L’indispensable permis de consommer pour soutenir notre économie

L’indispensable permis de consommer pour soutenir notre économie

La consommation des ménages est le moteur principal de notre croissance, elle représente 55% de notre PIB. Elle demeure la dynamique de notre croissance. En filigrane, nos dépenses font tourner la machine économique. Il est donc essentiel de leur accorder toute notre attention.

Or, cette composante incontournable a été négligée lors du premier confinement. Il ne faut pas recommencer la même erreur pour cette fin d’année. A contrario, il faut savoir en tirer les enseignements pour nous éviter un désastre économique. La fermeture pendant huit semaines de tous les secteurs considérés comme non essentiels a fait chuter les dépenses des ménages de plus de 16% sur le second trimestre 2020 par rapport à celui de 2019. Cette fois-ci, il faut limiter les dégâts et inciter à la dépense pour entretenir la croissance.

Lors du confinement lancé mi-mars, le gouvernement a maintenu les salaires à travers notamment la prise en charge du chômage partiel, le maintien des salaires dans la fonction publique, ainsi que le montant des retraites. Le secteur privé a pu, par ailleurs, assurer le salaire de tous leurs collaborateurs en télétravail. Les mesures prises dans l’urgence visaient à maintenir le niveau de vie de la majorité des Français pour leur permettre au moment du déconfinement de relancer la croissance par leur consommation. En théorie, c’est un bon calcul. Mais en pratique, la fermeture de l’ensemble des enseignes hormis celles de l’alimentaire entre mi-mars et mi-mai a débouché sur la formation d’une épargne « forcée », qui a été transformée en épargne de précaution au moment de la réouverture des commerces. Comment expliquer cet attrait des Français pour l’épargne ? Les incertitudes qui prévalent sur notre capacité à endiguer l’épidémie et des risques de chômage accrus ont incité les ménages à la prudence. Néanmoins, tout le monde n’a pas pu mettre de l’argent de côté. Une étude réalisée par le CAE (conseil d’analyse économique) indique que les deux tiers de cette épargne constituée est détenue par les 20% des Français les plus aisés.

Pour ce second confinement, il faudrait permettre à ces derniers de pouvoir dépenser ce surplus d’épargne et jouer ainsi leur rôle économique indispensable à la croissance économique. Si tous les commerces "non essentiels" restent fermés, l’économie française se tire une balle dans le pied en faisant la part belle aux mastodontes du numérique, Amazon en tête. Les dépenses en alimentation ne représentent que 14% des dépenses des ménages. Le bilan du premier confinement a montré que la part épargnée n’avait pas été réinjectée massivement dans l’économie. Près de 100 milliards d’euros supplémentaires ont pu être mis de côté. Une grande partie de ces liquidités dort sur les comptes courants ou sur de l’épargne réglementée très peu rémunérée.

L’un des écueils majeurs du premier confinement va se reproduire en cette fin d’année si la fermeture de l'ensemble des commerces non essentiels est maintenue. Ce qui n’a pas été consommé durant la fermeture des enseignes n’a pas été dépensé ensuite, contrairement à ce qu’imaginait le gouvernement en garantissant la sauvegarde des revenus des ménages. C’est pourquoi aujourd’hui, alors qu’encore une fois les salaires vont être en partie maintenus, il faut se montrer pragmatique et trouver des modules permettant d’inciter les ménages à dépenser davantage. Le retard pris par la grande majorité des enseignes dans la vente en ligne oblige à se montrer réaliste. Les petits commerces ne vont pas pouvoir basculer en quelques jours leur offre de produits en ligne. L’urgence économique actuelle demeure la stimulation des dépenses à deux mois des fêtes de fin d’année. Il faut ajouter aux attestations de sortie, la possibilité de faire du shopping non essentiel pendant un maximum d’une heure par jour avec des gestes barrières strictes que les commerçants sauront faire respecter. En matière de communication, il faut responsabiliser les citoyens à la fois sur le front sanitaire et économique. Les ménages français savent se montrer responsables pour leur santé et pour leur économie. Faisons confiance à notre capacité d’adaptation avec des règles certes contraignantes mais nécessaires pour garantir la reprise. Laissons les Français assurer à la fois la sauvegarde de notre système de santé et celle de nos commerces de proximité qui restent essentiels. 


Oui mais je pense que les Français sont inquiets. Le chômage "indemnisé" va se transformer pour une bonne part en chômage définitif dans une économie dans laquelle les entreprises ne recruteront que très peu. Ils sont donc prudents et je pense qu'il économiseront pour faire face à d'éventuels coups durs plus qu'ils ne consommeront. Et c'est une sorte d'amorce de spirale infernale (mois de consommation = mois de production = licenciements). Par ailleurs, le consommateur de base regarde son porte-monnaie et en dépit de la volonté affichée (COM) d'acheter français, donc plus cher, la plupart du temps ils achètent en fonction de leurs possibilités donc souvent "étranger".

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