Marwan Lahoud : « La digitalisation est une véritable transformation pour notre industrie »

Marwan Lahoud : « La digitalisation est une véritable transformation pour notre industrie »

Le GIFAS (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales) présentait il y a quelques jours le bilan et les perspectives de l'ensemble de la filière. Le Journal de l'Aviation a pu s'entretenir avec Marwan Lahoud, Président du GIFAS et Directeur Général délégué à la stratégie et à l'international d'Airbus Group.


2015 a été une nouvelle année record pour l'industrie aéronautique française, notamment portée par la montée en cadence des avions commerciaux. Les hélicoptères civils restent cependant pénalisés par le "Oil & Gas" et la conjoncture pour les avions d'affaires n'est pas rassurante depuis le début de l'année. Faut-il s'attendre à des difficultés nouvelles en 2016 ?

Non, l'environnement favorable devrait se maintenir en 2016. Les fondamentaux sont puissants et durables. Le trafic aérien ne cesse de croître.

De nouvelles rumeurs sur un projet de rapprochement éventuel entre deux grands groupes aéronautiques français sont apparues ces dernières semaines [Safran - Zodiac]. Selon, vous et de façon plus générale, une concentration des acteurs en France est-elle souhaitable ?

Toute évolution du paysage industriel doit viser une plus grande compétitivité de la filière.

Ariane 6 semble désormais sur son pas de tir avec la signature de l'accord de constitution d'Airbus Safran Launchers. Quelles sont les prochaines étapes pour la filière spatiale ?

La prochaine étape sera la finalisation de la constitution d'ASL fin juin 2016. Le renouveau de l'activité spatiale se traduit par de nouvelles constellations, de nouvelles demandes de services spatiaux et un renouveau de l'activité « lanceurs » avec Ariane 6 qui commence son développement.

Comment l'industrie aéronautique française peut-elle maintenir son avance technologique dans un environnement de plus en plus mondialisé ?

Nous devons continuer à être attractif pour accueillir de nouveaux talents et il faut leur donner envie d'innover. Il faut revoir nos organisations. La digitalisation en particulier, c'est une véritable transformation de notre industrie. Nous devons nous adapter aux nouvelles générations. Quand nous sommes entrés dans ce métier, j'ai 50 ans, le monde était différent. Aujourd'hui, pour les jeunes de 20-25 ans, il faut s'adapter à leur environnement et plus seulement leur demander à ce qu'ils s'adaptent au nôtre.

Vous avez accompagné des entreprises françaises au salon de Singapour en février dernier avec la volonté de les aider à s'implanter en Asie du Sud-est. L'industrie aéronautique française a-t-elle des difficultés particulières à s'établir hors d'Europe ?

La plupart du temps il faut leur montrer le chemin. Une fois passée cette étape, elles sont très douées pour s'implanter, il n'y a aucun problème particulier. On l'a d'ailleurs constaté, les résultats sont tangibles aujourd'hui depuis que nous avons lancé ses actions d'internationalisation il y a trois ans. On voit une plus grande internationalisation de l'industrie et en particulier au niveau des petites entreprises.

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