Ma première semaine de confinement...

Je m'appelle Raïssa, ça vous le savez. Mais j'ai une petite envie de partager avec vous ce que cette première semaine de confinement aura eu comme impact sur moi.

Oui je suis coach professionnelle certifiée. Je suis attendue sur mon invincibilité, ma force, ma capacité à rebondir, et à ne surtout pas flancher ! Ne surtout pas montrer une once de peur, de doute, parce qu'un coach, ça va toujours bien. En tout cas, c'est comme cela que je suis perçue : un rayon de soleil !

"Nous sommes en guerre"... Il l'aura dit plus de 5 fois. Et moi, qui aie vécu la guerre, mes cellules ont commencé à paniquer. Vais-je devoir me cacher, dans une pièce sécure de la maison qui vibrera au son des armes de guerre ? D'ailleurs, s'il y avait des armes, où est ce que je me cacherais ? Vais-je revivre cet exode sous les sifflements d'obus, sous les sons saccadés des mitraillettes ? Vais-je revoir des visages paniqués, des personnes en larmes, ou des militaires allongés dans l'herbe l'arme pointée vers nous ? Vais-je être évacuée à nouveau ? Mais pour aller où ? J'ai ressenti de la panique. Après tout, s'il l'a dit, c'est que ça devait être vrai. Puis il y a eu la déferlante sur les réseaux sociaux. Mes amis sont devenus des experts en tout genre. Les théories affluaient. Voir ces publications sur les réseaux aura eu un effet anxiogène et toxique sur moi. Je m'en suis retirée. C'était une question de survie. Je manquais d'air, et j'avais besoin de respirer.

Et puis, il a fallu dans une période de flottement personnel, revenir à la matière et répondre aux rendez-vous. Je voyais les évènements prévus dans mon agenda s'annuler les uns après les autres. J'observais passivement mes client.e.s me faire part de leur souhait de reporter l'accompagnement. Je me retrouvais avec des contrats pour lesquels il fallait attendre "l'après", des accompagnements pour lesquels "la distance ne convenait pas". Je me retrouvais aussi avec des clientes qui souhaitaient continuer l'accompagnement. Réduisant ma semaine à 2 clientes + les 14 rendez-vous skype avec mes étudiant.e.s en RH. Tous ces rendez-vous m'ont fait beaucoup de bien.

Ce confinement avait changé mon organisation personnelle, en tant que femme, mère, épouse. Ces temps pour moi si précieux avaient laissé la place à la mère #FullTimeSuperMum. Ces temps de créativité, ces temps de silence, ces temps d'apprentissage avaient été effacés. Bref, c'était plus comme avant. Alors je me suis posée, un soir. J'ai écrit. J'ai renoté mes valeurs, j'ai noté mes besoins du moment. J'ai noté mes peurs. J'ai fait un planning familial, un planning personnel. Mes temps de jardinage sont revenus, mes temps de pleine conscience aussi. J'ai célébré la nouvelle lune en bélier, riche de sens pour moi. Mon anniversaire arrive, la nouvelle lune symbolise l'arrivée d'un nouveau cycle (je note ce que je souhaite et je me focalise dessus car "ce sur quoi je porte mon attention prend de l'expansion"). Et pour finir, j'ai noté mes gratitudes. Car bien qu'apeurée au départ, le coeur a repris sa place. Le coeur m'a envahie de sérénité et de confiance. Le coeur me permet de profiter pleinement des personnes qui sont confinées avec moi. Mais aussi de mes amis à distance (puisque nous sommes tous sans activité actuellement. Alors les appels WhatsApp, ça y va !) Me revoici. Souriante, rayonnante, pleine vie, pleine d'idées, et bien en forme pour apprendre un tas de choses ET AVOIR LE TEMPS DE LES FAIRE ! Quelle richesse ! En une journée, je peux faire du yoga avec mes petits, faire du dessin sur galets, faire les baguettes pour le déjeuner, passer le nettoyeur haute pression sur la terrasse, lire sur le design thinking et préparer mes cours qui sont repoussés en juin, proposer un voyage culinaire au cours du dîner, faire des guilis, souffler dans une paille pour faire avancer une chenille en papier, bref, je me suis retrouvée !

Le confinement me permet le retour à l'essentiel : moi, ma famille, et toutes ces choses qui me font vibrer.

Le confinement me permet de réaffirmer que c'est ok de ne pas avoir envie. C'est ok de ne pas avoir l'énergie. C'est ok d'être vulnérable. C'est ok d'être qui je suis, comme je suis.

Merci de m'avoir lue. J'ai souhaité partager ceci avec vous, dans un élan naturel. Écrire, c'est aussi poser les choses, c'est aussi me libérer d'une certaine manière.