Lundi 6 septembre 1982… il y a 40ans jour pour jour
Ayant réussi le concours "special DEUG" je commence à travailler comme instituteur à la maternelle La Colombière (Metz-Borny). Inutile de la rechercher elle a été rasée lorsque est né le quartier "Sébastopol".
35 élèves répartis entre moyenne et grande section sous ma responsabilité. Je suis le roi de l'improvisation: mes fiches de préparation sont rédigées en fin de journée avant que je n'oublie ce qu'on a fait en classe. Les deux conseillères qui m'ont été affectées sont larguées et me prennent pour un demeuré car je n'ai AUCUNE expérience : ni d'enseignement ni d'animation de groupes d'enfants et encore moi sur la psychologie des enfants de maternelle. Je suis le nouveau Candide, je découvre le monde "magique" de l'éducation nationale. Le gouvernement de l'époque s'était donné les moyens pour pallier le manque d'enseignants du maternelle et élémentaire. On avait tous bien plus que le niveau BAC +2 et de l'expérience derrière nous. Bref sans s'en rendre compte on fait économiser deux ans de salaire et de formation à "l'école normale d'instituteur".
Bien sur, au concours : questions sur ma "vocation", sur l'éducation en général… J'ai le niveau licence hérité de mon passage à l'école d'ingénieur mais rien sur l'art de la pédagogie. les jeunes enfants . J'avais choisi la maternelle, comme ça, un pressentiment de liberté / programme. Je ne m'étais pas trompé.
AUCUNE FORMATION NI INFORMATION SERIEUSE alors que je prends mon poste. Jeté dans la fosse aux lions que j'apprends sur le tas, presque à mes dépens, selon un principe qui va me suivre tout au long de ma carrière: observer, anticiper, chercher à comprendre. Une jeune collègue blonde qui me décrit les ateliers qui se trouvent dans la salle de classe et me décrit des tas d'activités que je vais pouvoir (devoir) mettre en œuvre : une bouffée d'oxygène bien trop rare : elle est nommée dans une autre école. Rentrée 83 titularisé on m'envoie en CE1/CE2 à Volmunster-Eschviller dans le pays de Bitche. Tout est à recommencer, un an de maternelle pour changer de niveau juste après et SANS FORMATION bien sur.
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2022, 40 ans : éternel recommencement. Crise des vocations? manque d'attractivité? Tout le service public semble partir à vau-l'eau…N'a-t-on RIEN appris???
Un vague pressentiment en 1982 : "un jour j'enseignerai à l'université" m'étais-je dit sans trop y réfléchir… Bingo après ma thèse je deviens enseignant-chercheur à l'université de Metz à la rentrée 2001.
Qu'est-ce qu'il devait penser le jeune instituteur que je fus et qu'on voit dans cette photo ? La route est longue?Le plus dur reste à faire? Carpe diem c'est le plus beau métier du monde? En tout cas je n'oublie pas!
Bravo Pierre !
Chargée de projets RH, Coach interne certifiée
2 ansAvec mes meilleurs souvenirs de rencontré au département info com
Retraité chez Saint-Gobain PAM Canalisation France
2 ansFinalement avec le recul, tu as bien fait de peindre des ronds roses sur l’enseigne de l’ISIN. Comprenne qui pourra😜. En tout cas, félicitations pour ce beau parcours de vie.
Senior Content Manager
2 ansMerci pour ce beau partage d'expérience (de vie) Pierre. Je suis heureux de t'avoir eu comme Professeur durant mon Master puis comme collègue et ami quelques années après... Je te souhaite tout le meilleur pour la suite. À bientôt !
Directeur des opérations chez L.B.I. Coopérative
2 ansBravo Pierre pour ce pacours !