Marathon de Paris - Peut-on établir un lien entre performances sportives et performances en entreprise ?
Ce dimanche 8 avril 2018, environ 45.000 coureurs s'élanceront depuis la plus belle avenue du monde pour une boucle de 42,195 Km. Parmi les “amateurs”, les plus rapides mettront moins de 3 heures, mais pour une grande majorité cette course, parfois initiatique, durera entre 4 et 6 heures.
Sur les 45.000 participants, environ 97% passeront la ligne d’arrivée et auront donc la chance d’être des “finishers”. C’est une donnée rassurante pour tous ceux qui doutent d’aller jusqu’au bout. Car dans la vie on doute parfois de ses capacités.
Un chiffre sur lequel j’aimerais insister - le pourcentage de participants pour qui ce Marathon sera le tout premier : 36%. Pour une personne sur trois, ces 42,195 Km sont une grande première. Mais qu’est-ce qui peut bien les pousser ? Quelles sont leurs motivations ? Ont-ils fait un pari stupide après quelques verres ? Veulent-ils simplement se dépasser ou prouver quelque chose ? Chacun a ses raisons et elles sont forcément bonnes.
Alors bien-sûr, à eux comme aux autres participants, on leur dira qu’ils sont courageux, impressionnants, incroyables, ou qu’ils sont fous, voire inconscients. Quoi qu’il en soit ces “runners” ne laisseront personne indifférent ; ils imposent le respect.
Alors peut-être me direz-vous : “quel rapport avec le monde professionnel, celui de l’entreprise, du business, des ressources humaines, des compétences, des KPI, des P&L, ou des stratégies de développement ?”.
Selon moi tout est lié. Le running, ce sport souvent solitaire, fait écho à des valeurs et des “soft skills”. Des atouts qu’on aime retrouver dans les entreprises, et auxquels sont attachés les plus jeunes, mais pas seulement. Des choses qui ne s’apprennent pas vraiment à l’école, ou si peu, et que chacun développe au gré de son existence, de ses expériences, et de ce que la nature lui a donné.
On parle alors d’engagement, de ténacité, de régularité, de courage, d’abnégation, et même de force, de sérénité, d’équilibre psychique, ou de respect. C’est un peu tout cela qui pousse sur le bitume de Paris, ou d’ailleurs, des artisans, des employés, des cadres, des dirigeants, des femmes et des hommes ayant des responsabilités professionnelles.
On dit souvent que “tout est dans la tête”. Qu’il s’agisse d’un Marathon, d’un challenge professionnel ou d’une épreuve de la vie, il faut rassembler ses forces, compter sur son courage, son envie, sa ténacité, son énergie vitale. Et c’est sans doute cela que les coureurs viennent mettre à l’épreuve en se disant “si je peux le faire, alors je peux tout faire”.
Le Marathon est une épreuve longue, tout comme une carrière professionnelle. Pour celui qui arrive aux deux tiers du parcours, au fameux “mur du 30ème Km”, c’est le moment où pour beaucoup la machine commence à se détraquer. Il faut être fort, afficher sa volonté et tenir, tenir et encore tenir. Les jambes pèsent lourd et perdent leur vélocité. La foulée devient chaotique, le corps s'affaisse, les yeux se baissent et ne regardent plus l’horizon mais l’interminable bitume. On a l’impression que chaque kilomètre en fait deux. Il faut aller au bout car on se l’est promis, on a relevé le défi, on ne veut pas lâcher, ne pas décevoir ; on veut la passer cette ligne d’arrivée avenue Foch. Et puis on la veut cette médaille qui est tout un symbole. Ce “mur du 30ème Km” on le retrouve aussi dans la vie professionnelle à la faveur d’un projet complexe, d’une promotion ou d’un virage dans sa carrière. C’est à ce moment-là qu’il faut aller puiser dans ces mêmes ressources.
Quand vient enfin le moment de la délivrance, après 42,195 Km et des heures d’effort, le corps se relâche, les émotions remontent : la fierté, la joie, le bonheur d’être allé au bout, au bout de soi, au bout du projet. Certes il y a eu des doutes, l’envie de tout arrêter, de retrouver le confort d’un corps qui ne bouge pas, mais le mental a pris le relais et le corps a suivi, tant bien que mal.
Quelle que soit votre expérience du Marathon, ou de tout autre challenge sportif, quel que soit le résultat, la fierté prend le dessus, elle vous marque. Alors oui, il y a selon moi un lien étroit entre la performance sportive d’un Marathon et la performance en entreprise, voire dans la vie en général. Un style de vie et des valeurs comme la ténacité, la volonté, l’envie d’aller au bout des choses, de s’impliquer, de parfois faire des sacrifices - il y a aussi l’altruisme, la notion d’équipe car même si le running est souvent un sport solitaire, nombreux sont les coureurs à sortir en groupe, à constituer des équipes en entreprise ou ailleurs.
Alors Mesdames, Messieurs - vous qui allez vous engager dans l’aventure du Marathon dimanche, faites ce que vous feriez en entreprise ou dans la vie : allez au bout de votre rêve, faites-vous plaisir, respectez les règles et les autres, dépassez-vous, ne renoncez pas. De toute façon vous êtes déjà des vainqueurs car être sur la ligne de départ c’est déjà une victoire.
Ce Marathon de Paris sera pour moi le 5ème, et comme à chaque fois je l’aborderai avec détermination et surtout beaucoup d'humilité.
Alexis Donot
Avril 2018
Directeur - Fondateur adLearnMEDIA - formations & recrutements : Médias / Publicité / Digital / IA / RSE / Management / Commercial-Conseil...
6 ans"Alors oui, il y a selon moi un lien étroit entre la performance sportive d’un Marathon et la performance en entreprise, voire dans la vie en général. Un style de vie et des valeurs comme la ténacité, la volonté, l’envie d’aller au bout des choses, de s’impliquer, de parfois faire des sacrifices..." complètement d'accord avec vous Alexis Donot, et j'espère que votre 5e Marathon s'est passé comme vous le souhaitiez.
Directrice Communication Interne chez Ville de Blois, Agglopolys et CIAS du Blaisois
6 ansAnne BACQUART
Psychologue du travail - IPRP - Présidente de PREVORGA chez PREVORGA
6 ansOlivier GAESTEL
Global Account Director at Colt Technology Services
6 ansD'accord à 200% !
Senior Business Analyst chez Worldline by Atos
6 ansJe me pose des questions quand même sur l'équilibre psychologue des personnes prenant du plaisir à faire un marathon. Le marathon est un sport contre nature.