n'aurait dû l'être si le problème avait été sérieusement appréhendé et pris à temps.

Et au-delà du curatif, le préventif ne serait pas un mal : conformité du dépôt des comptes, surveillance du taux d'endettement, du crédit-bail, de l'impact des taux sur le résultat financier, de la composition des actifs des entreprises... Ce sont autant de points qui devraient, à mon sens, être appliqués par les autorités chargées d'accompagner et de surveiller l'activité économique et entrepreneuriale.

Des situations comme celles des grands noms que nous avons vus dans la presse ou en procédure auraient pu être monitorées depuis bien longtemps par les autorités… même sans intelligence artificielle. Un calcul sur bilan (consolidé ou non) aurait suffi... D'autant plus que l'administration fiscale ne souffre pas, elle, de carences déclaratives !

Thomas Bonte

responsable des études (head of research) chez Creditsafe 💰💱📊📈 BUSINESS INTELLIGENCE / Finance / Juridique... 🛡⚔👊 | n'oublie pas la 🔔👉 (notifications)

2 sem.

pour illustration Banque de France - Dette des agents non financiers privés - France, en % du PIB (cvs)

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