L'ITALIE A NOS COTES !
LA DÉCLARATION DE GUERRE
L'Italie vient de faire le geste qu'avec confiance nous espérions d'elle. Se rangeant à nos côtés, avec nos alliés, elle vient de déclarer la guerre à l'Autriche. Depuis lundi, les hostilités sont commencées.
Le jeudi 20 mai 1914, la Chambre des députés, ayant entendu les déclarations précises et loyales de M. Salandra, au nom du ministère, votait par 407 voix contre 74 la loi conférant au gouvernement les pleins pouvoirs qu'il lui demandait.
Le lendemain, vendredi 21, le Sénat à son tour ratifiait ce vote par 262 voix contre 2.
Le samedi 22, le roi sanctionnait cette loi et aussitôt signait le décret de mobilisation générale de l'armée et de la flotte. La décision si fiévreusement attendue de l'Italie entière fut rendue publique le samedi à 5 heures du soir. Le premier jour de la mobilisation était, le 23 mai.
La déclaration de guerre ne devait suivre que de quelques heures !
Le duc d’Avarna, ambassadeur Italie à Vienne, fut chargé de la notifier dans les formes au gouvernement impérial et royal. Ce fut fait dans l'après-midi même, du dimanche 29. « Sa Majesté le roi, disait la déclaration remise au baron Burian, ministre des affaires étrangères de la double monarchie, déclare se considérer, dès demain, en guerre avec l'Autriche-Hongrie. »
Il avisait en même temps le gouvernement austro-hongrois que les passeports allaient être remis le jour même à l'ambassadeur impérial et royal à Rome, et il exprimait le vœu que les siens lui fussent pareillement remis. Ainsi fut-il fait.
Parallèlement à cette démarche, l’Italie faisait connaitre dans la soirée, par ses ambassadeurs à l'étranger, la conduite qu'elle venait d'adopter et les raisons qui l'y avaient déterminée.
Cette déclaration de guerre de l'Italie à l'Autriche devait fatalement amener une déclaration de guerre de l'Allemagne à l'Italie. En effet, une note violente de l'agence Wolff faisait connaître que « Le gouvernement italien, par cette attaque hors de propos contre la monarchie danubienne, avait rompu également, sans droit et sans raison l'alliance avec l'Allemagne », et qu’en conséquence l’ambassadeur d'Allemagne, prince de Bülow, avait reçu pour instructions de quitter Rome en même temps que le baron Macchio, ambassadeur d'Autriche-Hongrie. M. Bollati, ambassadeur d'Italie à Berlin, recevait à son tour ses passeports.
Source L'Illustration N° 3769 du 29 mai 1914 : 100 ans d'histoire du monde en ligne.
Photo : Le prince de Bülow, amnassadeur d'Allemagne, quittant Rome
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