L’industrie pharmaceutique au défi de la traçabilité

Alors que la mise en œuvre de la sérialisation aura lieu dans moins d’un an, la filière pharmaceutique met actuellement les bouchées doubles afin d’être prête en temps et en heure.

L’objectif de la sérialisation est de lutter contre la contrefaçon des médicaments qui engendre, selon l’OMS, entre 100 000 et 1 million de décès par an dans le monde, représentant 1 médicament vendu sur 10. Pour lutter contre ce fléau, les laboratoires devront, à partir de février 2019, identifier individuellement chaque boite vendue, avec un numéro unique généré aléatoirement et communiqué à une base de données centrale. Ainsi, lors de la dispensation de la boite, celle-ci sera scannée et la confirmation de la présence de son numéro dans la base de données en garantira l’authenticité.

Pour les laboratoires, cette traçabilité est un défi de taille. En effet, au-delà du principe de fonctionnement aisément compréhensible et applicable, la complexité apparait dans la mise en œuvre opérationnelle. Comment suivre l’information relative à une boite donnée tout au long de la supply chain ? Lorsque celle-ci est produite par un sous-traitant ? Lorsqu’elle est dans l’entrepôt d’un grossiste répartiteur ?

Prenons un exemple : une palette arrive au sein de l’entrepôt d’un grossiste répartiteur. Dès son arrivée elle est heurtée par un transpalette, détruisant plusieurs boites. Il revient alors au grossiste de les identifier et de remonter les numéros concernés au fabricant afin que celui-ci les décommissionne. Puis des produits initialement destinés au marché anglais sont finalement redirigés vers le Portugal. L’opération de repacking nécessaire doit également être identifiée.

Ces deux exemples illustrent bien la complexité de mise en œuvre à laquelle sont confrontés les laboratoires, à la fois dans l’équipement des lignes et le déploiement des solutions permettant d’assurer un suivi de l’information sur l’ensemble de la supply chain. Une définition claire des rôles et responsabilités de chaque acteur est donc essentielle.

Nos experts KPMG témoignent dans Supply Chain Magazine de Janvier / Février 2018.

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