L'intérim en voie d'ubérisation: bonne ou mauvaise nouvelle ?
L'intérim est géré par de très nombreuses agences physiques et ce modèle est actuellement menacé par des agences 100% digitales. Certains professionnels ont senti la tendance et mis en place au sein de leur groupe une agence digitale. C'est le cas de Randstad qui a créé en mars 2016 Randstad Direct. Toutefois la transformation du secteur risque d'être très rapide avec l'arrivée de nouveaux acteurs 100% digitaux, qui changeront radicalement la relation entre l'employeur et l'intérimaire. La ligne de séparation d'ailleurs entre la mission d'intérim et l'emploi en CDD ou CDI est de plus en plus poreuse.
Les nouveaux acteurs 100% digitaux
Parmi les nouveaux acteurs "disruptifs" quatre acteurs sont intéressants à suivre: qapa, go job, staffmatch et side. Les points communs sont: les entreprises et les demandeurs d'emploi sont placés à égalité (chacun se connecte et peut exprimer ses besoins), des coûts d'intermédiation plus faible, un engagement de rapidité, une facilité dans la mise en relation, une gestion administrative simplifiée
Go Job créé par Pascal Lorne apporte de la convivialité dans la mise en relation, avec des témoignages aussi bien de recruteurs que de salariés en mission d'intérim. Le slogan "pour ceux qui veulent bosser" s'adresse clairement à ces millions de chômeurs qui ne trouvent pas d'emploi alors que dans e même temps il y a des offres non pourvues.
Staffmatch est spécialisé dans les métiers de l'hôtellerie et de la restauration. Cette approche très spécifique permet de coller au mieux aux besoins du secteurs, avec notamment le recours aux saisonniers.
Side est ciblé sur les jobs d'étudiants, marché par nature important par le nombre d'étudiants et par la rotation rapide.
Qapa indique être la première plateforme digitale de travail en France. Cette société mise sur la simplicité et la rapidité. Le record à battre 50' entre la commande par l'entreprise et la prise de poste. Espérons que le service soit à la hauteur car le choix d'un intérimaire n'est pas comparable à la commande d'un taxi Uber. Ce qui est sûr c'est que les usages évoluent. Le fait d'avoir l'habitude d'une réactivité très forte (pour une livraison, la commande d'un taxi) fait que nous sommes tous en attente d'une rapidité dans le service, aussi bien pour l'entreprise que pour le demandeur d'emploi.
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Le point commun important de ces sites est aussi la possibilité de mettre des commentaires. Cette tendance de tout "noter" les restaurants ou les hôtels (Tripadvisor), les taxis (Uber), les entreprises (Glassdoor) devient un fonctionnement classique pour les plateformes.
L'arrivée de ces nouveaux acteurs va certainement animer le marché de l'intérim, au profit des demandeurs d'emploi et des entreprises. La concurrence digitale a des bons cotés.
P.S: L'évolution de l'intérim est un très bon indicateur de la croissance économique et de l'évolution globale de l'emploi. Le nombre d'intérimaires en juillet 2016 était de 589.863 (chiffres DARES). C'est moins qu'avant la crise de 2008 (626.493 intérimaires en juin 2008), mais nettement mieux qu'en mars 2009 (431.401).
Gérant
8 ansEn réponse à votre article voici ce que je pense...http://www.facilium.fr/convivialite-et-recrutement/
Fondateur & Directeur du cabinet de conseil Dr.PME® Interim turnaround manager, CEO, COO, CRO, Restructuration, Optimisation, Innovation. Coach de dirigeants, Juge et Mentor de Startup, Président Conseil d'Administration
8 ansEn tout cas, avec sa, ma femme n'aura plus d'excuse pour ne pas travailler !
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8 ansPascal Lorne
Président & Cofondateur Fed Group
8 ansMerci pour cette question et analyse. En lisant la définition de l'Ubérisation en haut de votre article, il y est noté « un changement dans les rapports de force »...donc sous-entendu (peut-être!) que le rapport de force va passer des intermédiaires de l'emploi aux candidats. Je tiens tout de même à préciser que dans la majorité des cabinets de recrutement ou agences d'emplois spécialisées, cette notion de rapport de force est depuis bien longtemps dans les mains de nos candidats. Aujourd'hui sur beaucoup de métiers/compétences notre première problématique réside plus dans la capacité à trouver ou convaincre les candidats (notamment les bons) plus que des clients (sic…mais c’est la triste réalité), en effet la majorité de ces candidats ont souvent beaucoup de propositions, donc le rôle du consultant…est/reste très important (en plus de les trouver >> grâce à l’utilisation du digital ) notamment pour être force de conviction et de conseils pour qu’ils aillent travailler chez vous, nos clients. A suivre donc…
Nous sommes passé d'emplois à vie à des emplois à courts terme et malheureusement cela finira sans doute a des contrats à très courts terme. Cela me fait penser à ses travailleurs qui attendent le camion le matin pour savoir si ils auront du travail dans la journée et font de meme tous les matins. Je n'y crois donc pas sur le long terme c est un effet de mode.. J'apprécie par contre l'article