Ma posture pédagogique et la source

Ma posture pédagogique et la source

    Au début de ma formation au deuxième cycle en enseignement, je me suis surpris à repasser en film, dans ma tête, la séquence de mon éducation primaire, secondaire, collégiale et universitaire : Éducation primaire -1963 à 1970 - et secondaire - 1970 à 1975 - privée, chez les frères des Écoles Chrétiennes, collégiale au cégep de St-Laurent - 1975 à 1978 - et universitaire à l’Université de Montréal -1979 à 1982 -. L’étude des différents courants pédagogiques m’a qualifié à établir un lien très étroit entre ces derniers et ce que j’ai vécu comme étudiant et ce, en séquences très bien délimitées. J’ai été exposé au magistro-centrisme, à un peu de puero et de socio-centrisme et le seul courant curriculaire auquel je fusse exposé a été l’enseignement programmé magistral traditionnel.

      Je tente encore de voir plus clair dans ces relations entre ma posture pédagogique de mes débuts comme enseignant et mon éducation mais une chose est certaine : 90% de cette dernière fût construite dans un contexte où j’ai été exposé presqu’uniquement à des théories «académiques» de l’éducation qui « voient l’apprentissage des contenus et des méthodes disciplinaires comme la pierre angulaire de l’éducation, qui privilégient l’acquisition d’une solide formation générale comme finalité (...) centrées sur la transmission du savoir et ne s’interrogeant pas (...) des manières d’apprendre. »  Davantage et pire, j’ai eu exclusivement des enseignants pour qui l’essence même de la fonction était de transmettre des savoirs en utilisant des formats de cours centrés sur eux-mêmes : des «speaker». Vous comprendrez alors pourquoi j’ai embrassé le rôle de «livreur de notions» au début de ma carrière et pourquoi m’arrive-t-il encore à l’occasion, malgré ma nouvelle méthode d’enseignement, d’avoir de la difficulté en classe à me taire pour laisser les étudiants travailler ? Pourquoi dois-je constamment encore faire des efforts pour trouver des stratégies qui feront travailler mes étudiants ? La réponse est très claire, non ?

      Je rejoins ainsi Piaget .... Mon enseignement a été, entre 1992 et 2004, largement influencé par les courants pédagogiques et les courants curriculaires auxquels j’ai été exposé durant mon éducation. J’avais tendance à les reproduire et ainsi en est-il pour la majorité des enseignants, non ? Ce jugement me laissait conclure que mes applications en classe, basées sur des reproductions de l’acquis, étaient conformes et justes. Je me considère instruit, cultivé, formé et éduqué, la méthode devait être bonne et pourquoi ne pas l’appliquer, faute de formations académiques institutionnalisées en pédagogie !

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