L'odyssée des entrepreneurs
Une Ode à la liberté d'entreprendre ?
*Heureux qui comme Ulysse
A fait un beau voyage
Heureux qui comme Ulysse
A vu cent paysages
Et puis a retrouvé après
Maintes traversées
Le pays des vertes années
Par un petit matin d'été
Quand le soleil vous chante au cœur
Qu'elle est belle la liberté
La liberté
En parcourant les vers de cette chanson écrite pour Georges BRASSENS, comment ne pas penser aux analogies avec la vie stimulante des entrepreneurs.
Liberté… mot qui revient à chaque refrain. Liberté de parole, de création, d’action. Cela nous fait réfléchir à cette notion fondamentale pour nous en tant qu’entrepreneur et pour tous ceux que nous côtoyons au quotidien.
Tout d’abord la liberté de décider un jour d’entreprendre ! Avoir le choix de se lancer dans une aventure, une épopée où l’on trace son chemin au jour le jour. Pas à pas. Petits pas ou pas de géants, parfois envasés ou titubants, bonds en avant et sauts dans le vide !
Ivresse d’altitude
La liberté de la création est pour certains tonique, pour d’autres paralysante, tellement grande qu’elle agit sur nos émotions. Comme en altitude où le manque d’oxygène nous coupe la respiration. Dans quelle direction aller ? Quelles priorités nous accorder ? Comment saisir et contrôler toutes nos idées qui s’entrechoquent ? Et surtout comment les exploiter de façon rationnelle ?
Passer de l’idée à leur concrétisation. Du rêve à la réalité. Chercher, tenter, expérimenter avec ses premiers clients. Etre à leur écoute. Ajuster, améliorer et construire son offre avec eux selon leurs attentes, leur propre modèle de pensée. Cheminer avec eux. Pour chaque question, évaluer les avantages et les inconvénients des solutions à proposer. Choisir, renoncer, progresser. Et cette sensation de vivre une aventure exceptionnelle, d’être maître de son destin, un peu comme Ulysse, de faire un beau voyage.
Fixer ses propres limites
Puis l’activité se structure, l’offre se dessine et la communication s’adapte. Un cadre souvent restreint, celui du ciblage. Et à force de segmenter, on finit par se mettre dans un cadre aux contours un peu rigides. Au risque d’en oublier ce qui a motivé le lancement, le point de départ, le cœur de notre activité.
Se poser certaines limites, car il en faut de la discipline pour organiser ses journées.
Pas facile de s’y mettre certains jours, de recharger ses batteries. Alors, nous allons nous rassurer, glaner des idées ici et là, voir ce qui se fait, se dit ailleurs, dans son organisation professionnelle, pour trouver une nouvelle inspiration. C’est ainsi que nous injectons un peu des idées des autres dans notre propre projet, qui certes peut y gagner mais aussi y perdre de sa spécificité, de sa personnalité. Son essence même. Au risque de s’engouffrer dans des voies sans issue, de perdre de vue la raison initiale, la quête à l’origine.
Prenons le temps de nous poser la question : Qui fixe les limites ?
Vivre la liberté
Aujourd’hui, un modèle économique fonctionne un certain temps mais il doit être repensé, très vite et souvent, parce que les attentes des clients changent. Anticiper la rapidité avec laquelle surgissent les évolutions de leur marché est devenu la qualité première de l’entrepreneur.
Il nous faut trouver un équilibre entre objectifs atteignables et temps pour faire face à l’imprévu entre rigueur et souplesse, profit et plaisir. Il faut avoir en ligne de mire les résultats économiques et s’accorder du temps pour se régénérer. Car on entreprend aussi pour s’épanouir !
Voilà la liberté, telle que nous la voyons et la vivons. Etre dans le mouvement. Faire ce qui nous rend meilleur, prendre du plaisir.
Vaincre ses peurs, ses réticences, lever les freins, prendre le risque de suivre ses propres idées et désirs, même en allant à contre-courant et faire un beau voyage.
*Chanson d'Henri Colpi et Georges Delerue, écrite pour le film d'Henri Colpi, chantée par Georges Brassens, qui reprend le premier alexandrin du sonnet de Du Bellay (« Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage »).