Ma première action de secouriste aux Premiers Secours en Santé Mentale

Samedi dernier, l'ambulance des pompiers est passée devant chez moi. J’ai pensé à mes voisins. Mais l'ambulance a stoppé à l'intersection de la rue et du chemin de terre. Plusieurs personnes assistaient un homme resté au sol après une chute de VTT. Il portait un casque. A l'arrivée des pompiers, mes voisins se sont retirés et une personne est restée seule avec la victime toujours allongée. Les pompiers prendront le temps nécessaire avant de l'installer sur la civière.

Un temps, je me suis dit, bon c'est ok, tu n’as pas besoin d'y aller.

Et puis en tant que secouriste aux Premiers Secours en Santé Mentale, j'ai pensé que j'avais un message à donner. Alors pas à la victime, ce n’était pas le moment. Mais à la personne qui l'accompagnait. Elle venait de vivre un trauma et elle était encore en situation de stress lié à l'accident de son partenaire.

Je me suis approché, j'ai attendu, je lui ai fait un petit signe quand elle m'a semblé disponible. Elle s'est approchée. Je pris des nouvelles de la victime, elle était réconfortée sur la prise en charge.

Je l'ai informé qu'elle venait de vivre un évènement très traumatisant. Quelle devait prendre soin d'elle et de ses ressentis post traumatique. Il en va de sa propre santé. Je lui ai recommandé de consulter un médecin, un psychologue, une personne de confiance pour en parler. C’est tout à fait normal, d’avoir des pensées perturbées, un sentiment d’impuissance devant un accident. C’est une épreuve pour la victime de l’accident et c’est également une épreuve pour la personne présente lors de l’accident. Par ses 5 sens, elle a vue, entendu, senti, touché, gouté l’accident de son partenaire. Toutes ses empreintes seront ou pas assimilées, tout dépendra de sa mémoire et de la force des marqueurs qui vont lui rappeler l’accident, le danger, le lieu, la météo du jour, etc.

Nous apprenons lors de la formation PSSM qu’après un trauma, seule la personne est à même d’évaluer et de décider du moment ou elle abordera le sujet. Nous ne pouvons pas la forcer à en parler. Nous devons juste l’informer que quand le moment sera venu, elle devra consulter. Si elle reste perturbée par cet évènement au-delà de 4 semaines, elle devra absolument consulter. Si cet épisode traumatique ressurgit après 3 ans, ce sera alors le moment de consulter. Quand cette personne est proche de nous, notre devoir est de surveiller des changements dans son attitude qui traduiraient un mal-être. Dans le cas présent, j’espère que ma recommandation sera présente dans un petit coin de son esprit et que le moment venu, elle prendra soin d’elle-même en compagnie de son partenaire pour se libérer du stress vécu ce jour du mois d’avril 2021.

Depuis ce jour-là, je suis pleinement satisfait :

• de mon action qui m’a pris quelques minutes, une attention simple qui m'a value un remerciement, je n'en demandais pas plus ;
• d’être secouriste et formateur aux Premiers Secours en Santé Mentale.