Méduse - mythe, réalité, bouboule comique ou monstre anthropomorphe ?

Méduse - mythe, réalité, bouboule comique ou monstre anthropomorphe ?

Ce que vous apprêtez à lire pourra vous paraître anachronique et pourtant.

Imaginez, que dans la vraie vie, Méduse, la pauvre Gorgone, jeune et belle femme victime de Poseidon selon certains, ou fille de Phorcys et de Céto, deux monstres marins primordiaux et donc petite fille de l’union de la Terre (Gaia) et de l’Océan (Pontos) selon les autres, n’aie pas été anthropomorphe mais une emoji 3D.

Persée n’aurait pas pu lui couper la tête. Techniquement avec un emoji 3D, il n’y a pas de corps à séparer de la tête.

Et alors patatras, pas de héros d’Argos, pas de sauvetage d’Andromède; Agamemnon roi de Mycène et d’Argos aurait-il alors mis son ego de côté pour ne pas détruire et piller Troie? 

Athéna quant à elle, n’aurait pas pu agrafer le visage de la Gorgone sur son Égide, diminuant sa puissance dans cette même guerre de Troie?

L’Orient aurait-il alors pu vaincre l’Occident? Enée serait-il alors resté en Turquie sans fonder Rome? L’est de la mer Egée aurait-elle eu un poids plus important dans le bassin méditerranéen? La philosophie de Pythagore aurait-elle pu garder le dessus sur celle de Platon?

Ou pas d’ailleurs parce qu’une petite bouboule avec des serpents sur la tête ça a plus de chances de vous faire mourrir de rire que de vous pétrifier de terreur.

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L’intérêt du mythe est multiple : reconnaître que dans la peur du danger seul le héros y fera face, même avec un miroir - alors soyez des héros svp, quitte à y laisser votre peau - appuyer l’appartenance à la cité d’Argos la prestigieuse et fédérer ses habitants autour d’une histoire commune - sacrifiez-vous pour elle - d’ailleurs, si cela n’avait été avec la Gorgone, vu la mode de l’époque, un autre monstre aurait fait l’affaire, occis lui aussi par une épée de bronze, puisque l’on parle ici de l’âge du bronze.

Mais ces monstres, pourquoi sont ils anthropomorphique? Ou chimériques? C’est à dire semblables à l’homme ou composés de bouts d’animaux? Pour que l’audience s’y projette? Parce que l’auteur du mythe n’avait pas mieux à proposer ? On revient à la question de base de la créativité et de l’innovation: création pure ou réutilisation d’un concept dans un autre contexte.

Comment inventer un monstre terrifiant qui n’existe pas? En exacerbant les caractéristiques d’êtres déjà flippants, c’est franchement plus facile.

De la même manière comment reconnaître des formes de vies dans l’univers si ce n’est par rapport à ce que nous connaissons déjà ? Empêchant de conceptualiser des infinités de possibilités.

Et quid des problèmes du quotidien? Et de ceux de l’entreprise? S’ils n’ont pas déjà été perçus, expérimentés, ils risquent de passer inaperçus. Enfin les symptômes risquent de passer inaperçus parce que les murs eux, c’est plutôt en pleine face qu’ils arriveront, s’ils n’ont pas été anticipés.

Bon d’accord, c’est encore la faute à un Anglais, Darwin, et le fait de l’expérience, cette lanterne qui éclaire le chemin déjà parcouru. 

C’est pour cela que la diversité est tellement importante pour l’entreprise, qu’elle soit culturelle (type et parcours d’études et d’écoles/université, lieux d’habitation, origine ethnique, langue maternelle, genre, mix d’âges …) ou technique (cognitive, type d’expériences acquises, start up, administration). La diversité est le meilleur moyen d’accélérer le brassage des expériences et des perspectives pour pouvoir réutiliser des concepts dans d’autres contextes, voire même d’en créer de nouveaux.

En sus de la diversité, solution à un besoin avéré, une question se pose: Au risque d’entrer dans le mystique, le sectaire ou le fanatisme, le système de l’entreprise aurait il besoin de mythes?

En sa défaveur, la durée de vie d’une entreprise est bien souvent trop courte pour que le mythe prenne sa place.

De plus, l’image des Persée, Thésée, Hercules ou Jason modernes les S. Jobs, E. Musks, B. Arnaud et autres leaders du CAC 40 ne font pas suffisamment rêver et leurs exploits trop récents n’arrivent pas à cacher leur égocentrisme. Ils sont trop humains, beaucoup trop humains, trop biaisés, trop hypnotisés par leur bilan comptable, souvent pas encore morts et donc indignes de l’Olympe.

Donc non s’il vous plait, ne nous servez pas de mythes à la cantine des restaurants d’entreprise.

Permettez nous de simplement développer nos compétences dans un environnement diverse et de célébrer succès comme échecs.

Beaucoup d'imagination et de fantaisie pour passer un message : bravo. Erick

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