Ma revue littéraire de 2021
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Ma revue littéraire de 2021


Je poursuis, avec pas mal de retard, la tradition entamée il y a 5 ans. Ça me fait tout drôle, parce que la lecture n'a pas pris une place aussi prépondérante dans ma vie en 2021. C'est que j'ai fait énormément d'autres choses: plein air, sports, recherche, ornithologie pour ne nommer que quelques-unes de ces palpitantes activités. Je pensais même ne pas réussir à atteindre mon objectif de 100 livres. Mais vers la fin novembre, je me suis dit: pourquoi pas? Et j'y suis arrivée de justesse! Je garde donc le même but pour 2022. Lire doit rester un plaisir, une source d'évasion sans pression. Et vous, avez-vous beaucoup de titres sur votre pile à lire (PAL) pour 2022?

  1. La course de Rose, par Dawn Dumont. Au premier abord, ce livre pourrait sembler porter seulement sur la rédemption d’une femme autochtone qui décide de prendre sa vie à-bras-le-corps. Mais il y a plus. Le surnaturel s’y mêle habilement. Avec humour, l’autrice dépeint les réalités de la vie dans une réserve en Saskatchewan. Les relations homme-femme, la quête identitaire à différents âges, les inégalités sociales sont autant de thèmes qui traversent l’œuvre et en font un tout fort intéressant.
  2. Tous les diables sont ici, par Louise Penny. Les personnages de Louise Penny et son univers sont pour moi un refuge, une source de profond réconfort. Comme cette fois-ci, l’histoire a lieu à Paris, je me demandais si la magie allait toujours opérer. En effet, Gamache s'y rend avec sa femme, car leur fille Annie, conjointe de son ancien second Beauvoir, va accoucher sous peu. Même hors de Three Pines, le charme est au rendez-vous. Le seul détail qui m’a agacée, c’est que j’ai eu l’impression que l’autrice insistait beaucoup sur la cicatrice sur la tempe de Gamache. Sinon, ses complices et lui sont tout à fait humains et leurs failles sont exposées au grand jour. Quand on pense que l’inspecteur est en train de se faire avoir, c’est nous qui nous faisons jouer un tour. Heureusement qu’il y a des livres comme celui-ci, particulièrement avec la période que nous vivons!
  3. Chasse à l’homme, par Sophie Létourneau. J’ai lu maintes fois le résumé de cette œuvre et chaque fois, je n’avais pas envie d’y plonger. C’est quand ma directrice de thèse me l’a conseillée que j’ai décidé de m’y attarder. Je suis ravie d’avoir passé outre le fait que je n’avais pas envie de lire une autre histoire d’amour! L’autrice s’est fait prédire par une voyante qu’elle rencontrerait l’homme de sa vie à 33 ans, après avoir vécu à Paris, et voyagé en Asie. Ce livre est tout sauf une bluette. C’est extraordinairement intelligent, bien écrit. Les références littéraires pleuvent, mais sans que ça ressemble à de l’étalage culturel. C’est divisé en tous petits segments au cœur des pages. L’œuvre tend à suggérer comment le réel imite la fiction. J’adore l’indépendance d’esprit, la posture de la narratrice. On dirait qu’elle a vécu mille vies. C’est un livre aussi marquant que celui-là que je rêve d’écrire. J’imagine qu’il est arrivé dans ma vie au bon moment et pour une raison précise!
  4. À fleur de pot: petit grimoire des cosmétiques maison des trappeuses, par Les Trappeuses. Ouvrage d’introduction à la confection de produits maison variés à partir de quelques ingrédients de base. On y vulgarise de manière fort efficace les propriétés de plusieurs plantes et les procédés de fabrication. Ça donne envie de se lancer!
  5. La grande mêlée, par Michel Tremblay. C’est un livre de la diaspora des Desrosiers que j’avais oublié que j’avais déjà lu. C’est juste avant le mariage de Nana et Gabriel. Ça m’a fait plaisir de renouer avec cet univers une fois de plus. J’adore ces personnages aussi poqués qu’attachants.
  6. Projet P: quinze femmes parlent de pénis, par Caroline Allard, Nancy B.-Pilon, Fanie Demeules et al. Collectif d’autrices qui abordent l’organe masculin dans de nombreux angles et sur de multiples tons, du drame à l’humour. J’ai trouvé que l’intérêt et la qualité des textes étaient un peu inégaux, mais ce recueil renferme bel et bien des réflexions enrichissantes. Il s’est avéré fort divertissant..
  7. Anne Hébert, vivre pour écrire, par Marie-Andrée Lamontagne. J’ai lu cette biographie sur les conseils d’une personne de confiance au cas où quelque chose dans sa structure pourrait m’inspirer pour un de mes projets. Je suis un peu gênée de dire que j’ai mis pas mal de temps à le lire. S’il semble très fouillé, documenté, l’ouvrage m’a parfois ennuyée avec certains passages que j’ai trouvés plus longs, moins fluides, dont le début avec la généalogie de ses parents. Je comprends toutefois qu’ils peuvent servir à placer des choses. Aussi, un détail qui m’a profondément agacée, j’ai l’impression que l’autrice ne désigne jamais son sujet autrement que comme « Anne Hébert », comme s’il y avait un trait d’union entre les deux mots, comme si une éternelle solennité accompagnait toujours cette nomination.
  8. Les trouées, par Chantal Nadeau. Ces mots coup-de-poing sont ceux d’une professeure d’université. Sous forme d’autofiction, elle explore entre autres les thèmes troublants que sont les tueries, la violence faite aux femmes et aux queers, le choc post-traumatique. 
  9. Moi, par René Homier-Roy et Marc-André Lussier. Autobiographie rédigée en collaboration. Lue pour un de mes projets de livres. J’ai énormément appris sur cet homme que je ne connaissais que très peu. Il a vraiment fait mille choses et traversé plusieurs courants musicaux, culturels et sociaux. L’ouvrage jette un tout autre éclairage sur son parcours et sur sa vie en ce qui me concerne.
  10. L’accro au shopping fête Noël, par Sophie Kinsella. Becky Brandon (née Bloomwood), aussi sympathique que gaffeuse, se retrouve encore dans une situation impossible. Par des concours de circonstances un peu farfelus, elle devient malgré elle l’hôtesse de la fête de Noël. L’accro place la barre très haute pour tout: réception, menu, cadeaux. Cela crée toutes sortes d’occasions pour des malaises, des malentendus, des bévues. Ça devenait un peu répétitif, tout ça, mais on dirait que les revirements de situation de la fin rachètent une peu le tout.
  11. Temps libre, par Mélanie Leclerc. Ce roman graphique est une perle, un diamant. Il me parle tellement que ça me donne le vertige. Je l’ai dévoré en moins d’une heure. Mélanie, mère quarantenaire, réalise un film original et un peu triste sur et avec sa tante comédienne dont la mémoire se fait grignoter par l’Alzheimer. Cet ambitieux projet, elle le porte et y travaille dans ses minuscules temps libres, un peu chaque jour.Tout ce lent, patient et tortueux processus est traversé par les coups durs, les remises en question que suscitent les rêves qu’on porte à bout de bras toute sa vie. Cette œuvre est rien de moins que magistrale. 
  12. Les elfes et les fées, par Claude Carme. Recueil présentant un ensemble de contes de légendes populaires consacré à l’univers de ces créatures magiques. Cette série, qui compte beaucoup d’autres ouvrages sur des personnages mythiques, est un héritage de ma chère maman. J’ai pris beaucoup de plaisir à relire ces textes que j’ai découverts enfant. 
  13. Tout est caché, par Judy Quinn. Cette œuvre renferme un univers étrange où chaque vers est une surprise, pas nécessairement toujours agréable. J’ai tenté de me laisser porter sans trop chercher de sens précis. J’ai l’impression que tout ça est un peu hermétique pour moi. Certains vers m’ont dégoûtée. J’imagine que c’est préférable comme réaction à l’indifférence. Je ne suis sans doute pas le bon public pour ce livre. 
  14. Contacts, par Mélanie Leclerc. Un autre bijou de roman graphique qui m’a complètement séduite! L’autrice y dresse le portait de son père, Martin Leclerc, cameraman et photographe. Elle y aborde aussi leur relation, sa découverte de la photographie. L’ambiance qui se dégage de ses pages, tout ce qu’on peut y lire en peu de mots me laisseront une impression indélébile. J’espère de tout cœur que Leclerc aura une plume prolifique!
  15. Sorcières et magiciens, par Brendan Lehane. Recueil de la même collection que celui sur les elfes et les fées, et qui reprend le même principe. J’adore revisiter ces histoires de mon enfance, particulièrement celle de Baba Yaga, et les illustrations sont magnifiques. Seul bémol: j’ai trouvé que la partie sur les sorcières était nettement moins étoffée que celle sur les magiciens. 
  16. 7 choses à faire avant d’être vieille, par Claudia Lupien. Comme le titre le révèle, Doris, serveuse dans un resto-bar, dresse une liste de choses à accomplir avant d’être vieille. Bien que le personnage souligne de lui-même l’ironie de la chose, c’est quand même spécial de penser qu’elle se considérera comme telle à 31 ans! La protagoniste et ses amies sont sympathiques, sans être caricaturales, comme certains personnages qu’on rencontre parfois dans la chick lit. Je me suis bien divertie en lisant leurs aventures. Seule ombre au tableau: j’ai trouvé la réaction de Doris face à un élément de l’intrigue impliquant une de ses amies très moyennement crédible. Mais ça n’a pas affecté mon plaisir de lire!
  17. Méditation sportive. Atteignez vos objectifs en pensant autrement, par Mireille Massé. J’ai eu l’incroyable privilège de lire ce livre un peu avant sa sortie officielle, étant donné que je collabore occasionnellement avec Mireille, et sans doute aussi parce que mon profil de douleur chronique et de blessures, combiné à ma tendance à la lecture boulimique, pouvaient faire de moi un premier public intéressant pour son ouvrage. Je suis un peu gênée d’admettre que j’avais un peu d’idées préconçues par rapport à la méditation. Je n’arrive pas à stopper le fil de mes pensées pendant que je me fais masser, alors je doutais fort d’y arriver assise, à me concentrer sur mes pensées. Mais je pensais bien que Mireille avait sa manière bien à elle d’aborder le sujet qui rendrait le tout plus accessible et adapté à ma réalité! Et je ne me suis pas trompée! Je me suis aperçue que je méditais déjà sans le savoir, avec mes trois séances de cohérence cardiaque chaque jour, ou quand je m’arrête pour contempler la beauté de ce qui m’entoure. Lire ce livre m’a donné envie de renouer avec le yoga, que j’ai un peu délaissé dernièrement. Comme le dit Mireille, quand on veut vraiment faire quelque chose, on trouve le temps, ça peut n’être que 5 minutes par jour! De plus, j’ai aussi maintenant le goût d’essayer de courir sans mes écouteurs, entre autres pour me trouver une autre forme de bulle. J’ai déjà tenté l’expérience une fois, et je dois admettre que c’est vraiment quelque chose! Cette lecture arrive juste au bon moment dans ma vie. Enfin, je suis conquise par ses propositions de voir la méditation comme une façon de se donner des vacances intérieures, de se régénérer de l’intérieur. Je pense que je devrai relire l’ouvrage une ou plusieurs fois, car je crois qu’il y a certaines couches de sens qu’il me reste à saisir. Chapeau pour ce nouvel outil qui deviendra sans nul doute une référence pour plusieurs! 
  18. Épidermes, sous la direction de Sophie-Anne Landry et Mattia Scarpulla. Collectif sur le corps, sur diverses formes de manipulation l’entourant et différentes façons de se percevoir à travers lui. Entrecoupés de poèmes d’Anne-Marie Desmeules, les récits flirtent avec l’horreur et l’érotisme notamment. J’ai été parfois secouée, troublée. Mon histoire préférée est Monument. Je lui ai trouvé un petit supplément d’âme, quelque chose de saisissant, l’effacement de la douleur contre un prix assez lourd. 
  19. Les Belles Combines, par Dominique Bernèche. Ouvrage fort instructif! L’autrice y dépeint son quotidien de mère de famille nombreuse et d’entrepreneuse, mais ce qui le rend le tout si intéressant, c’est qu’elle s’attarde à ce qui fait que tout cela fonctionne ensemble. Elle explique de manière très détaillée et accessible comment la maison, le temps, les tâches et la culture familiale sont organisés. C’est extrêmement inspirant! J’espère arriver à appliquer quelques-uns de ses trucs à ma réalité.
  20. Chasseur au harpon. Un long récit de Markoosie, par Markoosie Patsauq. Paru il y a 50 ans, c’est le premier roman en ikuktituk jamais publié. C’est la première fois qu’il est traduit en français. Un groupe d’inuits traque un ours blanc qui a ravagé un campement parce qu’ils sont convaincus qu’il est malade. Parmi eux Kamik, qui rêve d’être aussi habile au harpon que son père. Récit noir et terrifiant qui multiplie les points de vue. L’auteur a eu une vie bien remplie et marquée par les épreuves. Son histoire et celle de la genèse de son œuvre sont aussi intéressantes que le texte lui-même.
  21. La lectrice disparue, par Sigridur hagalin Bjornsdottir. Polar nordique plurivocal. Edda, Instagrammeuse islandaise, disparaît à New York quelques jours après avoir donné naissance à son fils. Son frère Einar part à sa recherche. L’œuvre oscille habilement entre les voix, entre les époques pour nous livrer l’histoire de ces personnages qui forment une famille hors normes. Il y a là de belles réflexions sur le rapport à la mémoire, à la lecture (évidemment) et à la famille.
  22. Kukum, par Michel Jean. Énorme coup de cœur pour cette œuvre qui retrace le parcours d’Almanda Siméon, arrière-grand-mère de l’auteur. Une orpheline a attaché ses pas par amour aux Innus de Pekuakami. Sur un ton intime, la narratrice raconte comment elle a fait siens leur langue, leurs valeurs, leur mode de vie. Autant j’étais enchantée quand je lisais la majeure partie du texte, autant mon cœur s’est serré au rappel de toutes les dépossessions, toutes les atrocités qu’on subies les Premiers Peuples.
  23. Mille petits riens, par Jodi Picoult. C’est confirmé, j’adore cette autrice. La trame de ce roman est la suivante: Ruth, une infirmière afro-américaine expérimentée, aimante et dévouée, est accusée d’avoir causé la mort d’un nouveau-né. Cet enfant était le fils de suprémacistes blancs. Picoult raconte l’histoire en multipliant les points de vue. Celui de Ruth, bien sûr, mais aussi ceux de Kennedy, son avocate blanche commise d’office, et de Turk, le père endeuillé. Certaines scènes sont même reprises pour qu’on puisse percevoir les événements une 2e fois à travers des yeux différents. Avec beaucoup de nuances, cette œuvre aborde un thème pourtant déjà abondamment traité par la littérature sans qu’on ait l’impression de redites. À dévorer sans modération!
  24. Annie Muktuk, par Norma Dunning. Envoûtante galerie de personnages inuks, avec des histoires captivantes, parfois drôles, parfois tristes. On ne s’ennuie jamais avec eux, et la larme se pointe parfois à l’œil!
  25. Pauvreté, collectif dirigé par Stéphanie Roussel, avec des textes de Karine Eusso, Jonathan Lemire, Emmanuel Riendeau et al. Ensemble de textes abordant cette thématique avec une grande variété d’angles et de tons, sans que jamais on ne tombe dans la complaisance ou le cliché. 
  26. Bivouac, par Gabrielle Filteau-Chiba. J’ai retrouvé avec plaisir Anouk, Raphaëlle et Riopelle. Les amantes quittent leur yourte après un hiver encabanées. Leurs pas les amèneront à croiser ceux du militant environnementaliste. Je dirais que c’est l’ouvrage de la trilogie qui m’a plu le plus. On dirait que l’intrigue et les personnages me parlaient plus, s’y déployaient avec plus de vraisemblance malgré l’ampleur des actes qui y prennent place. 
  27. La fille du sculpteur, par Tove Jansson. La narratrice raconte son enfance hors normes, bohème de fille d’artiste. Entre Helsinki et la maison familiale sur une île, son quotidien est dicté par les idées et conceptions de son père. L’univers où elle évolue est magique, unique et tout y semble possible, y compris avoir un singe comme animal de compagnie. Chaque section est un petit monde en soi. Fascinant!
  28. Le sablier, par Édith Blais. Avec brio, l’autrice narre ses 450 jours de captivité au Sahara. Son récit est entrecoupé de poèmes puissamment évocateurs et de dessins magnifiques. Je suis soufflée par la mémoire, la résilience, la sagesse, la bonté et l’immense talent de cette jeune femme. La lire m’a plusieurs fois émue aux larmes. 
  29. Le jardinier maraîcher, par Jean-Martin Fortier. Ouvrage extrêmement fouillé et instructif reçu en cadeau. Permet de tout savoir de A à Z, et même plus, pour jardiner de manière efficace et non polluante sur un petit espace. Seul bémol qui n’en est pas vraiment un, ça s’adresse plus à quelqu’un qui voudrait se partir une ferme qu’à une personne bien motivée à jardiner dans sa cour.
  30. Secrets boréals, par Anna Raymonde Gazaille. Brigit, une femme a l’identité métissée se terre dans une petite bourgade pour échapper à un lourd passé. Son fragile équilibre est bouleversé lorsqu’une petite fille est retrouvée morte sur sa terre. Le policier responsable de l’enquête réveille des parties d’elle qu’elle croyait enfouies.  Son passé finit forcément par la rattraper. La narration alterne au début entre le présent et le passé de l'héroïne, jusqu’à ce que les deux se fondent. Je n’ai pas vu venir le dénouement de l’intrigue et cette lecture s’est avérée un bon divertissement.
  31. Libérer la culotte, collectif dirigé par Natalie-Ann Roy et Genevieve Morand, avec entre autres des textes de Caroline Allard, Fanny Britt, Julie Artacho. De l’atroce au sublime, ce collectif explore le largissime éventail des facettes de la sexualité féminine. De l’asexualité à la libido débordante en passant par les victimes d’agression sexuelle, le polyamour, pratiquement tous les aspects semblent traités, me laissant tantôt bouleversée, émue, préoccupée, et bien d’autres choses encore.
  32. Le Gorille et l’Oiseau, par Zack McDermott. Autobiographie tragicomique qui sera portée à l’écran sous forme de minisérie réalisée par Jean-Marc Vallée (Note: J’ai lu ce livre avant le décès de Vallée). Un peu comme des montagnes russes, les moments d’exaltation alternent avec les descentes aux enfers pour cet avocat d’office. Avec l’aide de l’Oiseau, sa mère, il tente de garder la tête hors de l’eau et d’apprivoiser sa condition de bipolaire. Drôle et touchant à la fois!
  33. Le k ne se prononce pas, par Souvankham Thammvongsa. Ce recueil de nouvelles donne voix à des gens qui n’occupent pas souvent l’espace public: les réfugiés laotiens. Chaque récit ouvre une brèche sur leurs rêves, leurs espoirs, leur singularité. La salade de papayes, les charmes de l’écriture lao, autant d’images qui défilent devant nos yeux curieux. C’est une lecture qui passe trop vite!
  34. Guide d’observation des oiseaux du Selection du Reader Digest, collectif par Denis Faucher et al. Héritage de ma mère, cet ouvrage me semble un bon départ pour mieux connaître ma récente passion. Le livre commence avec une section sur l’origine des oiseaux et les mythes qui les entourent. On y apprend comment observer les oiseaux selon les milieux (plaine, milieu humide, ville, bord de mer, etc.). Des fiches d’identification sont aussi présentes. 
  35. Shushei au pays des Innus, par José Mailhot. L’autrice, lexicographe et traductrice d’An Antane Kapesh (Je suis une maudite sauvagesse), a vécu parmi les Innus, appris leur langue, apprivoisé leur culture. Son travail patient, respectueux et curieux, en collaboration avec ce peuple, a permis que leur langue soit préservée, uniformisée d’une certaine manière et enseignée au sein des communautés pour préserver les savoirs. Il y a tant à apprendre des Premières Nations! Son livre témoigne de son expérience unique et se lit par petites touches, pour le faire durer un peu plus. Un bijou!  
  36. Noir métal, par Sébastien Chabot. Sombre et glauque histoire de science-fiction plantée en Gaspésie. Un jeune homme plus que perturbé revient sur les lieux de son enfance malheureuse pour se venger. Despote qui possède toute la ville, créatures mutantes, pédophile, policier corrompu, c’est ainsi que s’incarne le décor de cette œuvre où l’espoir et la lumière semblent quasi absents et impossibles.
  37. Haute démolition, par Jean-Philippe Baril-Guérard. Dépeint d’une manière qui semble très réaliste, le parcours d’un humoriste débutant jusqu’à son apogée au sommet de la gloire est le cœur de cette œuvre. La narration au tu qui ne me dérange pas en général m’a un peu agacée sans que j’arrive à déterminer pourquoi. J’ai tout de même dévoré ce livre à belles dents, pressée que j’étais de connaître le fin mot de l’histoire, même si celui-ci pourrait être moins définitif qu’on le pense. L’auteur est encore une fois très habile! On s’attache malgré tout à ces crottés égocentriques sarcastiques et parfois un peu trop désinvoltes!
  38. La guêpe, tome I, par Marie-Eve Bourassa. Une mystérieuse guêpe, par l’intermédiaire de l’application Wasp app, pousse les jeunes d’une banlieue dortoir à faire des défis de toutes sortes. Bilie ne pensait pas se laisser prendre au jeu, et pourtant… Je me suis laissée attirer par ce roman jeunesse, car j’ai aimé certains livres style enquêtes de cette autrice. J’ai bien aimé ma lecture, au point d’être déçue que le tome II ne soit pas déjà disponible! 
  39. Aller aux fraises, par Éric Plamondon. Condensé de l’adolescence d’un portneuvois dans les années 1980, j’ai savouré chaque page de ce délicieux ouvrage! Il y a un je-ne-sais-quoi d’irrésistible et d’attachant dans ce trop court texte. J’ai adoré du début à la fin! 
  40. Survivre à la parentalité et plus encore, par Julie Champagne. Guide à saveur humoristique joliment illustré par Bach, style BD. Présente le parcours parental jusqu’à la pré-adolescence. Ratisse très large et avec bienveillance. Réussit à être original malgré l’abondance de livres sur le sujet. 
  41. Filibuste, par Frédérique Côté. Œuvre traitant des relations poquées entre une mère et ses filles, sur fond de téléréalités. Malgré un début très prometteur, j’ai trouvé que ce livre m’a laissée sur ma faim. J’aurais aimé comprendre plus clairement ce qu’il y avait d’inadéquat, de blessant, de brisé entre la mère et ses enfants. Peut-être que c’est moi qui n’ai pas l’esprit assez disponible. Peut-être qu’une seconde lecture s’impose. Peut-être que le sens est à construire par la personne qui lit, peut-être que les blancs doivent être remplis par chaque lecteur(trice).
  42. Les enfants à colorier, par Simon Boulerice. Je n’ai pas pu résister à la couverture multicolore de ce livre magnifique le 12 août. J’ai adoré lire les histoires de ces enfants tous uniques à leur façon. J’espère qu’elles inspireront mes filles! Chaque enfant peut être qui il veut et c’est parfait ainsi!
  43. Guide des oiseaux de l’Est de l’Amérique du Nord, par Donald et Lilian Stokes. Il s’agit d’un livre d’ornithologie qui appartenait à ma mère. J’ai mis beaucoup de temps à le lire d’une couverture à l’autre parce que c’est intéressant, mais ça se lit moins bien au quotidien qu’un roman. Le style de l’ouvrage commande un genre beaucoup plus factuel. Je conserve précieusement cette petite bible de référence pour m’aider à identifier les oiseaux que j’observe.
  44. Prismacolor no 325, par Lyne Richard. J’aurai décidément bien peu lu cette année si la tendance se maintient. Par contre, il faut dire que je fais beaucoup, beaucoup d’autres choses. La lecture de ce recueil de nouvelles, campé dans un univers sombre, mais éclairé de trouées de lumière et de couleurs, est passée très très vite. Chaque personnage a un petit quelque chose d’unique. Simplement, je ne sais pas ce qui se passe avec moi, on dirait que les comptes rendus ou les impressions de lecture que je prenais tant de plaisir à rédiger m’ennuient un peu ces temps-ci.
  45. En suivant Shimun, par Laure Morali. Une jeune nomade au cœur tendre erre. Sa rencontre avec trois personnes des Premières Nations, un père et ses deux filles, aura un effet décisif sur elle. Leur culture et leur relation avec la nature la marqueront de manière indélébile.
  46. Bagels, par Fanie Demeule. L’autrice raconte le complexe et douloureux parcours qu’implique la nécessaire réappropriation de son corps et de son esprit quand on touche le fond du trouble alimentaire. Les bagels représentent une tradition créée par son père après ses rendez-vous avec la psy et ponctuent cette œuvre aussi courte que bouleversante, particulièrement pour quelqu’un qui a été aux prises avec le même genre de trouble... 
  47. Le doux parfum de la vérité, par Lucy Diamond. Charmante histoire de deux sœurs que tout sépare, mais qui finissent par se retrouver sans surprise. Rien n’est bien étonnant dans ce récit quand même réconfortant et sympathique.
  48. Les recettes de Mandy’s, par Amanda Wolfe, Rebecca Wolfe et Meredith Erickson. J’ai emprunté ce livre à la bibliothèque en me disant que de feuilleter les recettes de ce charmant restaurant de salades montréalais me dissuaderait de l’acheter. Erreur, grande erreur! Presque tous les plats semblent intéressants. La variation de textures, d’ingrédients, de saveurs, tout cela m’appelle. Tant de mélanges à essayer, ce sera vraiment difficile de ne pas l’acquérir! Pourvu que l’Amoureux le trouve aussi attrayant que moi… ou pas! (Note rédigée avant la publication de ma revue littéraire 2021: l’Amoureux m’a offert ce livre, et nous dégustons presque chaque semaine une salade de Mandy’s. Ces recettes ont même réussi à faire apprivoiser la salade à notre progéniture!)
  49. La vie ne m’écrit plus en rose, par Andrée-Anne Dufour. Oeuvre de chick lit qui aborde un thème difficile: la vie avec la maladie de Crohn, et avec une stomie. J’avoue que je trouvais les premiers chapitres déprimants et le ton du personnage principal, plaignard. Sauf que c’est tout à fait normal et indiqué compte tenu du sujet du livre! Finalement, le tortueux chemin vers la réappropriation de soi que vit l’héroïne m’a touchée et cette lecture m’a plu. 
  50. Perdre du poids en mangeant du gras avec l’alimentation cétogène et faible en glucides, par Joseph Arsenault et Dre Evelyne Bourdua-Roy. Livre lu dans une perspective de cueillette d’informations et de trucs pour réduire les glucides que je consomme, comme ils peuvent augmenter l’inflammation et la douleur chronique. L’ouvrage semble bien documenté, mais je ne me sens pas interpellée. Manger sans gluten, c’est déjà assez restrictif pour moi. J’ai l’impression que je ne pourrais pas manger exclusivement keto sans perdre du plaisir et me sentir stressée. Je lirai quand même les tomes 2 et 3 pour inspiration.
  51. Perdre du poids en mangeant du gras. Le céto au quotidien. Tome 2, par Josey Arsenault et Dre Evelyne Bourdua-Roy. Je continue mon exploration et ma recherche de trucs pour manger moins de glucides. Les recettes semblent plus alléchantes dans ce tome. J’ai toujours autant de réticences avec l’idée de bannir certaines choses de mon alimentation.
  52. Perdre du poids en mangeant du gras. Tome 3, par Josey Arsenault et Dre Evelyne Bourdua-Roy. Rien de plus à dire sur ce type de livres.
  53. Sa parole contre la mienne, par Chrystine Brouillet. Un autre beau roman policier signé par cette autrice que je suis religieusement depuis des années. À noter qu’il ne s’inscrit pas dans la série des Maud Graham. Les époques se chevauchent dans cette œuvre plantée en partie dans le contexte du mouvement #MoiAussi. On y suit un groupe de jeunes hommes à Québec, de l’adolescence à la fleur de l’âge, alors qu’ils se découvrent, font plus que les 400 coups. On suit aussi une jeune journaliste qui enquête sur de présumés cas d’abus sexuels. Comme toujours, Brouillet réussit à donner un caractère très contemporain à son récit, y mêlant habilement gastronomie, œnologie ainsi que lieux fictifs et réels. Je me suis demandé si, à l'occasion, le machisme de certains personnages n’était pas un peu exagéré, mais c’est difficile d’en juger. J’étais toute petite à l’époque où se déroule la majeure partie de l’action. Même si j’aurais préféré que certains événements soient décrits autrement, j’ai tout de même vivement apprécié ma lecture. J’ai déjà hâte de lire un autre Brouillet. 
  54. La bombe, par Alcante, Louis-Frédéric Bollée, Denis Rodier. BD racontant la course à la bombe atomique avec de fabuleuses illustrations. Bien que fort instructif, je dois admettre que j’ai trouvé ce livre lourd au sens propre comme au sens figuré. Ça explique sans doute pourquoi j’ai mis tant de temps à le terminer, autant son poids physique que moral en fait une lecture de chevet pas évidente. On est confrontés à tout ce que la guerre et le désir d’être les premiers à faire des avancées scientifiques font ressortir de plus laid chez l’être humain. 
  55. Histoires de gars, par Jay Du Temple, Simon Lafrance et Patrick Sénécal. 3 histoires rédigées dans des styles complètement différents. Celle de Du Temple fait vraiment ressortir le fait qu’il sait comment raconter. On ne sait pas trop où se situent les limites entre vérité et fiction. C’est agréable de lire Sénécal dans un registre moins horrible. Il nous confronte quand même avec les contradictions de l’être humain. Le récit de Lafrance est celui qui m’a le moins marquée, mais ça reste une lecture honnête. 
  56. Cuisine en beauté, par Athena Calderone. J’ai acheté ce livre à la suite d’une critique dithyrambique dans La Presse. L’autrice vantait les recettes somme toute simples et délicieuses et les trucs de présentation qui donnent ce petit supplément d’âme à chaque plat. Ça tombait à pic, je cuisine souvent des « C’est pas si beau, mais c’est bon! » Mes restrictions alimentaires (sans gluten) me limitent un peu, mais la première recette que j’ai essayée récemment me semble prometteuse. À suivre! 
  57. Y avait-il des limites si oui  je les ai franchies mais c’était par amour ok? par Michelle Lapierre-Dallaire. Cette autofiction m’a atteinte comme un coup de poignard au cœur. Les innombrables abus sexuels qu’évoque crûment la narratrice, le maelstrom sans fin d’une vie marquée par la personnalité limite, toutes ces pages m’ont bouleversée, émue, choquée. Je manque de mots pour décrire le dégoût sans borne que m’inspirent les personnes qui en agressent d’autres. Et malgré tout, cette œuvre renferme des trouées de lumière, des moments de grâce. Paradoxalement, je voulais en finir au plus vite pour passer à autre chose, tant j’ai trouvé cette lecture difficile, mais j’étais incapable de m’y plonger trop longtemps. Livre très marquant donc, mais pour gens avertis seulement.    
  58. Flammes, par Robbie Arnott. Œuvre que je rattacherais au réalisme merveilleux se déroulant en Tasmanie. Parce que les femmes de la famille ont tendance à revenir après leur mort pour s’embraser, Levi décide de contrer le sort et de faire fabriquer un cercueil pour sa sœur Charlotte. Ce geste provoque la fuite de cette dernière. Le roman se promène de lieu en lieu et de narrateur en narrateur. Avec des accents parfois rétros, parfois résolument modernes, le récit a eu le don de me déstabiliser. Mis à part quelques bouts plus longs qui m’ont semblé un peu trop ésotériques, je dois dire que cette lecture s’est agréablement démarquée. Ça ne ressemble à rien de ce que j’ai lu depuis un moment. 
  59. En voiture. All aboard, par Arlette Cousture. Ce recueil de nouvelles est une touchante traversée du Canada en train. Une histoire par province nous livre les secrets, les émois, les deuils et les quêtes d’êtres à la croisée des chemins. Ça m’a rappelé de beaux souvenirs de voyage en Russie, entre autres à bord du Transsibérien, et oh que ça donne envie de repartir! 
  60. L’incroyable Andy Kaufman, par Box Brown. J’ai littéralement dévoré cette palpitante BD/roman graphique! Je me suis aperçue que je connaissais assez peu le phénomène Kaufman, même si j’ai déjà vu Man on the moon avec Jim Carey. Sa passion pour la lutte était vraiment fascinante. Bref, une lecture aussi divertissante qu’instructive! 
  61. Jusqu’au dernier cri, par Martin Michaud. L’inspecteur Victor Lessard est de retour en pleine pandémie, avec sa partenaire Jacinthe Taillon. C’est pendant qu’il accompagne cette dernière à l’hôpital qu’un preneur d’otages le réclame à Matagami. Cette enquête l’amène sur les traces d’une valise volée au Nord du Québec. Le récit, haletant comme toute cette série, met en scène une jeunesse désabusée, en perte de repères et en quête de sens. Toujours un plaisir de retrouver ces personnages.
  62. Maganées, par un collectif d’autrices dont Vanessa Courville, Fanie Demeules et Gabrielle Giasson-Dulude. Syndrome du côlon irritable, grossesse, maternité, alcool, vertige du fil actualité éternellement défilant des médias sociaux: ce n’est qu’un aperçu de ce qui magane les écrivaines rassemblées autour de cette thématique porteuse. Coup de cœur pour le texte de Demeules et aussi pour les biographies très poétiques.
  63. La vérité sur la lumière, par Audur Ava Olafsdottir. Dyja vient d’une longue lignée de sages-femmes islandaises. Elle habite dans l’appartement que lui a légué sa grande-tante Fifa, dame excentrique et avant-gardiste qui exerçait la même profession qu’elle. Alors qu’une terrible tempête menace de s’abattre sur l’île où elle vit, elle réfléchit sur l’héritage intellectuel que Tante Fifa lui a légué. S’il ne semble pas se passer grand-chose dans ce livre, il possède toutefois un charme qui lui est propre. Il parait aussi disparate par moments que les pensées de la grande-tante et les livres qu’elle a rédigés. Il est traversé par une poésie et une lumière qui pourraient ne pas plaire à tout le monde.
  64. Les schtroumpfs et le dragon du lac, par Alain Jost. J’ai envie de lectures plus légères, et aussi d’essayer de tout même réussir mon défi de lecture annuel. Je me suis donc plongé dans cet album des schtroumpfs, où une vieille connaissance refait surface près de leur village pour les entraîner vers de nouvelles aventures. C’est toujours chouette de renouer avec ces petits êtres de temps à autre.
  65. De la nécessité d’avoir un ours chez soi, par Debuhme. Roman graphique racontant les aventures décalées d’un célibataire européen qui vit avec un ours dans son appartement. Tant bien que mal, il essaie de trouver un sens à sa vie. J’ai trouvé ça moyen. On dirait qu’il manquait quelque chose pour me laisser pleinement porter par l’histoire.
  66. La grosse laide, par Marie-Noëlle Hebert. Roman graphique joliment illustré de dessins aux lignes parfois un peu floues qui me font penser à du fusain. Au-delà des clichés qu’annonce le titre, ce livre qui semble autobiographique renferme d’importantes réflexions sur la haine et l’estime de soi, la diversité corporelle, les mauvais réflexes qui sont parfois transmis en famille. Le chemin de l’acceptation et de l’amour de soi est parfois couvert d’embûches. 
  67. Leonard Cohen sur un fil, par Philippe Girard. Roman graphique relatant la vie du chanteur Léonard Cohen. Les dessins sont superbes! J’ai compris à quel point j’ignorais tout de cet artiste avant de lire ce livre! Il a vraiment vécu toutes sortes de choses!
  68. La vingt, par Audrey Beaulé. Un autre magnifique roman graphique! L’autrice y évoque sa vie, son cheminement personnel et professionnel à travers les nombreux allers-retours qu’elle a vécus sur l’autoroute transcanadienne qui donne son nom à son œuvre. J’ai aimé tous ses petits repères le long de la 20, ceux de Québec et ceux de Montréal aussi. Je m’y suis identifiée comme j’ai quand même souvent parcouru ce chemin. C’est une belle lecture touchante et pleine d’espoir. 
  69. La baronne du jazz - La vraie vie de légende de Pannonica de Koenigswarter, par Stéphane Tamaillon. Joliment illustré, ce roman graphique narre l'existence rocambolesque d'une amoureuse du jazz. Née dans une famille fortunée, Pannonica est fougueuse, indépendante et a des goûts qui ne concordent pas avec ce qui est attendu des femmes à l'époque. Si elle s'éprend hors de toutes attentes d'un diplomate, c'est dans les clubs de musique américains qu'elle s'épanouit et devient une véritable mécène. J'ai eu un grand coup de coeur pour cette figure hors normes, qui n'a pas laissé la société lui dicter sa conduite ou ce qu'elle devait aimer. Le contexte dans lequel se déroule le récit est assez tumultueux, ce qui ajoute au plaisir de l'histoire! 
  70. Sacrés chefs. Voyage fabuleux au cœur des plus grandes cuisines françaises, par Fanny Briant. Décidément, je cumule les merveilleuses découvertes. Le prétexte de cette œuvre est le stage de critique culinaire d’un jeune homme qui croit que c’est une tâche aisée. Sorte de défi lancé par son grand-père qui l’envoie travailler pour son magazine, c’est tout un monde qui s’ouvre au protagoniste pour charmer tous ses sens. Le roman graphique est divisée en 8 parties, consacrées à autant de chefs. Chacun emporte le lecteur dans son univers et nous fait découvrir sa conception de la cuisine et ses valeurs. J’ai été soufflée par les passages où le jeune homme goûte et on nous donne à voir les paysages, les souvenirs que les saveurs évoquent. C’est un incontournable pour les foodies! 
  71. C'est le Québec qui est né dans mon pays ! Carnet de rencontres, d'Ani Kuni à Kiuna, par Emanuelle Dufour. C’est en Nouvelle-Zélande, auprès des Maoris, que l’autrice réalise avec honte qu’elle ne sait rien des Premiers Peuples québécois. De ce constat, naît à son retour le long cheminement qui l’amène  à leur rencontre pour entamer un dialogue nécessaire. Racontée du point de vue de Dufour, mais aussi de celui de nombreux Autochtones et Allochtones, cette œuvre polyphonique explore les legs de notre inconscient colonial et fait surgir des histoires trop longtemps restées dans l’ombre. Ce roman graphique m’a vraiment instruite!
  72. Sabots de neige. Faune #3, par Paul Bordeleau. J'ai réussi l'exploit de ne pas remarquer que ce roman graphique s'inscrivait dans une suite quand je l'ai commencé. J'ai cru que le chiffre dans le titre était là pour lui donner un caractère abstrait hihihi. Je suis donc entrée de plain-pied dans un univers inconnu avec des balises et un passé déjà bien établis. Je me suis installée dans les aventures de cet étrange faune, peuplées de créatures fantastiques, en m'y sentant étrangère à juste titre. J'ai été agréablement dépaysée, mais peut-être pas au point de lire les deux tomes précédents.
  73. DesSeins, par Olivier Pont. Sympathiques petites histoires tournant de près ou de loin autour des poitrines des femmes. Beaucoup se concluent sans que la boucle soit complètement bouclée, mais ça ne m'a pas trop déplu. Mention spéciale au dernier récit, qui met en scène une boutiquière de lingerie qui a fait de son commerce un véritable refuge féminin où les clientes sont chez elles et accueillies comme des amies.
  74. Remue-ménage, par Marie Beaupré, Mariane Gaudreau et Audrey Woods. Beau livre extrêmement bien vulgarisé et totalement non culpabilisant qui s’adresse aux personnes voulant commencer à fabriquer leurs produits nettoyants dans le respect de l’environnement. Chapeau!
  75. Freak parade, par Joëlle Jolivet et Fabrice Colin. Harry Monroe fuit un quotidien horrible entre un père inexistant et une mère violente. Sa drogue: le cinéma. Plus tard, après que sa mère soit décédée, il débarque à Los Angeles et réussit à se faire engager comme troisième assistant de tournage pour le film Freaks - La monstrueuse parade. C’est tout un monde sombre et mystérieux qui s’ouvre à lui. 
  76. Sales mômes, sales vieux, par Mathilde Domecq et James. Petites historiettes rigolotes qui réfléchissent sur nos contradictions, craintes et drôleries dans nos rapports avec nos enfants et nos parents. 
  77. Merci l’amour, merci la vie, par Yannick Grossetête. Bandes dessinées tournant au ridicule les aléas de la vie amoureuse au temps des médias sociaux. 
  78. J’arrête de râler, par Sylvia Douyé. Cette bande dessinée n’est pas du tout ce que je croyais! Je pensais que c’était les aventures d’une femme qui décide de faire des efforts pour cesser de se plaindre continuellement. C’est plutôt un genre de livre de croissance personnelle qui invite les gens à prendre conscience de ce qui génère ce genre de comportement de manière ludique. Il propose aussi des exercices pour aider à sortir de ce cercle vicieux. 
  79. Divine: Vie(s) de Sarah Bernhardt, par Eddy Simon. J’apprends beaucoup en lisant des romans graphiques ces jours-ci. Comme le titre de cette œuvre l’annonce, cette grande comédienne a eu plus d’une vie. Son panache, son talent et son indépendance d’esprit ont vraiment fait d’elle une femme exceptionnelle.
  80. Chroniques de San Francisco, par Isabelle Bauthian. Un autre roman graphique, dont l’action se passe dans les années 1960. Mary Ann, de Cleveland, débarque dans San Francisco la magnifique et ne tarde pas à s’installer dans une pension tenue par une femme bohème. On y croise une faune de personnages bigarrés et c’est impossible de s’ennuyer une seconde quand on a ce livre à la main. 
  81. Les petites distances, par Véro Cazot. C’est l’histoire d’un homme que presque personne ne voit. Il disparaît littéralement peu à peu. En parallèle, on suit la vie de Léonie, une traiteure qui a un passé troublé et des visions. J’ai été charmée par cette lecture, même si je n’ai pas vraiment compris le dénouement.
  82. À boire et à manger avec Sonia Ezgulian, par Guillaume Long et Sonia Ezgulian. Ce livre semble s’inscrire dans une série où le bédéiste est jumelé à une personne pour aborder des plats, des rencontres culinaires marquants pour celle-ci. C’est drôle et divertissant!
  83. Les collines de Bellechasse. 2 Hormidas, par Marthe Laverdière. Suite du premier opus lu l’an dernier. Je me suis trompée et je croyais déjà l’avoir lu, ce qui m’a fait me douter d’une des intrigues de ce tome. N’empêche, poursuivre les aventures d’Eva et d’Hormidas, son tout récent mari borgne, dans le Saint Cajetan d’Armagh des années 1900, s’avère une belle distraction pour meubler mes jours de blessée chronique convalescente. J’entame le 3e tout de suite.
  84. Les collines de Bellechasse. 3 Alice, Aline et Rosalie, par Marthe Laverdière. Conclusion de la série qui s’ouvre pour donner suite à la fin surprise du deuxième tome. Beaucoup, beaucoup d’action et de rebondissements. J’ai trouvé que ça se conclut un peu platement, mais c’est peut-être la déception des aurevoirs à cette galerie de personnages d’antan.
  85. Johnny Cash: I see a darkness, par Reinhard Kleist. Superbe roman graphique qui m’a permis d’en découvrir davantage à propos de ce chanteur aussi talentueux que torturé. J’ai adoré les passages où défilaient devant mes yeux les histoires racontées dans certaines de ses chansons, comme A boy named Sue. J’avoue que la première fois, j’ai pensé que c’était parce qu’il s’agissait d’un fait vécu qui avait inspiré le chanteur, même si après coup, ça semble tiré par les cheveux. Seul bémol: la traduction très français de France m’a un peu agacée. Par exemple, quand un prisonnier américain s’exprime avec un français très européen, je trouve que ça mine la crédibilité du rendu du personnage. Mais je ne bouderai pas mon plaisir, j’ai adoré cette lecture! 
  86. Occupez-vous des chats, j’pars, par Iris Boudreau. Je crois sincèrement que ma décision de réussir mon défi de lecture coûte que coûte, prise pas mal à la dernière minute, est une très bonne chose qui m’est arrivée. Je me régale littérairement parlant. Cette bd narre les multiples voyages d’Iris, bédéiste qui paraît absolument sympathique. Je me suis tellement identifiée à elle, pour ses envies d’explorer le monde, mais aussi pour son côté anxieux et son perpétuel syndrome de l’impostrice. On salive beaucoup en la lisant, puisque la nourriture à l’étranger est un de ses sujets de prédilection, un autre point commun avec moi. Ça me donne envie de la lire encore, et aussi, de voyager énormément quand ce sera plus simple!
  87. Légère amertume (une histoire du thé), par Elanni. Roman graphique qui narre, à travers le personnage de Adjoua qu’on suit en trois temps, la fascinante histoire de la boisson la plus consommée à travers le monde. Encore une œuvre aussi instructive qu’intéressante. 
  88. Les strates, par Pénélope Bagieu. L’autrice revisite les différentes étapes marquantes de sa vie dans ce roman graphique. Ma lecture a été un peu dérangée par un problème technique avec la version électronique, qui coupait parfois les images en deux. Œuvre touchante et drôle. 
  89. Chroniques de jeunesse, par Guy Delisle. L’auteur raconte ses étés comme employé à l’usine Daishowa. On le découvre lui, autant que les dessous de toutes les étapes de transformation du papier dans l’usine. Delisle dépeint aussi la microsociété qui a cours dans ses murs. Cette bd d’apprentissage est doublement instructive. Bonus: plusieurs lieux de Québec, de la basse-ville en passant par Charlesbourg, y sont dépeints.
  90. Le petit livre des Beatles, par Hervé Bourhis. Oeuvre très fouillée qui présente sous forme de cases et en ordre chronologique des faits, des anecdotes sur les Fab Four ainsi que des éléments contextuels d’ordre varié. Chacun de leurs albums (en groupe ou en solo) est décrit et critiqué par l’auteur, qui est loin de se montrer complaisant. Les dessins parfois caricaturaux sont très réussis. 
  91. Perles de verre, par Dawn Dumont. À travers les années, on accompagne dans leurs parcours Nellie, Julie, Everett et Taz, quatre jeunes issus des Premières Nations. Ils font leur chemin dans la vie, chacun avec la manière d’être qui leur est propre. L’autrice y traite sans surprise des clichés qui ont la vie dure au sujet des Amérindiens, des relations parfois difficiles entre nations, de ce que c’est de grandir sur une réserve et autour. Peut-être parce que le livre se termine sur une fin qui ne boucle pas toutes les boucles, mais ce n’est pas son œuvre que j’ai préférée jusqu’à maintenant.
  92. Fragrances: la création d’un parfum, par Élodie Font, Elisa Gondolfo. Incursion sous forme de roman graphique dans l’univers fascinant de la fabrication du parfum, des origines à nos jours. Ça donne envie d’en respirer! 
  93. Le corps collectif, par Edmond Baudoin. Pendant sept ans, l’auteur assiste aux répétitions de danse d’un groupe de recherche-création: le Corps collectif. Il dessine tout en les regardant danser. Le résultat se retrouve en partie sur ces pages. Lui comme les danseurs semblent dans une sorte de transe, une quête mystique. Le livre est hanté d’une réflexion philosophique sur le sens de la vie, son cycle, sur la nécessité de sortir des cases…
  94. Punk Mamy: aux armes les doyens, par Jean-Yves Lafesse. Une mamie anciennement punk se met à enquêter sur une maison de retraite après que son propriétaire ait lâché les chiens sur son petit-fils et ses amis. Histoire un peu caricaturale, tirée par les cheveux qui déboule assez rapidement. 
  95. La France sur le pouce, par Olivier Courtois. À la suite d’une séparation et de la perte de son emploi, Olivier décide de parcourir la France sur le pouce, pour rompre avec sa vie d’avant et se retrouver. Comme il le mentionne, je paraphrase, mais le voyage semble le tracer autant que lui le trace. Autant de rencontres, d’histoires, de visages, d’images, de lieux, ça fait rêver!
  96. Culottées. Des femmes qui ne font que ce qu’elles veulent. 1., par Pénélope Bagieu. D’une femme à barbe qui s’assume fièrement, en passant par une impératrice chinoise qui avait de la poigne, une des premières travailleuses sociales africaines et une des actrices américaines les plus terrifiantes de tous les temps, Bagieu dépeint des pionnières, des femmes fascinantes et hors pair. Je ferai lire ce livre, et probablement le suivant, à mes filles quand elles seront plus grandes!
  97. Culottées. Des femmes qui ne font que ce qu’elles veulent. 2., par Pénélope Bagieu. Deuxième volume de la même autrice présentant un autre bouquet de femmes inspirantes. Parmi elles, je retiens plus particulièrement: Sonita Alzadeh, une rappeuse afghane qui dénonce entre autres les mariages forcés; Temple Grandin, chercheuse vivant avec un trouble du spectre de l’autisme qui a étudié de manière approfondie le bien-être du bétail et qui a fait énormément pour eux; l’avant-gardiste musicienne et chanteuse Betty Davis et Mae Jemison, la première astronaute noire. C’est galvanisant de lire tout ce qu’elles ont pu accomplir avec détermination.
  98. Les ananas de la colère, par Cathon. Délicieux roman graphique dans lequel la barmaid Marie-Pomme enquête sur un meurtre dans le quartier hawaïen (!) de Trois-Rivières! C’est vraiment drôle! 
  99. Alice Guy, par José Luis Godet. Œuvre traitant de la formidable existence d’une grande oubliée ou, à tout le moins, méconnue: la première cinéaste du monde. Cette pionnière visionnaire méritait qu’on raconte son histoire et ce livre accomplit la tâche avec brio!
  100. Gauguin, loin de la route, par Maximilien Le Roy et Christophe Gaultier. Ce roman graphique narre la vie du peintre à partir du moment où il s’installe en Polynésie française. On le voit révolté contre les gendarmes et le clergé français qui tentent d’imposer le plus possible leurs lois et leur façon de vivre aux Polynésiens. Le portrait qu’on nous fait de l’artiste me laisse l’impression d’un être impétueux et excessif. J’aurais bien aimé avoir plus d’éléments de contexte pour comprendre qui Gauguin était avant d’arriver à cet endroit qui a tout changé pour lui. Malgré cela, ça demeure une lecture agréable.

Héloïse Kermarrec

Création de contenu | Médias sociaux | Communication interne | Rédaction | MNBAQ

2 ans

Quelques livres en commun avec toi cette année encore. Suite à ton article de l'an dernier, j'ai compté pour la toute première fois le nombre de mes lectures, sans objectif, juste pour me faire une idée (52). J'étais déjà attirée par Mille petits riens, tu as achevé de me convaincre :)

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