Marché des pneumatiques en Europe : l'éléphant se cache dans le couloir ...
En 2012, l'Union Européenne a instauré une directive sur le labelling des pneumatiques des véhicules pour que le client connaisse la consommation des pneumatiques qu'il achète. La résistance au roulement contribuant significativement à la consommation d'un véhicule, l'objectif de cette directive était d'amener les consommateurs à acheter des pneumatiques efficients labellisés Classe A.
Mais depuis 2012, la moyenne des pneumatiques commercialisés en Europe (hors marché du véhicule neuf) est labellisée en Classe E, et n'a pas bougée d'un iota (source ETRMA association des manufacturiers de pneumatiques 2012-2017).
Contrairement aux appareils électroménagers, le consommateur ne privilégie pas des pneumatiques plus efficients, mais se focalise à 95% sur le prix (source ETRMA).
Un pneumatique classe A économisera plus de 5% de consommation de carburant par rapport à un pneumatique classe E. Rapporté à l'échelle de l'Europe, pour un parc automobile européen de 280 millions de véhicules, cela représenterai une économie de 30 millions de tonnes de CO2 /an si tous les véhicules étaient équipés de pneumatiques efficients !
L'Union Européenne a fixé des objectifs CO2 très ambitieux aux constructeurs automobiles à partir de 2020, qui vont devoir déployer les pneumatiques les plus efficients Classe A sur leurs véhicules neufs. Mais le marché des véhicules neufs ne représente que 5% du parc automobile roulant en Europe. Alors que tous les ans, sur 95% du parc automobile existant, il se vend près de 200 millions de pneumatiques pas du tout efficient (Classe E).
Un véhicule neuf va donc rouler environ 40 000 km avec des pneumatiques très efficients, puis 150 000 km avec des pneumatiques pas du tout efficients.
Il est urgent que les pouvoirs publics prennent en main ce sujet pour proposer une élimination progressive des pneumatiques les moins efficients sur le marché de la 2nde monte.
Consultant en éthique d'entreprise, RSE, transformation industrielle, efficacité de la R&D et des services.
5 ansTrès judicieuse observation !
....
5 ansBonjour Fabrice. 1/ Ok pour le fond, et la réduction du CO2. mais Quid du prix. Est-ce que les 5 % de réduction de conso couvrent l'écart de prix d'achat des pneus. Petit calcul individuel base France : 40000 Km = + 180 € de carburant (base 6 l/100). => 45 €/pneu. 2/ Quid des pneus M+S, et des pneus neige (hors conditions hivernales). 3/ Quid des options qui alourdissent la masse des véhicules de base. 4/Quid du CO2 émis hors sortie échappement. 5/ Quid des déchets nucléaires. 5/ Pourquoi monter des pneus toujours plus larges alors que les vitesses moyennes sont de plus en plus basses. Mais je suis d'accord ce serait déjà une démarche significative.