LOUIS VUITTON UNE VISITE DÉTERMINANTE
Un jour, Louis partit en compagnie de Maréchal, son nouveau patron, pour visiter le château de Versailles, que Louis-Philippe avait fait transformer en musée et qui venait d’ouvrir au public. Ils firent le trajet en voiture à cheval. Arrivés devant l’entrée du château, Maréchal s’adressa à lui presque solennellement.
Tout ce qui se trouve ici est ce que la France a produit de plus beau, en matière d’ébénisterie, de marqueterie, de miroiterie, de parquets, de lustres, de peintures, de sculptures, de bronzes, et même, pour toi qui y est sensible, de porcelaines. Il est important que tu comprennes ce qu’est notre pays, pour mieux imaginer comment sont reçus nos concitoyens lorsqu’ils voyagent. Vois-tu, ce que j’ai compris de mes clients et de mes clientes, c’est que lorsqu’ils se trouvent sur des terres éloignées, particulièrement celles où l’on croise peu de Français, ils se doivent d’être, à leur manière et chacun à son niveau, des ambassadeurs non officiels de la France.
Exemplaires en tout, dans leur comportement évidemment, mais aussi dans leur belle allure. Être Français, Louis, c’est être porteur de ce raffinement inouï, de cette sophistication poussée à l’extrême, et de ce sens de l’apparat.
Le lyrisme de Maréchal impressionna Louis, qui entra dans le château avec une vive curiosité mais non sans une certaine gravité. La majesté des salles, leur taille autant que leur beauté, tout lui faisait tourner la tête, et le jeune homme sage qu’il était ne pouvait s’empêcher, maintenant qu’il savait lire, de regarder le nom des peintres ou des sculpteurs.
La galerie des Glaces, avec ses soixante-treize mètres de longueur et ses trois cent cinquante-sept miroirs, l’éblouit au-delà de l’imaginable. Qu’il existe quelque part autant de beauté le transportait, et il aurait pu rester là sa vie entière, sans se lasser. Il observait tout. La cambrure des pieds et le profil découpé des tabliers des commodes de Riesener, les tentures de velours brodées de fil d’or entourant le lit du roi, la table en bois d’acajou et bronze doré de Limonne, pour la bibliothèque du roi Louis XVI, la pendule astronomique de Passemant, indiquant non seulement l’heure et la date, mais offrant également un planisphère pour déterminer la position de la Terre, de la Lune, du Soleil et des planètes selon les signes du zodiaque.
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Ils y passèrent cinq heures, jusqu’à la fermeture. Louis remonta dans la voiture, encore émerveillé par toutes ces œuvres d’art plus somptueuses les unes que les autres, avec un sentiment singulier. Il y a quelque chose de bien plus grand que nous, se dit-il. Nous ne sommes qu’à son service. Ce quelque chose, c’est l’art, et il prit la décision de venir flirter avec l’histoire de la France.
FM
« J’ai voulu raconter cette histoire pour que les gens, qui me bassinent avec mes articles, me faisant la plupart du temps des commentaires comme quoi je n’y connais rien, afin de leur dire que je connais l’histoire des marques bien plus que la plupart des gens qui travaillent dans la profession. »
Étudiant(e) à Sciences Po
9 moisCool
Étudiant(e) à HEC Paris
10 moisBravo FM
Bravo FM
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10 moisIl y a des gens qui osent dire que vous ne connaissez rien ??? C’est une blague et moi qui connaît très bien l’univers du luxe je peux témoigner de votre savoir !
Modéliste Styliste tailleur homme et femme
10 moisvoilà qui est dit et comme toujours bien écrit!