Manifester et révéler son courage
Après avoir mis la lumière sur ce qu’est le courage et notre intérêt à le déployer, nous nous focalisons à présent sur l’acte courageux en lui-même : les rituels auxquels les héros ordinaires que nous sommes au quotidien feront face, les mouvements internes et externes auxquels nous serons confrontés et les moyens dont nous disposons pour continuer à avancer. Nous mettrons ensuite en valeur deux clés d’ouverture au courage, assorties d’un éventail d’approches facilitant l’accès à la vertu courageuse.
Car c’est bien ce dont il s’agit : employer nos ressources les plus précieuses, les plus puissantes et les mettre au service de nos #objectifs , afin de progresser, construire, s’améliorer et gagner en liberté.
Ainsi, comment le #courage peut-il nous aider à nous sortir d’une situation compliquée ? Comment mobiliser cette qualité dans un contexte à fort enjeu émotionnel ? Comment le déployer et en faire un atout ?
Les étapes de l’acte courageux
La vie met sur notre chemin des événements, des imprévus, des obstacles ou des opportunités, selon l’angle sous lequel on les regarde. Et si tous ces événements n’avaient qu’un seul but : celui de nous faire grandir ?
Quand un aléa survient, il nous appartient de définir notre réaction face à la situation. C’est l’idée la plus forte et dérangeante que nous rencontrerons à cette lecture, puisqu’elle nous confronte directement et intimement au rapport que nous entretenons avec notre #liberté. Liberté qui nous semble bien souvent utopique, insaisissable, et qui pourtant repose sur notre faculté à accueillir et nous emparer de notre responsabilité dans ce qui nous arrive.
Ainsi, je subis quand je laisse les événements me dépasser et quand je les autorise à prendre le contrôle sur mes choix et par conséquence, sur ma liberté. Je suis dans la réaction quand je réponds de manière instinctive, immédiate à ce qui m’arrive : parfois, dans une justesse hasardeuse, d’autres fois avec regrets.
Nous suggérons une 3e voie, simple et difficile : celle de la tempérance, de l’acte réfléchi et assertif, qui prend en compte la globalité du système.
Tout acte courageux commence donc par la manière dont nous choisissons de gérer l’aventure, et ce choix s’articule en 3 possibilités : subir, réagir, ou agir avec mesure.
L’entrée dans l’acte courageux propose instantanément ce premier #défi : celui de définir qui je souhaite être dans la difficulté.
L’émotion nous renseignera dans un second temps sur ce que nous sommes en train de vivre. La faculté à se connecter à ses ressentis, ses #intuitions sera un allié indéniable dans la compréhension des enjeux que nous traversons, et dans l’élaboration d’une stratégie adaptée à nos objectifs.
Notre univers sponsorise les êtres dissociés ; ce qui revient par ailleurs à nier notre humanité : notre capacité à nous associer aux émotions est bien souvent étouffée, néanmoins essentielle pour vivre et nous adapter aux contextes imprévisibles dans lesquels nous évoluons.
S’engager dans l’acte courageux requiert aussi d’entrer en connexion profonde avec soi, calibrer son étoffe et héberger ses énergies mouvantes.
Savoir se libérer d’émotions intenses et limitantes offrira l’espace à la clarté d’esprit, et ouvrira le passage à l’action : c’est pourquoi nous encourageons les mécanismes de régulation émotionnelle. La parole est certainement l’un des plus accessibles et réconfortants, et pourtant ardu puisqu’il nous confronte à notre relation à l’autre. Des pseudo-systèmes peuvent aider à traverser l’émotion, dans l’activité physique, créative, méditative, parmi tant d’autres. C’est ce qui nous permettra de prendre du recul et d’objectiver la situation.
Établir un plan de bataille suppose de définir ses #ressources, et c’est la troisième étape que nous proposons : évaluer ce dont nous aurons besoin pour sauter l’obstacle. Il nous faudra œuvrer à plusieurs niveaux : émotionnel, cognitif, corporel, relationnel, croyances...
Réussir à comprendre son besoin, trouver l’endroit ou la personne qui détient la ressource, oser la solliciter ou la demander sont des gestes qui font aussi appel au courage.
Citons pour exemples ce qui a de tout temps aidé l’humain à traverser les épreuves : patience, #persévérance, optimisme, foi, #motivation profonde… S’il est aisé d’y faire appel quand le soleil brille, c’est dans la tempête qu’il sera crucial d’y accéder, et de s’y tenir fermement : c’est se rappeler du fameux « pourquoi » qui nous a poussé à commencer.
Connaître nos piliers, notre cercle de soutien, nos atouts indéfectibles est une démarche qui revient à entrer en contact avec son essence profonde, et s’y ancrer en toutes circonstances.
Se projeter dans l’action est déterminant, le chemin de l’introspection et de la préparation mentale révèle une utilité établie, c’est le 4ème arrêt sur le parcours du courage. Visualiser l’objectif, élaborer les scénarios, prendre conscience des risques et des parades possibles, façonner la #stratégie de réussite enracine la confiance et détache le protagoniste de la pression du résultat.
S’il est naturel et vertueux de souhaiter le succès, il devient paralysant quand il devient l’unique option.
Imaginer l’échec, le considérer comme une issue potentielle, l’intégrer et l’accepter dans nos hypothèses de départ sera une source de soulagement, et paradoxalement de meilleure #performance. Le résultat ne m’appartient plus, il appartient à l’autre, au monde entier : c’est croire que je m’en sortirai, quoi qu’il arrive, que je saurai m’adapter et compter sur les ressources dont je dispose. C’est savoir faire face à toute éventualité.
Le 5e temps est enfin celui de l’initiative.
Le passage à l’action est la juxtaposition du réel avec nos émotions et projections : c’est la confrontation, le face-à-face attendu et l’épreuve communément admise du courage - bien que nous sommes en train de démontrer que celle-ci survient en réalité à tout instant.
Nous différencions la confrontation du conflit : la première invite in fine à la rencontre avec soi-même, tandis que la seconde reflète d’un tandem porteur d’opposition. Se confronter, c’est faire face au destin avec #authenticité, c’est une question sur mon identité. C’est être dans le plus pur contact avec qui je suis. C’est l’occasion de se transformer.
Ce qui rend cette étape difficile, c’est la quantité d’énergie requise pour l’amorcer : à l’image d’un saut quantique, nous devons rassembler un élan moteur pour franchir le vide, et accepter de se jeter dans une forme d’inconnu qui n’autorise pas le retour en arrière. Un geste franc, « a leap of faith » qui témoignera de la métamorphose, mais pourrait surtout devenir l’étrave de l’abandon : la vigilance sera de mise face à nos tentations d’évitement et nos murmures soufflés à l’oreille qui nous préféreraient la fuite.
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À ce stade, on repère le déroulement de l’acte courageux comme une continuité, et la nécessité qu’il le soit : pour exemple, une transformation « ratée » sans avoir construit l’expérience de l’échec aurait pour effet une dévalorisation de l’estime. Notre libre-arbitre nous confère néanmoins la possibilité d’agir autrement, ce que nous respectons ; tout en mettant en lumière le risque de cette déviation.
Suite à l’expérience, le retour au réel constitue un sixième acte qui demande #bravoure : je reviens dans un monde ordinaire tout en étant devenu(e) une personne extraordinaire. Je dois faire le tri, de ce que je conserve de mon initiation, de ce dont je me défais. Je m’expose à la différence, au jugement, au désaccord et à l’incompréhension, à la fois des inconnus, mais encore plus de mes proches. J’apprends à écouter, comprendre, pardonner.
Mais aussi assumer ce que je suis devenu(e) : ma profondeur révélée, mon ancrage de valeurs, mes nouvelles représentations.
Porter la cape du héros demande du cran, et alors qu’on pensait avoir droit à un repos amplement mérité, l’appel continue de nous stimuler dans l’inconfort. Ceux qui croyaient pouvoir se détendre feront preuve de patience : gérer l’après avec vigueur, assumer pleinement les conséquences de ses actes font autant partie de l’acte courageux que le mouvement lui-même, et ceux qui les négligeraient seraient bien ennuyés par un sentiment de stagnation et d’inachèvement. L’atterrissage émotionnel est ainsi nécessaire et sain, en promettant un retour progressif à la normale.
Vient enfin le 7e et dernier temps, du confort, de la détente, de la ressource : celui de la célébration !
S’il n’est point judicieux de la souhaiter trop tôt au risque de devenir complètement oisif, l’occulter serait nier ses réalisations et négliger le besoin physique de conforter ses apprentissages, se réconforter, se faire plaisir après le labeur.
Célébrer renforce les fibres sociales, renoue le sentiment d’appartenance mis à mal pendant l’acte courageux, et bien que le valeureux sera enhardi par ses victoires et tenté de repartir immédiatement à l’aventure, nous l’invitons à prendre ce temps de pause et préparer dans ses rêves son prochain voyage. Qui, on le sait, ne saurait tarder quand on a pris goût aux odyssées.
Les deux clés
L’exercice du courage nous place ainsi dans une double contrainte. Il est vital pour nous d’être aligné à nos valeurs, et en même temps hautement inconfortable de se challenger pour les vivre.
L’étalon à tout instant de notre état est donc : en prenant cette direction, vais-je pouvoir continuer à me regarder dans le miroir ?
Nous sommes finalement confronté(e)s en permanence à cette question révélatrice : à chaque instant, renouveler son engagement, faire le choix de continuer sur ce chemin ou non. Quand on envisage de développer son courage s’offrent particulièrement à nous deux leviers : celui du choix, et celui de l’initiative.
Choisir de s’engager ou d’éviter le problème, choisir d’agir ou de ne rien faire, choisir la souffrance, la dignité, l’excellence ou la médiocrité : ce sont des options qui, quoi qu’on en dise, font partie de notre libre arbitre et auxquelles nous devons apporter une réponse immédiate. C’est ce qui nous donne à la fois un pouvoir immense sur nos vies, mais également une forte #responsabilité : ces éventualités rendent les prises de conscience douloureuses, le travail personnel laborieux en ce qu’elles nous renvoient un miroir implacable de nos intentions.
Travailler sa capacité à faire un choix en accord avec son identité est une piste qui concourt à se sentir plus courageux. Cela commence par savoir qui je suis, qui je souhaite devenir, et sur quel socle de valeurs je souhaite m’appuyer, connaître les principes que je veux appliquer. Pour ensuite assumer de les respecter quoi qu’il arrive, ou d’avoir conscience des conséquences quand je choisis de ne plus les respecter.
Un moment périlleux de l’acte courageux est celui du passage à l’action. Il est tentant, simple, rapide de se défiler, d’éviter l’obstacle, de faire demi-tour, de se saboter en n’y mettant que 60% de son énergie, de larmoyer devant une tâche trop difficile et retourner fissa en zone confortable.
Les petits arrangements, les compromis que nous faisons avec nous-mêmes ont au premier abord un effet de satisfaction : la sensation d’un caillou enlevé de la chaussure, la libération d’une charge mentale qui ouvre la place à d’autres actions bien plus vaines. Bien souvent, le secret de la défection n’engage que nous, et nous empêche rarement de dormir : cela pourrait même devenir une dangereuse addiction – qu’on appelle procrastination !
Néanmoins, on connaît les dérives à long terme de cette stratégie précaire : manque de réussite et d’accomplissement, manque d’opportunité, stagnation, perte d’estime, atteinte à la joie naturelle … il est nettement préférable d’investir sur son réservoir d’énergie, et faire en sorte qu’il soit toujours disponible pour déclencher les actions accessibles et inconfortables qui s’offriront dans mon présent.
Reconnaître ce qui nous ressource, ce qui nous remplit, et cesser de dépenser sa vitalité dans ce qui nous nuit ou déplaît contribuera à préserver un cœur plein d’envie, de motivation, et prêt à s’exposer à un risque mesuré.
Au-delà du choix et de l’initiative, le courage s’approche sous divers prismes : nous avons cité celui des émotions, de l’#introspection, de l’apprentissage de l’échec, de l’assertivité, de l’amour-propre. Ces éléments sont étroitement corrélés avec ce que nous nommons l’estime, cette jauge masquée que nous chercherions tous à remplir, avec des stratégies plus ou moins solides.
C’est pourquoi nous considérons le courage avec noblesse, comme instrument d’épanouissement et d’accomplissement humain, comme vertu motrice aux édifices monumentaux, comme expérience émotionnelle et identitaire vitale : comme une harmonique fondamentale de l’humanité.
Pour échanger sur les enjeux du Courage Managérial, nous en avons fait le thème de la prochaine MATINALE À PARIS, co-animée par Claire Couroyer ✨ et Pauline Rougé, le jeudi 24 novembre 2022 dans le 8ème à Paris.
Loin d’un exposé théorique, elles vous surprendront de l’introduction à la conclusion, en vous rendant acteurs de leur Matinale… Elles vous amèneront ensuite à réfléchir à ce qui vous anime, et partageront leurs visions du courage, pour donner envie à chacun-e de développer cette qualité essentielle à la vivacité des Organisations.
Cet événement est bien plus qu’une simple conférence, et s’inscrit dans un cadre de sécurité, bienveillance et souveraineté. Avec pour but d’en ressortir un peu challengé, et surtout un peu plus courageux.
Modalités :
Nous continuerons de vous partager nos réflexions sur le courage, et vous proposerons des événements expérientiels pour l’effleurer, le côtoyer puis l’apprivoiser : restons connecté(e)s à travers notre page TRANS-HUMANS !