«M. Ousmane SONKO inculpé pour viol, pédophilie et menaces de mort, contre-attaque et brûle la politesse au président Macky SALL» par Amadou Bal BA -
«M. Ousmane SONKO inculpé pour viol, pédophilie et menaces de mort, contre-attaque et politise le débat judiciaire. En revanche le président Macky SALL apaise et lance un plan pour la jeunesse» par Amadou Bal BA - http://baamadou.over-blog.fr/
Le lundi 8 mars 2021, M. Ousmane SONKO, opposant sénégalais, inculpé pour viol, pédophilie et menaces de mort, a été libéré et placé sous contrôle judiciaire. Mme Adji SARR, la jeune fille victime, a donné de nouveaux détails de sa plainte pour viol, avec menace d’une arme : «Il (Ousmane SONKO) m’a déviergée à deux reprises, avant de me violer plusieurs fois» dit-elle, une audition que cite «Seneweb» du 3 mars 2021. En ce 8 mars 2021, je réitère avec force ma grande solidarité avec toutes les Femmes victimes de violences et de prédation, et condamne, fermement, toute stratégie, injustifiée, d'impunité.
Depuis le mercredi 3 mars 2021, le Sénégal endure de graves troubles de l’ordre public, des juges ont été inscrits sur une liste de personnes à abattre, un tribunal et une maison d'un avocat, des édifices publics et privés, des voitures incendiées, magasins, stations d’essence, banques et autres établissements pillés. Les voyous ont rejoint, parfois avec des armes lourdes, les manifestants pour casser et voler, notamment des enseignes françaises. Ces biens détruits appartiennent aux Sénégalais, et les autres, le Sénégal devra indemniser les commerçants et les banques françaises. L’armée est sortie de ses casernes, et déployée notamment dans Dakar, pour rétablir l’ordre, la sécurité des personnes et des biens. Les autorités religieuses ont assuré une médiation efficace, et la tension est retombée d’un cran. Ces tensions ont occasionné 9 neufs morts, des jeunes entre 17 et 35 ans. Un gendarme a eu une main arrachée. Mes sincères condoléances aux familles des victimes.
Dans la presse sénégalaise du 18 mars 2021, Mme Adji SARR persiste et maintient ses accusations de viol avec menace d'une arme de la part de l'opposant M. Ousmane SONKO. M. Ousmane SONKO ne conteste pas fréquenter ce salon de massage, pour «soigner son mal de dos» dit-il. Mme Adji SARR a relaté dans quelles circonstances elle a rencontré M. SONKO «J'ai connu Ousmane SONKO au salon de massage où j'étais employée. Je l'ai reconnu sans rien dire. Lorsqu'il s'est déshabillé dans la cabine, j'ai vu qu'il portait deux armes dans leur gaine. J'ai pris peur, mais il m'a dit que c'était pour sa protection» dit-elle. M. SONKO aurait indiqué qu'il connaissait son domicile et sa vraie identité «Il m'a demandé de me mettre par terre pour faire ce dont il avait envie, avant de me laisser partir» précise-t-elle. «Il n'a pas pointé son arme sur moi, mais m'a fait comprendre qu'il pouvait me faire tuer, sans que personne ne le sache» ajoute Adji SARR. Blessée dans son amour propre, Adji SARR a quitté quelques temps, le Salon de massage, pour repartir dans son village. Cinq mois plus tard, le 21 décembre 2020, M. SONKO reviendra au salon de massage la violer et ils auront plusieurs rapports sexuels sous la contrainte. Le lundi 2 février 2021, M. SONKO est revenu réclamer les mêmes faveurs sexuelles ; c'est à ce moment que Adji SARR a décidé de porter plainte. Compte tenu des violences que cela a causé, Adji SARR a déclaré que si elle savait, elle n'aurait pas porté plainte. Sa patronne lui avait proposé d'avorter.
Expéditif et évasif concernant son inculpation de viol et de pédophilie, niant tout en bloc, sans attarder là-dessus, M. Ousmane SONKO a réagi aux événements tragiques ayant secoué le Sénégal pendant ces jours d'horreur, et cela en dépit du contrôle judiciaire dont il fait l’objet. M. SONKO a revendiqué sa liberté de parole, et aucun contrôle judiciaire ne limitera sa liberté d’expression.
Habile politicien, dans sa rhétorique et le déni de ses responsabilités dans ces violences, M. SONKO, en fin stratège, a compris que la meilleure défense la meilleure défense, c’est l’attaque. Sûr de lui et devançant le discours du chef de l’Etat en lui brûlant la politesse, adepte de la polémologie, dans un ton comminatoire, vindicatif et agressif, M. Ousmane SONKO, dans sa constant et assumée guérilla verbale, a attaqué le président Macky SALL au bazooka. «Macky SALL a trahi le peuple sénégalais et n’a aucune légitimité, il est le président légal, mais il n’a aucune légitime. Il doit être destitué» dit-il. D’emblée, Ousmane SONKO rejette toute offre de participer à un gouvernement d’union nationale, qui ne lui a pas été, au passage, proposée. Pour M. Ousmane SONKO, une «révolution nationale», dont il sera le vainqueur, naturellement, est en marche, personne ne pourra l’arrêter en 2024. Mais l’opposition, ravalée au rang de ses laquais, devrait, selon lui, éviter le syndrome malien, avec un éventuel coup d’Etat militaire au Sénégal, mettant en place, en 2024, un nouveau gouvernement aux ordres de la France.
M. Ousmane SONKO, occultant ses difficultés judiciaires, a interpellé directement le président Macky SALL, en lui adressant des injonctions. Pour M. SONKO, seul le peuple peut imposer un rapport de forces. Il enjoint au président Macky SALL d’indemniser les familles des victimes, les blessés des indemnités civiles, de libérer les détenus immédiatement et sans condition. Par ailleurs, M. SONKO ordonne au président Macky SALL doit dire qu’il renonce à un troisième mandat. Bien qu’inculpé dans une affaire pénale, en donneur de leçons de morale, investi en directeur de conscience de partenaires de l’opposition, sûr de lui et dominateur, M. SONKO intime à chaque opposant de s’engager, solennellement, à servir le peuple. Se lavant à grands seaux d’eau de tout soupçon de régionalisme ou d’ethnicité, M. SONKO, dans ses rodomontades et ses coups de menton, a intimé aux indépendantistes de rendre immédiatement les armes et s’engager dans la paix en Casamance. Ils n’ont qu’à obéir, ici et maintenant, illico presto, à l’auto-investi futur chef de l’Etat en février 2024, même s’il dit que «c’est le peuple qui décide».
Dans sa logique de confrontation, son discours guerrier, voulant comme maître Abdoulaye WADE marcher sur des cadavres pour accéder au pouvoir, M. SONKO a proféré des menaces à peine voilées, en évoquant, avec des pincettes, l’idée de manifestants pouvant aller «chercher» le président Macky SALL dans son palais. Dans cette stratégie de terre brûlée et d’affrontement, au lieu d’apaiser le climat, après ces journées tragiques ayant failli de plonger le Sénégal, dans l’innommable, M. SONKO attise les braises, en incitant ses partisans à continuer à maintenir la pression, par diverses manifestations pacifiques. «La révolution est déjà lancée, rien ni personne ne pourra l'arrêter. Il faut garder cette mobilisation, il faut qu'elle soit beaucoup plus importante même, mais il faut surtout qu'elle soit pacifique» dit-il. Comme du temps où Abdoulaye WADE était chef de l’opposition, la technique vicieuse consistant à mettre en avant dans les manifestations, parfois violentes, de jeunes écoliers, est connue. Il s’agit dans un plan machiavélique de piéger les forces de l’ordre ; l’opposant guinéen, Cellou DALEIN DIALLO, retranché dans sa maison ou sa voiture blindée, a souvent envoyé ses partisans à une mort presque certaine, pour en récolter le bénéfice politique. Comment, dans ces conditions assurer efficacement l’ordre public lorsque les casseurs s’en mêlent ?
Dans ce régime de terreur qui ne dit pas son nom, naturellement M. SONKO est passé sous silence sur cette liste que ses partisans ont dressé de «magistrats à abattre» et cette maison d'un avocat incendiée et ce terrorisme verbal dont il est le promoteur menant à ces violences.
En réalité, les autorités religieuses, par leur médiation efficace, ont contribué à apaiser le climat insurrectionnel au Sénégal. Chacun doit rechercher la paix et la concorde, dans le respect de l’autre. Nous sommes des adversaires politiques et non des ennemis. Ce qui nous unit, le Sénégal et sa démocratie, est plus grand que ce qui nous divise.
Le président Macky SALL, contrairement à cette logique guerrière et de terre brûlée de M. SONKO, est dans l'apaisement et l'écoute de la jeunesse. En effet au-delà de l’aspect pénal économique ou politique de cette crise que traverse le Sénégal, le président Macky SALL a choisi également, le 8 mars 2021, de s’adresser à la Nation. Le président Macky SALL a magnifié son attachement aux valeurs du vivre ensemble dans la paix, la sécurité, la liberté, la démocratie, la tolérance et le respect de nos diversités : «Chacun, avec ses choix et ses opinions, dans le respect des autres, nous pouvons et devons régler nos divergences autrement que par la violence destructrice ; parce que, quels que soient nos choix politiques et nos ambitions, nous sommes une seule famille, et nul d’entre nous ne peut avoir un destin séparé de celui la nation sénégalaise. Voyageurs dans le temps, nous sommes dans une barque dont nous descendrons pour laisser la place à d’autres. Notre salut individuel et collectif nous commande de voyager ensemble en consolidant les fondements de la barque et non en les détruisant. Il y va aussi de l’avenir de nos enfants et des générations après eux» dit Macky SALL. En effet, le Sénégal est une nation arc-en-ciel où le débat doit primer sur le reste. Dans un ton sobre et solennel, le président Macky SALL a appelé les Sénégalais au «calme et à la sérénité», et de préciser «Nous sommes tous témoins des manifestations d’une rare violence qui ont éclaté ces derniers jours à Dakar et dans d’autres localités, causant des pertes en vies humaines et d’importants dégâts matériels. Ce soir, mes pensées vont d’abord aux victimes de ces malheureux événements et à toutes les personnes, physiques et morales, impactées par les manifestations. Je salue la mémoire des défunts et présente mes condoléances à leurs familles. Je souhaite prompt rétablissement aux blessés. Nous sommes une seule famille, unie par une histoire qui nous assigne un destin commun. Chaque vie perdue est un deuil pour la Nation. C’est pourquoi l’Etat viendra en aide aux familles endeuillées et facilitera l’accès aux soins des blessés» dit-il. Aussi, le président Macky SALL invite tous à éviter la violence «Tous, ensemble, taisons nos rancœurs et évitons la logique de l'affrontement qui mène au pire. En ce qui me concerne, j’userai de tous les pouvoirs que me confère ma charge pour consolider le retour au calme et à la sérénité, dans l’intérêt supérieur de la Nation, la sécurité des personnes et des biens, la défense de la République et la préservation de nos institutions démocratiques» dit le chef de l’Etat sénégalais.
Le président Macky SALL n'entend pas interférer sur le cours de la justice dans l'affaire de M. Ousmane SONKO, inculpé pour viol, pédophilie, avec menace d’une arme ; il a appelé, dans le respect de la présomption d’innocence, à laisser la Justice «suivre son cours en toute indépendance». Le président Macky SALL face à un pays divisé a fait appel à la médiation des autorités religieuses et aux bonnes volontés pour un retour au calme à la sérénité et à la concorde.
Le président Macky SALL déclare avoir entendu le cri de désespérance des jeunes. «M’adressant à vous, les jeunes, je voudrais vous dire que je comprends vos inquiétudes et vos préoccupations. J’ai vu nombre d’entre vous sortir dans la rue pour exprimer la colère de votre mal-vivre ; parce que vous n’avez pas d’emploi ; parce que vous aspirez à un avenir meilleur ; parce que depuis un an de lutte anti pandémie COVID-19, votre quotidien reste marqué par la morosité économique, les restrictions sociales et la limitation des espaces de loisirs et de détente. Qu’une jeunesse confrontée à autant de privations exprime son mal-vivre me parait tout à fait compréhensible. En même temps, évitons de participer à tout ce qui nous retarde dans la quête d’un avenir meilleur. Quand on saccage un commerce, quand on s’attaque au bien d’autrui, on ne crée pas de l’emploi, on en détruit ; on ne fait pas reculer la pauvreté, on l’aggrave» dit Macky SALL.
Aussi, le président sénégalais a mis sur la table les financements nécessaires, dans les trois années à venir en faveur des jeunes : «J’engagerai dans les meilleurs délais une réorientation des allocations budgétaires pour améliorer de façon substantielle et urgente les réponses aux besoins des jeunes en termes de formation, d’emploi, de financement de projets et de soutien à l’entreprenariat et au secteur informel» dit le président Macky SALL.
Le couvre-feu est ramené de minuit à 5 heures du matin afin de permettre une activité économique presque normale. Après les violentes manifestations et le terrorisme intellectuel de certains, le débat politique semble reprendre ses droits, sans concession, mais espérons avec plus de sérénité, projet contre-projet. Une actualité riche et animée que l'on suivra attentivement.
Paris le 8 mars 2021, actualisé le 18 mars 2021 par Amadou Bal BA - http://baamadou.over-blog.fr/
Avocat au Barreau de Paris
3 ansAvocat au Barreau de Paris
3 ansAvocat au Barreau de Paris
3 ansIngénieur en Informatique
3 ansVous avez un problème monsieur. Ici c’est pas fait pour la politique.
Entrepreneur de BADARA SECK et SERVICES - Btp-Alu
3 ansJe salue sincèrement votre analyse de haute facture et de vérité. Qu'en bien même le président sénégalais devait sortir de son mutisme avant que Sonko ne sorte de prison. Les sénégalais attendent des actes forts de sa part pour relancer le pays au travail et la paix. Merci !