mômes c’est déjà fini ? Ah oui, mais pourquoi ?

Après une année 2019 riche en apprentissage, nous avons pris la décision de mettre fin à notre projet entrepreneurial. A travers ce post, nous souhaitons partager notre expérience.

1) mômes, notre mission : mettre en lumière la filière agroalimentaire biologique française pour sensibiliser les français aux savoir-faire de nos régions et à l’importance du respect de notre environnement.

Décembre 2018 : Maeva habite à Paris, elle travaille en tant que customer success dans une start-up Saas. Claire habite à Marseille, elle travaille en tant que chef de secteur en grande distribution. Rien ne nous lie sur le papier mis à part notre amitié développée sur les bancs de l’école de commerce quelques années plus tôt.

C’est donc en janvier 2019, dans la cuisine parisienne de Maeva que tout commence. Dégustant notre délicieuse soupe de potimarron, on se lance dans un énième débat concernant la condition des agriculteurs français VS la provenance des produits dans les rayons de nos supermarchés. Révoltées, attristées, agitées, désemparées… mais si on créait une entreprise qui porte nos valeurs sociales et écologiques ? Si on agissait à notre échelle ? C’est donc animées par la volonté de mettre en lumière les savoir-faire de notre territoire, que l’on se décide à agir, mais comment ?

Le constat est simple, les producteurs français peinent à survivre alors que nos supermarchés regorgent de produits étrangers qui pourraient être ou qui étaient produits en France il y a quelques années ! Nous allons finir par perdre notre savoir-faire comme cela s’est passé dans d’autres filières. Il faut donc sensibiliser les consommateurs français au plus vite !

Mais comment faire en sorte que notre message ait un impact fort ? En ciblant une période de vie où les consommateurs sont plus attentifs à leur alimentation pardi ! C’est en observant autour de nous, en échangeant avec nos amis, nos familles, les amis d’amis, le cousin de la sœur du beau frère de Maeva que la solution nous a sauté aux yeux : un changement d’habitude alimentaire est observé lorsque l’on devient parent ! Les jeunes parents sont très sensibles au sujet de l’alimentation et la venue au monde leur premier enfant marque bien souvent un virage dans leur propre alimentation. Nous allons donc proposer des petits pots pour bébés, mômes est né !

2. mômes, notre vision : rendre accessible au plus grand nombre une alimentation saine durable et française

« Des petits pots pour bébés, c’est bien les filles, mais il y en a déjà plein ! »

Effectivement après une étude de marché approfondie, on ne peut pas dire que le marché de l’alimentation infantile manque d’acteurs, mais qui dit beaucoup d’acteurs, dit marché porteur !

Pour répondre au mieux aux besoins de nos futurs clients, nous commençons par diffuser un questionnaire en ligne. Avec l’aide de nos 500 et quelques réponses, nous imaginons des petits pots pour bébés bios, français et végétaliens ; proposant des recettes pensées et validées par différents experts : naturopathes, nutritionnistes et pédiatres à partir de matières premières fraiches et françaises.

Notre vision court terme : proposer des produits alimentaires infantiles qui valorisent l’emploi en France, distribués via des canaux dont les valeurs fondatrices répondent à une économie durable. Derrière cette envie : tourner les projecteurs sur l’ensemble des problématiques liées à l’alimentation et éveiller les consciences sur l’importance d’un « simple » acte d’achat.

A long terme, nous avions la volonté d’élargir la gamme infantile et de s’étendre sur d’autres marchés destinés aux adultes (soupes, jus de fruits…). L’objectif final étant de rendre accessible au plus grand nombre une alimentation saine durable et française.

Mais alors pourquoi arrêter en si bon chemin?

3) Travailler avec des matières premières fraiches françaises tout en ayant un business model viable : un défi de taille

Nous avons dessiné un projet à impact qui nous demandait d’être irréprochable, mais un projet ne peut pas être « irréprochable » et encore moins lors de son lancement. En effet, plus nous rencontrions nos futurs prestataires et fournisseurs plus nous rognions nos exigences, notre niveau d’expectation. Nous ne pouvions pas avoir le produit parfait au commencement, pour cause le coût et le temps de mise en place. Ainsi, nos dimensions environnementales et sociales ont représenté un frein en ce sens qu’elles entrainent des coûts plus élevées, des délais plus longs et une difficulté supplémentaire lors du sourcing des futurs fournisseurs. Notre cahier des charges ainsi amoindrit par la complexité du marché, ne nous ressemblait plus.

La deuxième raison qui nous a poussé à arrêter, est certainement la difficulté d’identifier et d’embarquer des prestataires, partenaires que nous désirions véritables associés dans l’aventure. En effet, nous avons rencontré un bon nombre de personnes emballées par le projet pour en devenir acteur mais la réglementation complexe et lourde, notre cahier des charges exigeant ainsi que la responsabilité sanitaire ont représenté un frein dans nos collaborations.

Enfin le coût du projet a été le dernier élément déterminant. Nous avions effectué un budget initial qui n’a cessé d’augmenter au fur et à mesure que nous avancions dans la construction de notre gamme de produits. Ce qui nous a amené à nous questionner sur la viabilité de notre business model et notre envie de continuer contre vents et marées.

Alors que mômes fêtait tout juste sa 1ère année d’existence nous établissions ces 3 constats qui ont déclenché l’arrêt de ce projet qui ne nous ressemblait plus.

4)   Retenir le meilleur de cette expérience !

 Si nous devions donner 3 conseils à nos ami(e)s entrepreneur(e)s ce serait cela :

• Concentrez-vous sur l’objectif principal : évitez de vous dissiper dans l’ensemble des problématiques que vous rencontrez sur votre route et que vous aimeriez adresser.
• Vous n’avez pas le temps ! Ne perdez pas trop de temps à élaborer des stratégies, des documents en tout genre : foncez, allez-y, testez votre solution ! Le temps est le pire ennemi des porteurs de projet. Il faut tester, trouver et approuver le bon modèle pour pouvoir se rémunérer et ainsi continuer l’aventure entrepreneuriale.
• Il est crucial de savoir s’entourer et de trouver des mentors et des structures d’accompagnement pour accélérer et rythmer le développement du projet.

Cette année entrepreneuriale fut l’une des plus riches, des plus palpitantes et authentiques que l’on ait connue ! Nous avons fait de superbes rencontres, nous avons appris ; désappris ; partagé ; expérimenté ; pitché ; écouté ; exécuté et tant d’autres choses encore ! Alors malgré une décision un peu difficile d’arrêter, nous retenons le meilleur et sommes persuadées que cette expérience constitue un sérieux atout dans notre parcours professionnel.

Un grand merci !

Nous tirons notre chapeau aux entreprises qui nous montrent qu’il est possible de créer un business model viable tout en proposant un produit alimentaire « clean » à impact social et/ou environnemental !

Et plus spécifiquement à La compagnie des Bocaux / Local en bocal / Picotti / Babelicot / Boulette et Gros Lapin / Mo’Rice / Les Cuistots Migrateurs / Re-Belle / MyFoodStory

Un grand bravo et un énorme merci à @Charlotte Trossat, @Olivier Van Leyers, @Laurent Vernier, @Sarah-Line Anglade, @Gwendoline Rousseau, @Charlotte Régnier-Vigouroux, @Pierre Levi, @Jean-Christophe Bernard, @Morgane Gouriou, @Théo Brunais Le Pautremat, @Guillaume Benoit, @Louis Rapilly qui nous ont donné de leur temps pour nous conseiller et nous encourager !