« L’intelligence sans ambition est comme un oiseau sans ailes… » *  
Crédit illustration : freepik.com

« L’intelligence sans ambition est comme un oiseau sans ailes… » *  

Le projet d’aménagement est souvent un levier au service de la transformation de l’entreprise, il est déterminant de questionner l’ambition de cette dernière et de s’entendre sur le sens qu’on lui attribue.  

Il s’agit, de mon point de vue, d’un préalable indispensable à toute mission Workplace, voire à toutes missions en entreprise.  

 Penser un projet ou panser une situation, ce n’est pas la même chose.  

Mais l’un est-il meilleur que l’autre ?  

Lorsque j’écris ce mot « meilleur », je m’aperçois que sa signification peut être différente d’une personne à l’autre. Personnellement, je veux dire : la solution la plus adaptée à un moment donné par rapport à une ambition précise. Et cette dernière partie est dans toutes mes pensées actuellement : le niveau d’ambition.  

J’ai la certitude que « réussir un projet » n’est pas toujours « déplacer des montagnes », mais parfois réaliser « un pas » dans la direction que nous avons déterminée ensemble avec le client. Malheureusement, la définition du niveau d’ambition est souvent faite rapidement et rarement suivie.  

« Je veux être agile ! », « Nous allons mettre nos efforts dans le digital ! », sont des phrases que nous entendons fréquemment. Premièrement, le choix des mots et le sens de ces derniers sont importants. Avons-nous tous le même niveau de compréhension ? Ceci n’est pas une mince affaire… Puis, il faut encore déterminer la jauge qui permettra de se projeter. Parler le même langage, c’est bien se mettre d’accord sur « le niveau d’ambition à atteindre ». J’ai connu plusieurs projets qui ont pu générer de la frustration de mon côté ou du côté de mon client ; et cela même dans les projets « successfull ». L’inverse m’est déjà arrivé aussi : penser que le projet n’était pas une réussite alors que pour le client les ambitions étaient atteintes.  

Je vous donne un exemple personnel. Dans une autre vie, je me suis occupé d’enfants en centre aéré. Ils ont voulu fabriquer des cerfs-volants. N’étant pas ingénieur aéronautique, je me suis donc renseigné, j’ai trouvé le matériel et le lendemain nous nous sommes lancés. Après avoir passé quelques temps sur la fabrication, nous sommes allés tester nos réalisations. Ils ne volaient pas ! Avec 3 bouts de ficelles et un peu de tissu, comment vouliez-vous que cela fonctionne ? J’ai alors levé les yeux et j’ai vu tous les enfants, sans exception, le sourire aux lèvres, rayonnants. Leur envie était comblée.  

Pourquoi est-ce si difficile de se mettre d’accord sur le niveau d’ambition ?  

Tout d’abord, il est assez rare qu’il soit évoqué, bien formulé voire bien anticipé en tant que tel.  

On place un indicateur, normalement mesurable, pour vérifier que tout se passe bien, comme on placerait un thermomètre pour vérifier la température. Mais on précise finalement assez peu souvent la température idéale souhaitée. Fréquemment, on se place sur un critère unique : « bien » ou « mauvais », « bas » ou « élevé » ? Mais cela correspond à une réalité subjective. On ne peut pas décemment dire à son client que son niveau d’ambition est « bas »… « Bas », par rapport à quoi ? L’essentiel est que celui-ci lui corresponde à une situation donnée. Et le débat est bien là : avons-nous vraiment défini le niveau avant de vouloir le mesurer ? La notion de confiance est aussi au cœur de cet échange avec nos clients, car savoir et pouvoir se dire les choses dans une optique constructive doit être un leitmotiv. Ensuite viennent, selon moi, les problèmes techniques liés à la mesure et le suivi du/des niveaux d’ambition, c’est-à-dire où placer le curseur. Mais cela est un autre débat.  

Je n’ai pas de solution toute faite et duplicable à l’heure actuelle, d’ailleurs je ne suis pas sûr qu’elle existe. Mais j’ai la conviction que le niveau d’ambition soulève les bonnes questions à se poser avec le client, notamment au démarrage d’un projet. Si nous pouvions réussir à mettre en place un cadrage efficace ou du moins plus adapté via le niveau d’ambition, je suis certain que nous pourrions avancer plus sereinement ensemble et se féliciter plus souvent.  

A bon entendeur’  

Et vous, qu’en pensez-vous ? Pour ou contre le(s) niveau(x) d’ambition obligatoire(s) dans chaque projet ? Quels sont, selon vous, les critères déterminants de leur mise en place ?  

Karim Afoutni  

* Salvador DALI

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