l'Open space, avantageux pour qui ?
La mode des espaces de travail appelé « open space », se traduisant par « plateau ouvert », est apparue aux États-Unis au cours des années 50.
Comme en Europe on aime bien prendre pour exemple les Américains .... vers 1980, ce concept à vu le jour et à permis aux entreprises d’élargir la surface de travail en éliminant les cloisons afin de réunir les bureaux de l’ensemble des collaborateurs en un seul et même espace.
Le principe du taylorisme s’est imposé dans les bureaux, productivité, fonctionnalité… Seuls les supérieurs hiérarchiques possèdent un bureau personnel. Les employés, eux, se partagent de grandes zones bruyantes et peu éclairées, et sous surveillance des managers, sans parfois la moindre touche de décoration....
Pourtant, en France, on peut lire encore dans l'actualité des entreprises, les avantages de ces "open space" ;
Selon une enquête des Conditions de travail 2019 encadrée par DARES, en France, 3,2 millions de salariés, soit deux salariés sur cinq, travaillent encore en open space.
Une enquête effectuée auprès de 38 000 salariés en open space, par Edward Brown, co-fondateur du Cohen Brown Management Group, « a révélé que l'une des plus grandes pertes de temps productif au cours de la journée provenait d'interruptions de la part « des employés de bureau à tous les niveaux, car ils perdent trois à cinq heures de temps productif chaque jour en raison d'interruptions indésirables, inutiles et improductives".
Aujourd'hui , on constate que cet agencement des bureaux impose aux collaborateurs d’être en contact permanent mais qu'ils favorisent les discussions électroniques par mail et messagerie instantanée dans un souci d’intimité et de discrétion; au détriment des conversations en face à face. En effet, le nombre d'e-mails envoyés augmente de 56% et celui de messages instantanés de 40% après le passage à l'open space
Les chiffres de différentes études révèlent donc que travailler en open space entraîne 70% de diminution d'interactions entre les collaborateurs. Avec l'impossibilité de se concentrer, car ces espaces sont réputés pour être bruyants. Entre les conversations, les appels téléphoniques et le bruit généré par les claviers des ordinateurs, la cacophonie s’installe, ce qui amènent les chercheurs à estimer que les employés, en réponse à cela, construiraient des « murs virtuels.
Il est clair que les bureaux ouverts entraînent une perte de productivité et ne favorisent pas du tout l'interaction sociale.
Par ailleurs, selon la perception des employés et de leur santé, leur environnement de travail a diminué leur performance se traduisant par des problèmes de concentration et de fatigue. Leur motivation, quant à elle, aurait baissé au cours d'une période d'à peine 12 mois seulement.
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Exerçant dans les fonctions qui comptent la plus grande proportion de postes en open space dont celui de télévendeur /télé-conseiller ou d'assistant service client bilingue, je peux affirmer que le travail est plus intense, plus contrôlé (par les managers) et offre moins d’autonomie en Open space.
De plus par une exposition au bruit, à la surconcentration nécessaire lors de travail plus intellectuel comme la traduction simultanée en langues étrangères ou à l'exposition aux virus (comme je l'ai connu en période COVID), les open space, sont de réels facteurs de risques psychosociaux ainsi que pour la santé des travailleurs.
Les salariés en open space ressentent plus souvent un sentiment d’insécurité par rapport à leur situation professionnelle. Ils sont ainsi plus nombreux à avoir vécu au cours de l’année écoulée des changements organisationnels, comme une restructuration, un déménagement de l’établissement, un plan de licenciements, un rachat ou un changement dans l’équipe (c'est ce que révèle l'analyse DARES)
Le rapport de force entre employés et employeurs a évolué depuis la période COVID, les entreprises ont appris à valoriser certains avantages et à élargir leur package, a mettre en place le télétravail certains jours de la semaine par exemple, mais En France, on persiste à valoriser ces espaces de travail ouverts, par des réagencements, en établissant des chartes, des règles de vie pour en tirer encore avantage.
En tant que personnalité hyper créative, je n'ai jamais réussi; dans les open space, a
Plutôt que de suivre le modèle Américain, montrant que nous n'avons pas dépassé le taylorisme en 2024, le modèle Français pourrait proposer un modèle organisationnel en faisant preuve d' un peu plus d' innovation manégériale, non ?
Sinon à quoi servent les process de Management des ressources Humaines, les détecteurs de talents qui font passer des batteries de tests de personnalité révélant des profils,'concerpteur, innovateur" etc... si c'est pour les intégrer à ce modèle obsolète ?
S.VITEL