Management : fini le leader, place au coach !
Au sein des entreprises, la révolution digitale a eu pour conséquence de modifier le statut des métiers du management. Peu à peu, les leaders d’hier sont devenus les coachs d’aujourd’hui. Il est indispensable que les entreprises comprennent cela, innovent et évoluent dans leur choix de recrutements managériaux.
Ces 20 dernières années, le numérique a profondément changé les relations entre collaborateurs au sein de l'entreprise. L'arrivée d'une nouvelle génération de professionnels, possédant de nombreuses compétences digitales - devenues indispensables - a, notamment, joué un rôle primordial. Ces jeunes recrues, travailleurs autonomes, cherchant à donner un sens à leur travail, souhaitent davantage d'accompagnement humain. Et c’est en cela, qu’ils ont fait évoluer le management en entreprise et l’ont invité à se réinventer !
Le digital a en effet contribué à faire apparaître de nouvelles méthodes de travail, plus collaboratives, à l'inverse de la méthode de management basée sur la position hiérarchique et selon laquelle celui qui est au-dessus sait mieux que les autres. Ce modèle du manager leader, qui sait tout sur tout, gère tous les problèmes et s’en félicite ensuite, est sur le point de disparaître. Pourquoi ? Eh bien pour la bonne et simple raison qu’il ne répond plus aux exigences actuelles de l'entreprise, ni mêmes aux attentes des collaborateurs.
Être à l'écoute
Aujourd'hui, dans les systèmes de production, les compétences sont réparties en plusieurs spécialités, portées par des personnes « qui savent », qui sont impliquées dans leur tâche et motivées à atteindre les objectifs fixés. Parfois même, ces compétences, si elles sont spécifiques, sont externalisées et la relation avec ces prestataires doit, comme en interne, se faire avec le plus de sérénité possible. Ce nouveau système de fonctionnement, basé essentiellement sur la fluidité des relations et la réactivité, nécessite un management à l'écoute plutôt qu’un management autoritaire dans lequel les « chefs » imposent leur « vision ».
Aujourd'hui, un manager doit être attentif à son équipe, la consulter, rappeler régulièrement à chacun quel est son rôle et contribuer à la réussite partagée. Cette réussite ne doit plus être présentée comme la sienne, mais comme une réussite collective. Et, dans ce contexte, la bienveillance est donc l’une des clefs de la réussite en matière de management des ressources humaines.
Être bienveillant
Dans un environnement où la pression au travail se fait de plus en plus sentir, autant en termes de productivité que de rapidité d’exécution, un manager ne peut plus, par son attitude, être un facteur de stress supplémentaire pour les collaborateurs. Il doit être une source de motivation et non une contrainte. Il doit être… un coach !
Un coach est une personne qui nous fait avancer et progresser. Son talent réside dans sa capacité à faire concorder l'intérêt de ses collaborateurs et ceux de l'entreprise. Il doit savoir qui est capable de quoi au sein de l’équipe et dans quelles conditions.
Le manager coach est évalué sur des réussites qui ne sont pas personnelles, mais collectives. Il doit laisser à son équipe une autonomie suffisante, l'encourager à se dépasser, lui faire confiance et valoriser les succès de chacun ; ce qui suppose évidemment qu’il sache écouter – même si ce n’est pas chose aisée. Car c’est précisément cette écoute bienveillante qui poussera chacun à venir exprimer ses besoins et à trouver, ensemble, une solution.
Le manager tyran qui récolte tous les lauriers en cas de succès, c’est terminé ! Place au manager coach. Et Il devient donc essentiel aux services de ressources humaines des entreprises de savoir les identifier au moment du recrutement. Une mission délicate dans une société qui associe bien trop souvent la bienveillance à un manque d’autorité.
Être authentique
Bien trop souvent, en effet, les qualités humaines d'un candidat - et notamment sa bienveillance – ne s’avèrent être en réalité que des faux semblants. Il ne suffit pas de serrer la main à chaque membre de son équipe chaque matin pour dire que l’on se soucie du bien-être de son équipe. Inutile également de demander à son collaborateur comment il va si l'on n'est pas capable d'entendre sa réponse. Peut-être qu’il va vous répondre qu’il ne va pas bien, qu’il doit s'absenter, et que vous allez devoir prendre les dispositions nécessaires.
A bien des égards, un manager distant, vaut finalement bien mieux qu’un manager qui fait semblant de se préoccuper de son équipe alors qu’il n’en est rien. On peut au moins se dire du premier que s’il n'est pas à l'écoute, c'est qu'il n'a peut-être pas le temps.
Un manager coach doit être réellement attentifs aux besoins des membres de son équipe et ne pas éprouver le besoin de se mettre en avant.
Privilégier les profils moins conventionnels
Les entreprises ont tout à gagner à développer le management coaching. Celles qui font appel à des chasseurs de têtes en sont conscientes même si certaines ont encore du mal à faire confiance à des managers qui ne correspondent pas à l'image traditionnelle du leader.
Mais a-t-on vraiment besoin d'un manager qui sache tout sur tout et qui décide de tout avec autorité ? N’a-t-on pas plutôt besoin d'un manager qui rassure et encourage ?
Les entreprises doivent se poser les bonnes questions.
Elles veulent aujourd'hui des managers innovants, bienveillants, capables de mobiliser et de galvaniser, mais elles veulent aussi des managers qui aient de la poigne, tels qu'ils étaient avant ! Alors certes, si les figures de managers traditionnels sont plus rassurantes, cela ne doit pas pour autant entraver le recrutement de profils plus atypiques et moins conventionnels, mais peut-être plus judicieux dans le contexte actuel.
Directeur Général Délégué
5 ansExcellent .