MaPrimeRénov' : tremplin ou frein pour la rénovation des maisons individuelles ?

MaPrimeRénov' : tremplin ou frein pour la rénovation des maisons individuelles ?

Oui, ce n'est pas ma flèche préférée du carquois étant spécialisé dans le B2B et assez peu le particulier, mais cela reflète, à mon sens, la manque d'écoute des parties prenantes du secteur de la rénovation.


Le projet rénovation globale porté par MaPrimeRénov' (Le Gouvernement)

Mai 2024, le législateur avait fait machine arrière après avoir imposé au 01 janvier une rénovation globale systématique pour les Maisons individuelles classée F ou G (passoire thermique).

En 2025, c'est reparti pour imposer uniquement de la rénovation globale pour les maisons individuelles en F ou G. Cette volonté d'atteindre en 2050 un équilibre énergétique (production d'énergie/ consommation) se justifie, mais pas la méthode !


Un secteur divisé : installateurs vs fabricants

Le Premier ministre Michel Barnier fait face à un secteur profondément divisé : d'un côté, les installateurs et syndicats des installateurs et professionnels de l'Immobilier qui soutiennent le mono-geste, tandis que les fabricants ( St Gobain, VELUX , ect.) veulent imposer la rénovation globale, engendrant ainsi une fracture au cœur du secteur.


Principe d'une rénovation globale accompagnée

Les deux camps ont des arguments, mais la méthode MaPrimeRénov' ne suffit pas. Rappelons qu'une rénovation globale pour les particuliers en résidence principale induit un accompagnateur rénovation agrée obligatoire, plusieurs travaux à réaliser en même temps, beaucoup de subtilités et un montant d'aide loin de la réalité du montant des travaux.


Accompagnateur Rénovation (MAR) : Nouvelle complexité

Bien que les intentions soient louables, la mise en place du système d'Accompagnateurs Rénovation a généré de nouvelles lourdeurs administratives, délaissant beaucoup d'acteurs efficaces sur le côté, au profit d'opportunistes sans expérience. Cet état créer un déséquilibre avec les acteurs historiques compétents (comme SOLIHA) qui croule désormais sous les demandes.


RGE : un label en crise

Le bouquet travaux exige des entreprises RGE. Loin d'être un détail puisque la demande de qualification RGE a chuté de 5,16% depuis 2 ans. Le label RGE, autrefois un gage de qualité, est devenu un fardeau pour les artisans. La baisse des demandes de qualification de 5,16 % montre que ce label n’est plus en adéquation avec les réalités du terrain. Profitant largement aux grands groupes.


Des aides attractives, mais loin de la réalité

Sur le papier des montants de prise en charge alléchants. 100% pour les revenus très modeste jusqu'à 40% pour les revenus supérieurs... sur le papier uniquement.

2545€/net avant impôt par mois, vous voila considéré comme revenus supérieurs (hors île de France)....

De plus, la prise en charge ne dépend pas du montant des travaux mais d'un plafond de travaux prévu par le dispositif.

Pour un saut de 4 classes énergétique en revenu très modeste, n'espérer pas obtenir plus de 70.000€ d'aides, 42.000€ pour les revenus supérieurs en 2025. Financièrement cela parait ridicule par rapport au prix des travaux dans ce type de projet.


Un discours de l'État sans franchise

Un reste à charge systématique, normal. Cependant, les promesses, parfois déconnectées de la réalité, risquent de renforcer le scepticisme. Le législateur tente de défendre son projet. Un discours moins hypocrite serait le bienvenue : " Profitez des aides maintenant pour votre propriété ou payer plus tard des taxes carbones".

Les aides en rénovation permettent une plue value vénale du bien. Une baisse des factures d'énergie, ect.

Et si cela existait pour le contrôle technique des voitures, nous en serons tous convaincu.


Des sujets plus préoccupants

Des sujets dans le sujet. Les revenus modestes et très modestes sont-ils vraiment représentatifs des propriétaires ? Les auditeurs énergétiques sont-ils bien sensibilisés aux retours sur investissements et aux coûts des travaux ? La Qualification RGE n'est-elle pas un frein dans sa mouture actuelle ? Dois t-on empêcher le mono-geste intelligent quitte à ce que les propriétaires restent dans un statut quo ? La liste des candidats éligibles à l'agrément d'accompagnateur rénovation n'est-il pas un frein ?


Conclusion, une mise en lumière non pertinente

Au final, les acteurs du secteur se déchirent pour une aide destinée à si peu de bénéficiaires et à l'avenir incertain. Laissant de côté l'essentiel, que restera t-il des aides sans suffisamment d'entreprises RGE pour les porter ? Une problématique mettant trop souvent sous les projecteurs une aide à 3mrds d'euros comparée aux primes énergie pour tous secteurs estimée à 6 mrds d'euros .

Pour que MaPrimeRénov' tienne vraiment ses promesses, il est crucial de réévaluer ses priorités, d'écouter les professionnels du terrain et de simplifier les démarches pour les propriétaires


Et vous, que pensez-vous de la future réforme MaPrimeRénov' ? Quelles solutions concrètes mettriez-vous en place pour mieux répondre aux besoins des propriétaires et des professionnels du secteur ?


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