L’innovation doit servir le Plan Eau !
Altereo salue la démarche du gouvernement de faire de l’eau une priorité politique et de proposer des actions concrètes pour assurer la résilience de notre alimentation en eau potable. Les 53 mesures du Plan Eau, qui portent à la fois sur le grand et le petit cycle de l’eau, constituent une première réponse face à l’urgence climatique.
Parmi ces mesures, nous nous réjouissons de voir figurer le sujet de la performance des réseaux d’eau potable. En effet, la mesure 14 prévoit une enveloppe de 180 millions d’euros, renouvelable chaque année, pour lutter contre les fuites et moderniser les réseaux dans les 170 « points noirs », ces communes qui perdent plus d’un litre sur deux en raison des fuites. Cette enveloppe sera aussi destinée à soutenir les programmes de travaux dans les 2000 communes les plus vulnérables et qui connaissent des difficultés pour leur alimentation en eau.
Au-delà des 170 points noirs, ce sont tous les services publics d’eau qui doivent viser l’atteinte de l’objectif réglementaire déjà fixé à 85% de rendement depuis 2012 (soit 15% de fuites). Nous ne pouvons que constater les limites d’un renouvellement classique des réseaux, puisque le rendement moyen stagne désespérément à 80% depuis 10 ans malgré deux milliards d’euros investis chaque année en France dans le renouvellement des réseaux[1].
Les mesures 38 et 39 visant à renforcer les moyens dont disposeront les agences de l’eau sont encourageantes et permettront de mieux accompagner les études concourant à la sécurisation de l’alimentation en eau potable, à la mise à niveau des réseaux et à la performance des services d’eau. Mais il est indispensable de relever le niveau d’exigence des études financées et d’y conditionner les aides publiques.
Chez Altereo, nous plaidons pour que ces études adressent la question de la planification du renouvellement des canalisations de façon ciblée, en se basant sur le calcul du risque de casse. Il existe aujourd’hui des solutions exploitant l’intelligence artificielle pour identifier les canalisations les plus à risque, et ainsi améliorer le rendement des investissements. La carte des risques de casse permet aussi de cibler les opérations de recherche de fuites et de réguler efficacement la pression dans les réseaux. Malheureusement, ces solutions sont encore trop peu adoptées par les collectivités françaises. La conditionnalité des aides à ce type d’études existe pourtant à l’étranger, notamment au Québec dans le cadre du Fonds pour l’eau potable et le traitement des eaux usées (FEPTEU).
C’est par la connaissance précise de notre patrimoine et par des opérations ciblées que nous serons à même d’atteindre l’objectif règlementaire de 85% de rendement sur nos réseaux d’eau potable sur l’ensemble du territoire. Avec le changement climatique, chaque année est pire que la précédente pour la disponibilité de la ressource en eau. Il est donc nécessaire d’adopter dès aujourd’hui des mesures ayant un impact sur le long terme. Si le renouvellement de nos réseaux d’eau potable s’avère essentiel, le véritable enjeu pour assurer notre résilience n’est pas de renouveler plus, mais bien de renouveler mieux.
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Face à l’urgence climatique et au manque d’eau, relevons nos ambitions pour la performance de nos services d’eau potable et mettons en œuvre les technologies innovantes issues de la R&D made in France !
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[1] Rapports annuels du SISPEA – Observatoire des Services Publics d’Eau et Assainissement – Panorama des services et de leur performance - Office français de la Biodiversité