L'Option Z/ futur du maintien de l'ordre ?
Il y a déjà longtemps Jacques BREL chantait, désespéré, "les métros remplis de noyés". Ces âmes hagardes sont désormais sur les trottoirs: la vague de Pokémon Go semble derrière nous mais nous devons garder à l'esprit les nombreux incidents d'intrusion sur les terrains militaires, d'accidents de circulation ou d'émeutes à central Park dus aux premières immixtions de la réalité augmentée sur la voie publique.
En 2011, le Pentagone jouait l'opération CONOPS 8888 dite counter zombies dominance, un exercice qui consistait à repousser une invasion de zombies...Au-delà du prétexte, les USA avaient pris pour trame de réflexion tactique et stratégique le phénomène des émeutes lié aux bouleversements politiques du monde arabe mais aussi aux pandémies virales en s'appuyant sur le terrible exemple EBOLA. Il faut nous aussi nous rappeler d'autres séquences qu'il s'agisse du Taharrush Gamea ou des résurgences des violences collectives de Hooliganisme pour saisir l'ampleur et la variété de comportements collectifs déviants auxquels la planète entière est confrontée.
Au maintien de l'ordre actuellement, nous sommes très loin désormais de la figure hugolienne de Gavroche qui devançait les barricades; dès l'approche de véhicules d'intervention de certaines zones, les chouff alertent leurs aînés pour des motifs plus triviaux comme à l'approche de la RD 42 près de Notre-Dame-des-landes où des personnes vigilantes appellent derechef à la levée de en masse des néo-zombies contre les forces de l'ordre. Cette piétaille moderne suit les injonctions des goules qui s'organisent sur les réseaux sociaux meshés et utilisent Snapchat ou Périscope.
Face aux hordes zadistes, la distance est la meilleure solution, car avec ces derniers, le contact est systématiquement insidieux. Les plus vindicatifs, sous couvert de non-violence, portent l'agression lorsque l’occasion se présente et quant aux plus imaginatifs, ils recherchent explicitement l'échauffourée médiatique.
Les manuels de lutte contre les zombies nous enseignent astucieusement deux principes: soit les éviter, soit être résolu dans la confrontation en choisissant le terrain et le moment, c'est à dire éviter le guet-apens médiatique ou la morsure judiciaire.
Les images péjoratives sont des plaies purulentes pour les forces de l'ordre car internet n'oublie jamais et les sanctions judiciaires restent invariablement soumises -et c'est heureux, à une administration scrupuleuse de la mise en cause pour pouvoir s'appliquer dûment.
Le maintien impératif de la distance et la limitation des options d'arrestation au cours desquelles les gendarmes et les policiers risquent de perdre une part d'eux-mêmes imposent une rénovation des méthodes et des moyens : le dernier rapport suite à la commission parlementaire sur le MO sur la question nous y encourage et comme nous y invitait déjà le rapport Masson en 1986.
Le développement raisonné de moyens techniques non-létaux complémentaires et collectifs, l’utilisation précise et coordonnée des ressources de la génération Y et Z pour améliorer la manœuvre de l'information et enfin l’amélioration des méthodes de recueil des preuves; toutes ces évolutions permettront de canaliser les débordements en réduisant l'emprise des goules/black-block et autres agitateurs ou provocateurs sur des zombies d'occasion.