L'interopérabilité dans les réseaux de mesures
Ce matin, j'allume mon téléphone et j'écoute la radio sur les enceintes connectées en Bluetooth. Avant de partir au bureau, je passe par le salon et ma box renvoie mon émission préférée sur les enceintes du salon. Il est l'heure de partir, je monte dans ma voiture, allume l'autoradio qui continue la diffusion. Un appel, ma montre s'allume, un client, je décroche et l'appel passe automatiquement en replacement de l'émission:
- Bonjour, j'ai un problème, je ne retrouve pas toutes mes données ce matin.
- Sur l'écran de situation, il en manque beaucoup ?
- Non mais certaines en RTC et d'autres sur le FTP.
- Ok. Est-ce que tous les appels RTC sont bien passés ce matin ?
- Oui à priori, j'ai tous les fichiers TXT dans le répertoires. (Je suis arrivé au bureau. Je mets mon kit main libre)
- Et les stations SMS ?
- Les CSV sont également là. Il faudrait que je les ouvre pour vérifier les contenus.
- Le FTP est accessible ? Les fichiers MIS avec les entêtes XML sont bien présents?
- Il en manque. Certaines stations n'ont pas publié les fichiers. Je vais aller sur site pour vérifier. Je vais en profiter pour vérifier quelques stations. Comme il y a différentes stations, il faut que je prenne mon câble RS232, un USB, mon portable et un lecteur NFC sinon je ne pourrai pas tout lire.
- Ok. Tu pourras comparer avec les sites de références en intégrer les fichiers XLS et les XML présents dans les banques de données nationales.
- Oui, je vais essayer. Merci. Je te tiens au courant.
sic...
Comment se fait-il que sur des réseaux de mesures de données environnementales, il existe autant de protocoles, de formats de fichiers pour des mesures qui sont normalement universelles? Comment se fait-il que des constructeurs de téléphonie et de matériel audio ont pu s'accorder sur l'utilisation du Bluetooth, des câbles micro-USB, des formats de données audio et que l'on n'arrive pas à mettre en place les normes d'échanges pour les données environnementales? A l'heure des objets connectés, on peut relier son téléphone à sa balance, à son vélo, ses enceintes, sa voiture, sa montre mais difficilement différents capteurs de données environnementales... Vous me direz, ce ne sont pas les mêmes enjeux financiers, le même marché et le même nombre d'utilisateurs potentiel. D'accord mais l'enjeu environnemental? L'échange d'information pour mieux connaître notre environnement et faciliter les travaux des uns et des autres pour faciliter la connaissance des milieux et la surveillance?
Plusieurs projets ont bien été menés pour harmoniser ces interfaces de façon franco-française ou internationalement: PLQ2000, le Sandre, WaterML, SOS, ... Comment proposer ou imposer un standard d'échange ? Est ce qu'il faut une norme, une obligation légale ou alors est ce que les donneurs d'ordre doivent imposer un format dans les cahiers des charges. Je pense qu'il y a un véritable besoin de prendre en compte ces aspects d'interopérabilité pour faciliter les travaux de chacun et surtout des utilisateurs finaux qui pourront se concentrer sur la valorisation de ces données.
J'en appelle donc à toutes les bonnes volontés pour travailler autour de ces aspects et n'hésitez pas à compléter mon billet par vos questions, remarques et idées.